L’opération est cousue de fil rose.
Ayant depuis des semaines conscience que Benoît Hamon était un mauvais cheval pour les présidentielles, Hidalgo a décidé de faire ce dont Delanoë avait rêvé avant elle : se servir de la vitrine et des moyens municipaux parisiens pour amorcer une candidature à l’Elysée. A vrai dire, elle y pensait très fort avant même les dernières primaires socialistes auxquelles elle n’avait pas eu le temps de se préparer.
Certes, le PS sera bientôt à l’état de ruines fumantes mais il dispose encore d’un terrain exploitable et d’une marque connue. Après tout, qui aurait cru en 1995, au lendemain de la défaite de Jospin à la présidentielle, que deux ans plus tard les électeurs changeraient d’avis à l’occasion d’une dissolution ratée par Chirac et Villepin ? L’espoir fait vivre.
En apparence, la comparaison avec le Delanoë de 2005/2012 et ses deux tentatives présidentielles n’est pas entièrement pertinente si l’on s’attache aux habillages idéologiques. Delanoë avait joué, bien avant Macron, la carte du « tout communication » et du social-libéralisme alors qu’Hidalgo semble camper sur des positions socialistes orthodoxes comme son alliance avec Aubry et Taubira le signe.
Mais il ne s’agit que de pure tactique et de positionnement superficiels. Hidalgo se dit que l’échec de Macron ramènera vite le balancier politique et le comportement des électeurs vers des clivages traditionnels. La méthode, en revanche, est en tout point semblable à celle suivie par l’ancien maire de Paris : compter sur l’attribution des Jeux olympiques pour faire venir à elle la lumière médiatique et disposer, grâce à la mairie de Paris, d’une base arrière pour tenir cinq ans et rémunérer les collaborateurs qui l’aideront dans ses entreprises. Du reste, elle l’avoue à-demi : « Mon travail, ma mission, mon mandat, c'est Paris, et de gagner les jeux Olympiques pour Paris 2024. C'est l'horizon dans lequel je m'inscris. »
A la place de Macron, dont les relations avec Hidalgo sont de notoriété publique détestables, on ferait en sorte que la candidature parisienne échoue … Quant aux contribuables parisiens, ils n’auront plus que leurs feuilles d’impôts locaux pour sécher leurs larmes.
Derrière l’apparent triumvirat des revenantes de la gauche archaïque, c’est donc bel et bien une initiative hidalguesque qui se dissimule. Ni Aubry ni Taubira n’ont la volonté suffisante ou l’âge leur permettant de briguer l’Elysée dans cinq ans.
Le « grand mouvement d’innovation pour une démocratie européenne, écologique et sociale intitulé Dès demain (ouf !)» est donc un début de recomposition, une forme d’ « En marche » à usage des troupes socialistes en déshérence. Pour faire bonne figure, on y a adjoint les sempiternels artistes ou intellectuels qui stagnent dans la besace de la gauche : Yann Arthus-Bertrand, Dominique Méda, Jacques Higelin ou Christophe Alévêque ont répondu présent.
Ces abonnés vont s’inscrire dans une logorrhée bien connue : « Ce sont les citoyens engagés qui relèveront à la fois localement et globalement les grands défis auxquels est confrontée l’humanité : libérer notre avenir français et européen de la catastrophe environnementale, de la casse sociale, de la faillite démocratique, de l’abandon des valeurs républicaines ». Les grands poncifs de la novlangue socialiste seront tous présents, eux-aussi. Dès aujourd’hui, sans même attendre demain …
Reste le plus difficile : triompher des autres ambitieux qui déjà pointent leur museau. Hidalgo a assuré avoir « vu tout le monde », notamment Jean-Christophe Cambadélis, Benoît Hamon, Bernard Cazeneuve, etc. Mais voir ne signifie pas rallier et les deux derniers noms cités, au moins, font déjà figure de rivaux potentiels. Du reste Hamon va aussi lancer sa petite boutique.
« Dès demain » ? Plutôt : « Comme d’habitude » ou « Pas demain la veille » !
Ayant depuis des semaines conscience que Benoît Hamon était un mauvais cheval pour les présidentielles, Hidalgo a décidé de faire ce dont Delanoë avait rêvé avant elle : se servir de la vitrine et des moyens municipaux parisiens pour amorcer une candidature à l’Elysée. A vrai dire, elle y pensait très fort avant même les dernières primaires socialistes auxquelles elle n’avait pas eu le temps de se préparer.
Certes, le PS sera bientôt à l’état de ruines fumantes mais il dispose encore d’un terrain exploitable et d’une marque connue. Après tout, qui aurait cru en 1995, au lendemain de la défaite de Jospin à la présidentielle, que deux ans plus tard les électeurs changeraient d’avis à l’occasion d’une dissolution ratée par Chirac et Villepin ? L’espoir fait vivre.
En apparence, la comparaison avec le Delanoë de 2005/2012 et ses deux tentatives présidentielles n’est pas entièrement pertinente si l’on s’attache aux habillages idéologiques. Delanoë avait joué, bien avant Macron, la carte du « tout communication » et du social-libéralisme alors qu’Hidalgo semble camper sur des positions socialistes orthodoxes comme son alliance avec Aubry et Taubira le signe.
Mais il ne s’agit que de pure tactique et de positionnement superficiels. Hidalgo se dit que l’échec de Macron ramènera vite le balancier politique et le comportement des électeurs vers des clivages traditionnels. La méthode, en revanche, est en tout point semblable à celle suivie par l’ancien maire de Paris : compter sur l’attribution des Jeux olympiques pour faire venir à elle la lumière médiatique et disposer, grâce à la mairie de Paris, d’une base arrière pour tenir cinq ans et rémunérer les collaborateurs qui l’aideront dans ses entreprises. Du reste, elle l’avoue à-demi : « Mon travail, ma mission, mon mandat, c'est Paris, et de gagner les jeux Olympiques pour Paris 2024. C'est l'horizon dans lequel je m'inscris. »
A la place de Macron, dont les relations avec Hidalgo sont de notoriété publique détestables, on ferait en sorte que la candidature parisienne échoue … Quant aux contribuables parisiens, ils n’auront plus que leurs feuilles d’impôts locaux pour sécher leurs larmes.
Derrière l’apparent triumvirat des revenantes de la gauche archaïque, c’est donc bel et bien une initiative hidalguesque qui se dissimule. Ni Aubry ni Taubira n’ont la volonté suffisante ou l’âge leur permettant de briguer l’Elysée dans cinq ans.
Le « grand mouvement d’innovation pour une démocratie européenne, écologique et sociale intitulé Dès demain (ouf !)» est donc un début de recomposition, une forme d’ « En marche » à usage des troupes socialistes en déshérence. Pour faire bonne figure, on y a adjoint les sempiternels artistes ou intellectuels qui stagnent dans la besace de la gauche : Yann Arthus-Bertrand, Dominique Méda, Jacques Higelin ou Christophe Alévêque ont répondu présent.
Ces abonnés vont s’inscrire dans une logorrhée bien connue : « Ce sont les citoyens engagés qui relèveront à la fois localement et globalement les grands défis auxquels est confrontée l’humanité : libérer notre avenir français et européen de la catastrophe environnementale, de la casse sociale, de la faillite démocratique, de l’abandon des valeurs républicaines ». Les grands poncifs de la novlangue socialiste seront tous présents, eux-aussi. Dès aujourd’hui, sans même attendre demain …
Reste le plus difficile : triompher des autres ambitieux qui déjà pointent leur museau. Hidalgo a assuré avoir « vu tout le monde », notamment Jean-Christophe Cambadélis, Benoît Hamon, Bernard Cazeneuve, etc. Mais voir ne signifie pas rallier et les deux derniers noms cités, au moins, font déjà figure de rivaux potentiels. Du reste Hamon va aussi lancer sa petite boutique.
« Dès demain » ? Plutôt : « Comme d’habitude » ou « Pas demain la veille » !
L'ancienne ... avec Pâris et son accent circonflexe !