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EMPLOIS FICTIFS : DELANOE AU BORD DE LA CRISE DE NERFS ( 2) !



En avant première d'une grande enquête sur les gabegies dans l'informatique parisienne, que le Delanopolis publiera bientôt, nous avons le plaisir de révéler à nos lecteurs l'existence d'un emploi que, malgré tout son art consommé de la dénégation, de la litote et de l'écran de fumée, la mairie aura bien du mal à ne pas qualifier de fictif.



Uniforme officiel d'un directeur général de la ville de Paris (début du 21ème siècle)
Uniforme officiel d'un directeur général de la ville de Paris (début du 21ème siècle)
Un rapport très instructif de la Chambre régionale des comptes datant de 2009, hélas totalement méconnu par les médias mais auquel le Delanopolis va, dès après les vacances, donner la plus grande publicité, fourmille d'informations sur autant de cas caractérisés de gabegie municipale.

L'actualité de ces derniers jours étant à la notion d'emplois fictifs, dont Delanoë nous dit sans cesse à quel point ils ont été bannis sous son règne, nous relèverons d'ores et déjà le cas particulier de l’ancien directeur de l’informatique de la Ville.

L’histoire narrée par les magistrats financiers mérite en effet le détour : « M. S., ingénieur des télécommunications, a été placé en position de détachement auprès de la ville du 1er décembre 2001 au 30 novembre 2006 pour occuper l’emploi de directeur chargé de la direction de l’informatique."

Apparemment à la suite de divergences concernant le dossier Alizé voir en cliquant ICI, il " a cessé d’être directeur de l’informatique à compter du 21 septembre 2006 mais a été maintenu dans un emploi de directeur général et affecté au secrétariat général (…)".

"Un arrêté du ministre délégué à l’industrie en date du 27 mars 2006 a prononcé le maintien en détachement de M. S. jusqu’au 31 janvier 2011 sur la seule demande de l’intéressé, sans faire mention d’une demande parallèle de la ville de Paris (quoique la lettre adressée par M. S. à son administration d’origine pour solliciter le renouvellement de son détachement ait été transmise sous couvert du maire de Paris, comme le prouvent les initiales du secrétaire général portées sur le document). D’ailleurs, les termes d’une autre lettre, adressée le 9 octobre 2006 au ministre délégué à l’industrie, par laquelle l’ordonnateur a accepté le renouvellement du détachement avec plus de six mois de retard sur sa date d’effet, suggèrent que ce dernier a découvert à ce moment-là seulement la situation : « Ayant appris par l’intéressé que vous aviez pris le 27 mars 2006 un arrêté de renouvellement de détachement, mes services en ont demandé communication. Cette transmission a été effectuée le 22 septembre 2006. Je vous informe que j’accepte ce renouvellement de détachement. M S. est maintenu sur un emploi de (…) ».

La prose des magistrats se poursuit par une mention mystérieuse : « Quelles que soient les circonstances particulières qui ont entouré le maintien de M. S. dans un emploi d’encadrement supérieur ». On aimerait bien savoir ce que sont ces « circonstances particulières », tout au plus peut-on constater que la fin des fonctions de M. S. coïncide avec la période d’attribution du marché Alizé.

D’autant que la suite du rapport de la CRC est très claire : « on s’explique difficilement l’intérêt que présentait pour la ville le renouvellement du détachement de ce fonctionnaire. Il convient d’ajouter, à ce propos, qu’il a fallu attendre le 13 février 2007, quatre mois étant passés depuis l’accord explicite de la collectivité, pour que le secrétaire général adresse à M. S. sa lettre de mission et celle-ci n’a été portée à la connaissance des directeurs et délégués de la ville que le 30 mai 2007, dix mois après la date officielle du renouvellement du détachement »

Conclusion, si l'on résume les découvertes de la Chambre régionale des comptes : un directeur de très haut niveau, remercié dans « des circonstances particulières », fait renouveler lui-même son détachement, reste sur un emploi de directeur général, n’a de lettre de mission que cinq mois après son affectation au secrétariat général et l’administration municipale n’est informée de ladite mission que près de quatre mois après !

Au fait, quelle était sa mission ? Et rappelez-nous ce qu'est un emploi fictif déjà ?

Jeudi 28 Octobre 2010
Serge Federbusch






1.Posté par Kolkoz le 29/10/2010 09:52
Comment peut-on accepter qu'un individu qui doit gagner dans les 12 à 15000 euros mensuels si l'on en croit les révélations de ces dernières semaines puisse être payé à ne rein foutre tout ce temps ? Comment les citoyens et les médias font-ils pour ne pas se révolter ? C'est parce que les budgets publics chacun à l'impression que c'est l'autre qui paye. Ils ne reçoivent pas de taxe locales ces journalistes ?

2.Posté par ArthuR le 02/11/2010 10:19
... mouais ... une mise au placard, une demande de renouvellement de détachement de l'intéressé (obligatoire lorsque le détachement vient à son terme), validée par le maire puisque transmise sous son couvert et parvenue sans opposition, donc un ministère qui renouvelle conformément à la volonté de tous (en apparence, certes), puis une mairie de Paris qui se réveille (très tard) et cherche à utiliser l'ingénieur en lui confiant une mission puisqu'elle doit le garder en détachement. De la désorganisation, sûrement, mais certainement pas de l'emploi fictif ni même illégal. La vraie question est plutôt : pourquoi avoir voulu se débarrasser de M. S. ? ... quel est le rapport, évoqué, avec le marché informatique ?

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