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Place de la république : concerto ma non troppo !

La pseudo concertation autour du "réaménagement" de la place de la République a atteint des sommets de loufoquerie la semaine dernière.

Le Delanopolis vous présente le kit de la manipulation municipale. Mémorisez-le car il est utilisé dans tout Paris !



Place de la république : concerto ma non troppo !
Nous vous avions déjà indiqué, la semaine dernière, qu'il était impossible de s'inscrire à la réunion prévue à l'Hôtel de Ville de lancement de la deuxième phase de concertation : voir en cliquant ICI.

Finalement, le bouche-à-oreille fonctionnant et les conseils de quartier se mobilisant, il y eut une petite cinquantaine de personnes à la mairie, sachant que ce sujet concerne en réalité tous les Franciliens puisque près de 100.000 individus empruntent chaque jour la place à pied, à cheval ou en voiture. Encore cette assistance fort modeste était-elle composée pour une part non négligeable d'employés municipaux, de ceux de l'agence d'architecture et de leurs sous-traitants.

L'animatrice de la soirée, plutôt jeune mais déjà experte ès manipulations, proposa d'abord de scinder l'assistance en deux. Vu le nombre de personnes présentes dans la salle, cela n'avait aucun intérêt et elle eut du mal à faire se lever plus d'une dizaine de complices. Le prétexte était de donner la parole, tour à tour, à chaque participant pour qu'il dise quels nouveaux usages il attendait de la place. Bien évidemment, il ne s'agissait que d'une réflexion à la marge : il était hors de question de s'opposer aux choix fondamentaux de la mairie sur la fermeture du nord et du centre de la place au trafic. L'avantage évident de cette méthode, pour les staliniens municipaux, était que chacun n'aurait que quelques minutes pour s'exprimer, à peine plus que le temps de se présenter et de dire qu'il voulait une fontaine ou des jeux pour enfants.

Le complot échoua instantanément car des membres de Vigilance-République étaient là, envoyés en éclaireurs et ils décidèrent de dénoncer cet exercice d'intoxication en posant les questions qui fâchaient. Pourquoi séparer la circulation des autres usages et interdire qu'on en débatte lors de la réunion ? Les espaces étant contigus, on ne peut réfléchir à l'un sans aborder les autres et réciproquement. Pourquoi les images présentées par la ville ne montraient-elles pas les bus, taxis et vélos censés circuler au milieu d'un espace piéton ?! Comment, lors des quelques 100 jours annuels de manifestation sur la place, les personnes se rassemblant cohabiteraient-elles, au sud, avec la masse immense des véhicules tous concentrés à cet endroit ?

Le président de l'association, un dénommé Serge Federbusch, fut fort amusé de constater que les membres des conseils de quartier, normalement gagnés à la propagande municipale, s'aventurèrent aussitôt dans la voie oppositionnelle ainsi dégagée.

Un des participants livra ainsi un chiffre instructif : s'étant posté un après-midi de semaine de 13h25 à 13h55 au nord de la place, là où la fameuse zone piétonne doit cohabiter avec les circulations douces, il avait dénombré 13 bus, 128 taxis et 81 vélos. Futurs piétons : numérotez vos abattis !!!

Puis un autre dénonça vertement le projet municipal de création de 4 kiosques, au nord à nouveau, séparés de la chaussée par une déclivité de 80 centimètres. Cela créerait l'équivalent d'une rue là où il n'y en a pas et aboutirait à fractionner l'espace bien plus qu'aujourd'hui : le contraire absolu du discours officiel qui prétend "ouvrir" la place.

Pour tenter de reprendre le contrôle d'une situation qui lui échappait, l'animatrice distribua des stylos et des plans avec lesquels les participants étaient censés se livrer à un exercice de coloriage et de "légendage" (sic) de ce qu'ils souhaitaient. Bref, une entreprise d'infantilisation et de manipulation destinée à détourner l'attention des multiples problèmes en suspens dans le projet ubuesque de la mairie. Seul élément concret : il fut rappelé à plusieurs reprises que les Parisiens n'auraient pas droit à une expérimentation du projet, que les chiffres de simulation de trafic n'étaient pas encore disponibles (on se demande à partir de quelles données le projet lauréat a été retenu il y a près de six mois) et qu'il ne fallait parler d'aucune chose qui fâche.

Mais le Delanopolis le savait bien : le vrai débat est partout sauf dans les institutions croupions que la mairie met en place pour l'encadrer.

A suivre ...

Dimanche 17 Octobre 2010
Serge Federbusch






1.Posté par alpharuper le 20/10/2010 16:01
J'ai eu hier un apercu de bordel que va causer la fermeture de la place, avec la manifestation des lycéens. J'étais dans un taxi qui est resté bloqué 1h00 rue du fbg du temple. j'ai fini par descendre et aller à mon RV a pieds. le chauffeur me disait que c'est comme ca depuis vendredi et des manifs des lycéens de Turgot qui bloquent la rue de Turbigo, trombosant la place de la République. il n'était pas au courant des projets de la mairie, et quand je lui en ai parlé, il m'a dit, texto "ils sont c.n ou quoi ??"

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