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Paris libéré : l'urgence de la reconquête



Par Charles Beigbeder*, Serge Federbusch** et Géraldine Poirault-Gauvin***



Paris libéré : l'urgence de la reconquête


La droite et le centre parisiens sont confrontés à l'imminence d'un échec politique à l'occasion des prochaines élections municipales. Pourtant François Hollande fait face à un discrédit immense et la vérité sur la mauvaise gestion parisienne de Delanoë se fait jour. Mais, dans la capitale, les socialistes s'apprêtent à pavoiser.

Car Nathalie Kosciusko-Morizet, nous ne le disons pas par plaisir, agit depuis six mois comme si elle faisait tout pour l'élection d'Anne Hidalgo. Sa campagne est dominée par l'image, sans rupture par rapport aux artifices de communication déployés par la mairie de Paris depuis douze ans. Elle a déplacé les élus et militants comme des pions. Tout cela ne tient pas au renouvellement prétendu mais à une conception arbitraire de la vie politique, hors de propos pour les Parisiens du 21ème siècle.

Nous pensons malgré tout que la reconquête de Paris est possible et constitue le seul moyen de faire comprendre à François Hollande qu’il doit changer de politique. Trois mois, c'est un temps suffisant quand un espoir se lève et que l'enthousiasme balaie le défaitisme. En mobilisant les Parisiens qui ne se reconnaissent pas dans l’offre politique en présence et qui parfois s’apprêtent à voter par dépit pour des candidats extrémistes, nous pouvons créer une dynamique. L’union viendra de la rénovation.

Pour cela, deux conditions.

D'abord, présenter aux Parisiens un projet fort, innovant, dénué de démagogie. Le nôtre s'articulera autour d'une idée centrale : les citoyens de Paris sont mûrs pour une gestion municipale inspirée de celle qu'on connaît dans les grandes villes suisses, fondée sur la démocratie directe, afin de donner aux habitants un contrôle sur les grands projets urbanistiques de la capitale.

Ainsi, pour décongestionner nos rues et boulevards et sortir du débat piégé sur le péage urbain, nous proposerons un forfait entrée et stationnement aux véhicules pénétrant Paris, dirigés vers de nouveaux et nombreux parkings autofinancés, grâce à une gestion des flux intelligente. Nous mènerons aussi à terme le projet CDG Express en lien avec toutes les institutions concernées.

Pour fluidifier le marché immobilier et lutter contre le clientélisme, nous permettrons aux locataires de HLM qui le souhaitent et présentent des garanties de solvabilité suffisantes, de devenir propriétaires de leur logement, en bénéficiant de mensualités n'excédant par leurs loyers. Par ailleurs, nous favoriserons la construction de logements intermédiaires destinés à faire revenir à Paris les familles. Et, pour éviter les rentes de situation, nous ferons converger le taux de rotation annuel du parc HLM parisien, qui stagne aujourd’hui à 4,5%, vers la moyenne nationale de 10%.

Pour renforcer la sécurité, nous exigerons que les budgets votés par la ville au bénéfice de la préfecture de police le soient en contrepartie de l'affectation pérenne d'un nombre suffisant de policiers. Pour lutter contre l’augmentation de la délinquance des mineurs, nous responsabiliserons les parents des enfants concernés en subordonnant le versement des aides municipales à leur implication dans le suivi de leurs enfants. Soucieux d’une sécurité de proximité, nous rétablirons les « inspecteurs de cour » et renforcerons le gardiennage des immeubles sociaux.

Nous étudierons au cas par cas l’ouverture de magasins le dimanche, tout en veillant au respect du principe du repos dominical et favoriserons l’activité des commerçants et artisans. Nous constituerons un club des banques et fonds d’investissements spécialisés dans le financement des entreprises et « start-up » parisiennes.

Dans le but de répondre à une demande jamais satisfaite, nous augmenterons le nombre de crèches dans la capitale, en faisant appel à des partenaires privés qui permettent de diversifier l’offre de services.

Pour retrouver une ville propre, nous confierons collecte et balayage à des services autonomes, ayant des obligations de résultats.

Nous renoncerons aux dépenses somptuaires et de copinage et ferons l'audit du projet des Halles où près d'un milliard d'euros ont été gaspillés. Nous réduirons de moitié les dépenses de communication ainsi que les subventions aux associations non reconnues d'utilité publique - hors activités scolaires et sportives –, et lancerons une grande révision des dépenses improductives et redondantes. D’une manière générale, nous estimons qu’aucune association, à moins de bénéficier d’une délégation de service public, ne doit obtenir des subventions de la Ville supérieures à la moitié de son budget de fonctionnement.

Notre engagement vis-à-vis des contribuables parisiens: faire baisser de 10% en 6 ans le taux des taxes foncière et d'habitation, là où l’équipe sortante a augmenté la taxe foncière de 70% entre 2007 et 2012. Cela implique notamment le réexamen de l’utilité de tous les emplois de fonctionnaire municipal partant à la retraite.

L'autre condition est de nature plus étroitement politique. Les listes que nous présenterons ne comporteront que des femmes et des hommes engagés dans la vie locale, en privilégiant celles et ceux qui ne sont pas des professionnels exclusifs de la politique. La société civile doit en effet l'emporter sur la société bureaucratique. Il n’est pas normal que la plupart des élus soit issus de la fonction publique ou du monde politique, sans n’avoir jamais mis les pieds dans une entreprise ou exercé une quelconque responsabilité associative locale. Le risque est grand, à terme, de voir les hommes politiques se couper des préoccupations quotidiennes des Parisiens et évoluer dans le petit monde clos des intrigues de palais. Restaurer la confiance dans la classe politique implique de gouverner au plus près des citoyens, avec des personnalités compétentes issues de la société civile et affranchies des idéologies étroitement partisanes.

Durant les trois prochains mois, nous martèlerons ces propositions. Les Parisiens comprennent vite. Il leur sera facile de faire la différence avec les vendeurs d'illusions défraîchies. Paris libéré, c'est Paris retrouvé. Tel est le sens de notre combat pour Paris.

* entrepreneur et tête de liste aux élections municipales dans le 8ème arrondissement.
** élu et tête de liste dans le 10ème arrondissement de Paris, président du Think-tank Paris A Nouveau, fondateur du site Internet Delanopolis.
*** élue au conseil de Paris et au conseil régional d’Ile-de-France, tête de liste dans le 15ème arrondissement de Paris.


Tribune parue mardi 7 janvier dans le Figaro

Lundi 6 Janvier 2014
Serge Federbusch






1.Posté par Sylvain Dayras le 07/01/2014 09:38
Totalement d'accord avec votre analyse. L'équipe sortante ne mérite vraiment pas d'être réélue (saleté de Paris, investissements démagogiques et inutiles, recrutements aussi massifs…) et si c'était le cas "la droite" porterait une fois de plus la lourde responsabilité de cet échec. Dans ce contexte, j'espère que vous serez en mesure de présenter une liste dans chaque arrondissement.

2.Posté par marc rolland le 08/01/2014 14:09
Bonjour,
Dans l'ensemble je suis impressionné par la pugnacité et le "parler vrai" de ce texte. Mais je regrette encore une fois qu'il n'y soit pas mention des atteintes successives à l'urbanisme parisien par l'équipe Delanoë, et noptamment par Madfame Hidalgo, qui m'a lancé, en personne, l"autre jour, que "pour la Samaritaine j'assume". Seriez-vous dans l'ensemble en accord avec elle pour défigurer un peu plus le centre historique de Paris, au profit de grands groupes comme LVMH et en recourant à des "stars" de l'architecture dite "contemporaine", aux egos surdimensionnés. Il s'agit cependant d'une dérive qui porte atteinte à l'image de Paris et à la qualité de vie de ses habitants.

3.Posté par magnaud jean le 08/01/2014 23:34
Elu de la société civile, excellent.
Taux de rotation dans les HLM, vrai,y compris pour tous les pistonnés politiques.
Subvention aux associations, excellent, y compris pour toutes les pseudos coopérations internationales et les promotions touristiques.
A quand la liste dans le 15ème?

4.Posté par Géraldine POIRAULT-GAUVIN le 10/01/2014 12:48
@jean
Je conduis la liste Paris libéré dans le 15ème arrondissement.
N'hésitez pas à prendre contact avec moi : gpoiraultgauvin@gmail.com!
A bientôt,
Géraldine

5.Posté par marc rolland le 11/01/2014 13:37
Pourquoi est-il si difficile d'obtenir des candidats une profession de foi claire et nette sur les questions d'urbanisme que j'ai citées ci-dessus. Qu'en pense Madame Poirault-Gauvin, par exemple ? Tour Triangle ? Serres d'Auteuil, Jardin d'Acclimation, Halles, rue de Rivoli ? Ou bien considérerz-vous ces questions comme très secondaires ? Merci d'une clarification... Marc Rolland.

6.Posté par BLATIN Martine le 11/01/2014 19:38
Je tiens à mentionner un autre problème que les prochains élus devraient prendre en compte dans leur programme au même titre que la saleté des rues c'est le mauvais état de la voirie.

Des zones entières ont certes été entièrement réaménagées mais au détriment du travail d'entretien courant des chaussées dont le revêtement est totalement usé par endroits, sans parler des trous et fissures qui rendent la circulation dangereuse en deux roues, et des trottoirs où les piétons peuvent faire le même constat notamment dans les zones où il y a eu des travaux.

7.Posté par Grégory le 14/01/2014 15:53
Je suis globalement d'accord avec vos propositions même si certains points mériteraient quelques éclaircissements. Cependant il y a deux points tout de même sur lesquels je voudrais porter votre attention.
L'immobilier :
Pour qu'une ville puisse se targuer de dire qu'elle est libre il faut que ses habitants soient les plus indépendants possible, autrement dit viser à réduire le parc HLM. A chacun ses responsabilités.
Il n'y a rien à favoriser. Globalement quel que soit le domaine c'est au marché de décider. Il faut permettre que chacun des marchés soient liquides. Ex: le préavis de 3 mois à la location n'a pas de sens et exerce une forme de raquette sur les locataires et les paralysent. 1 semaine devrait suffire. La limitation du dépôt de garanti à 1 mois est une forte contrainte en terme de risque pour les bailleurs, mise en place de certificat de conformité à des normes (comme n'importe quel produit) de décence...
Sur le travail :
"Nous étudierons au cas par cas l’ouverture de magasins le dimanche". Encore une fois, la liberté repose sur le principe "d'échanges bâtis sur le consentement mutuel". Pourquoi mettre des limites à ces échanges?
S'il y a une demande client que les employeurs veulent assouvir (le dimanche, la nuit...) donc s'il y a un marché et des travailleurs disposés à travailler dans des conditions consenties mutuellement alors pourquoi limiter cette création de richesse?
D'autre part, nous devons nous assurer d'un état de droit et donc les règles doivent être les mêmes pour tout le monde. Le "cas par cas" peut conduire à favoriser des "amis" au détriment des autres. Cela conduit à la corruption. Ce mal qui est déjà largement répandu dans nos administrations ; il faut les réduire et les dimensionner à nos plus simples besoins.

La liberté implique des responsabilités et beaucoup de français n'ont pas forcément le goût des responsabilités, alors même qu'une économie "libérée" conférerait un niveau de vie plus important à chacun.

Je viens de découvrir votre mouvement et je compte bien vous suivre...

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