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Ne vous taisez pas Elkabbach !



Non, que nos lecteurs se rassurent, le Delanopolis n'a pas embauché le fantôme de Georges Marchais pour hululer dans ses colonnes.

Il se demande simplement si Jean-Pierre Elkabbach va donner suite à la demande de droit de réponse du président du club Jean Bouin, outré par les mensonges éhontés proférés par Delanoë sur l'antenne d'Europe 1.



Ne vous taisez pas Elkabbach !
Un intéressant article du Canard enchaîné a relevé, cette semaine, comment Europe 1, propriété du groupe Lagardère, se fait, dans les moments critiques pour lui, l'aimable porte-voix de Delanoë. De même, alors que Lagardère était candidat à une sous-concession dans Jean Bouin, en 2004, le Canard a relevé trois passages en 3 mois dans l'émission d'Elkabbach !

Dans le scandale actuel à Jean Bouin, Arnaud Lagardère est, comme Delanoë, mis en cause par une plainte pour favoritisme pour des faits remontant à 2004 ( cliquer ici). Là où la situation devient trouble, c'est que désormais leurs intérêts ne sont plus totalement convergents. En décidant de donner satisfaction à Guazzini dans sa volonté de mettre la main sur la quasi-totalité du stade Jean Bouin, Delanoë a fini par sacrifier une partie des intérêts de Lagardère. Un jeu compliqué qui ne va pas toutefois jusqu'à priver le maire de Paris des bonnes grâces d'Europe 1 et d'une interview où il ne fut jamais poussé dans ses retranchements.

Scandalisé par la complaisance de cette interview et les contre-vérités proférées par Delanoë à l'antenne, le président du club Jean Bouin a demandé un droit de réponse à Europe 1.

Aux dernières nouvelles, il attend toujours.

Pour ne pas priver les Parisiens de cette très intéressante mise au point, nous vous la livrons intégralement.

"
Monsieur,

Mis en cause personnellement par M. Bertrand Delanoë lors de votre émission du dimanche 22 novembre de 10 heures à 11 heures, je souhaite vous apporter, en vertu de mon droit de réponse, quelques précisions.

M. Delanoë peut effectivement s’étonner que je risque d’être mis en examen pour recel de favoritisme. Depuis que je préside le Paris Jean Bouin en février 2003, je n’ai cessé de répondre aux attaques répétées dont ce club fait l’objet de la part des services de la ville.

2003 : tentative de partage du stade Jean Bouin en trois sites distincts destinés à satisfaire les ambitions du Stade Français Paris et de la ligue de Tennis de Paris, la partie restante étant dévolue au Paris Jean Bouin.

2005 : déclaration solennelle de M. Delanoë le 13 décembre 2005 le jour de l’inauguration de la plateforme d’expertise scientifique appliquée au sport de Team Lagardère, qu’il honorerait la promesse faite à M. Guazzini, présent ce jour-là, de mettre un nouveau stade de rugby de 20 000 places à la disposition de sa société en lieu et place de l’actuel stade omnisports utilisé notamment par les scolaires. Il s’agissait en fait de raser Jean Bouin dans sa totalité pour y construire au centre un stade immense réorienté.

2006 : la ville annonce un retour au projet « Paris 2012 ». Mensonge ! En réalité, il s’agissait du projet actuellement défendu par le maire de Paris qui chasse les scolaires et le club résident alors que le projet « Paris 2012 » respectait la vocation omnisports du site dans son ensemble.

M. Delanoë n’a effectivement jamais favorisé le Paris Jean Bouin puisque depuis toujours il a sur ce site essayé de satisfaire les exigences hégémoniques du Stade Français Paris présidé par son ami M. Max Guazzini.

Cela a encore été le cas lors des négociations portant sur le renouvellement du contrat d’occupation du stade Jean Bouin en 2004 puisque l’attribution par notre association d’un titre de sous-occupation au Stade Français Paris, signé le 2 juillet 2004, à des conditions très avantageuses pour lui, était présentée par la ville comme la condition préalable au renouvellement de notre contrat d’occupation intervenu le 11 août 2004 à des conditions bien moins avantageuses pour notre association, ce que la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France n’a pas manqué de relever dans un rapport de 2008...

Jugez plutôt. L’association Paris Jean Bouin a un chiffre d’affaires annuel (2007) de 3 460 000 €. La redevance d’occupation payée à la ville est d’un montant initial de 59 000 €. A compter du 1er janvier 2008, cette redevance est complétée par un reversement à la ville de Paris d’une partie des recettes de l’association tirées notamment des mises à disposition accordées aux sous-occupants, le tout étant plafonné à 100 000 €. Enfin, cette redevance est assortie d’un programme prévisionnel de travaux de 10 030 000 € réparti sur 20 ans.

Pour sa part, le Stade Français Paris verse au Paris Jean Bouin une redevance de sous-occupation fixée à 32 000 € en 2004, sans aucun engagement de travaux et sans reversement à la ville de Paris d’une partie des recettes procurées par les avantages de toute nature (notamment la billetterie et les buvettes dont le Stade Français Paris a tenu à se voir transférer la jouissance exclusive) tirés de l’occupation du stade. En 2007, les produits d’exploitation de la SASP Stade Français Paris s’élevaient à 15 266 000 €, incluant une subvention de 825 000 € de la ville de Paris.

Il est donc évident que, dans cette affaire, le Paris Jean Bouin et son partenaire n’ont bénéficié d’aucune faveur et que le principal bénéficiaire est le Stade Français Paris de M. Guazzini : redevance de sous-occupation très faible, aucun engagement d’investissements, aucun reversement de recettes à la ville de Paris, etc.

Parmi les nombreuses erreurs commises par le maire de Paris lors de votre émission, j’ai notamment relevé les suivantes :

1) M. Delanoë n’a jamais inauguré au stade Jean Bouin de plaque commérant la mémoire de M. Jean-Luc Lagardère. Il a, sur notre invitation, assisté aux cérémonies sportives organisées à l’occasion du centenaire de notre club en 2003 et n’a fait ce jour-là que découvrir une plaque apposée pour marquer l’événement.

2) Le groupe Lagardère est devenu le partenaire du Paris Jean Bouin le 20 janvier 2004 en remplacement, non pas de la banque BNP PARIBAS, comme l’a indiqué M. Delanoë sur votre antenne, mais de son partenaire historique, la Société Générale.

3) Le stade Charléty a été conçu pour deux sports : le rugby et l’athlétisme. Il a été utilisé sans problème pendant de nombreuses années par le PUC, alors au plus haut niveau en rugby.

4) Le Parc des Princes est le terrain de jeu préféré des rugbymen du Stade Français Paris. Il peut être utilisé en alternance comme cela se fait sur les terrains anglais, allemands, italiens et australiens. M. Bazin, président de Colony Capital, actionnaire majoritaire du PSG, a même fait étudier un système de remplacement des pelouses qu’il se propose de financer. Les ligues de football et de rugby n’ont jamais reçu de demande d’harmonisation du calendrier du PSG et du Stade Français Paris.

Le Stade Français Paris ne joue au stade Jean Bouin que depuis 1993. Avant lui et avant que les sections rugby des associations sportives Stade Français et CASG (ancienne dénomination du Paris Jean Bouin) ne décident de fusionner pour donner naissance au Stade Français Paris actuel, c’est le CASG qui y jouait depuis toujours et qui y a ensuite accueilli M. Guazzini à bras ouverts.

M. Delanoë sait pertinemment que son projet des pelouses d’Auteuil n’est bloqué par personne mais qu’il suit le parcours normal et difficile d’un projet prévu dans une zone réglementée et protégée, voire inconstructible. Il ne pouvait ignorer les délais prévisibles pour instruire un tel projet lorsqu’il a soumis au vote du conseil de Paris, pour la première fois le 13 février 2007 et à plusieurs reprises ensuite, son projet de destruction du stade Jean Bouin soumis à des incertitudes qu’il ne contrôlait pas.

En espérant que vous accepterez d’apporter ces compléments d’information à vos auditeurs pour respecter mon droit de réponse et restant à votre entière disposition pour vous apporter tout complément d’information, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

Jacques LELIEVRE
Président du Paris Jean Bouin"

Dans ces précisions, nous relèverons en particulier que le Stade Français de Guazzini verse une redevance de sous-occupation fixée à 32 000 € en 2004, sans aucun engagement de travaux et sans reversement à la ville de Paris d’une partie des recettes procurées par les avantages de toute nature (notamment la billetterie et les buvettes dont le Stade Français Paris a tenu à se voir transférer la jouissance exclusive) tirés de l’occupation du stade. Et que pourtant, en 2007, les produits d’exploitation de la SASP Stade Français Paris s’élevaient à 15 266 000 €, incluant une subvention de 825 000 € de la ville de Paris ! Et c'est pour ce dorloté que Delanoë veut faire dépenser 200 millions d'euros de travaux aux Parisiens ...

Bon appétit messieurs !


Vendredi 27 Novembre 2009
Serge Federbusch





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