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Sécurité des musées parisiens (1) : Delanoë et Girard responsables et coupables



Malgré leurs tentatives de défausse et la piètre défense de la mairie dans l'affaire du vol au musée d'art moderne, il apparaît qu'au moment où Delanoë et Girard gaspillaient des dizaines de millions d'euros dans des opérations culturelles douteuses, la protection du patrimoine artistique parisien n'était pas assurée et qu'ils le savaient.

Question pour M. Girard : LVMH, son autre employeur, lui aurait-il pardonné un sinistre de 150 millions d'euros ?



Un musée toujours parfaitement entretenu !
Un musée toujours parfaitement entretenu !
Nos lecteurs savent bien que la grande spécialité de Delanoë consiste à faire porter le chapeau de ses nombreux échecs à autrui. De la candidature ratée aux jeux olympiques à la Bérézina du congrès de Reims, aux aménagements aberrants de la voirie, à la hausse spectaculaire de la fiscalité et de l'endettement ou au cloaque des Halles, c'est toujours la faute de quelqu'un d'autre : Tony Blair, Martine Aubry, les Verts, le gouvernement qui lui doit quelques sous ou la Sem en charge du centre de Paris.

Pour le casse du siècle au musée d'art moderne, c'est la même rengaine et le syndicat Supap-Dac s'est indigné, dans un communiqué, que le maire tente hypocritement d'accabler les trois malheureux veilleurs de nuit qui devaient, sans système de protection sonore en fonctionnement, surveiller ces vastes lieux.

Reprenons une partie des termes de son communiqué car ils sont importants :

"Les déclarations sans ambiguïté de Bertrand Delanoë visent particulièrement le personnel de surveillance du Musée d’Art Moderne. Devant ces affirmations, les personnels et le Syndicat Supap-FSU (majoritaire aux affaires culturelles et dans les musées parisiens) contestent cette version du Maire de Paris.

- L’intrusion, le démontage de la vitre et le cisaillement du cadenas n’étaient pas filmés ! - Il n’y a pas de caméra à cet endroit.

- Il n’y avait pas d’alarme anti-intrusion fonctionnant en cas de bris de porte ou de fenêtre au Musée d’Art Moderne.

- L’alarme volumétrique qui signale des déplacements suspects était en panne depuis 2 mois.

- Il y a plus de 30 caméras pour 4 écrans de visionnage. Les images ne sont donc pas diffusées en direct. Outre que les écrans ne sont pas sensés être visionnés en permanence (les alarmes sont faites pour ça) il est faux de faire croire que le système de vidéosurveillance « diffusait des images en temps réel" . Il faut rappeler que le Musée d’Art Moderne abrite des centaines œuvres d’une valeur de plusieurs milliards d’euros, sur des milliers de mètres carrés et sur plusieurs niveaux. Les personnels de surveillance des musées de la Ville de Paris et notamment ceux du Musée d’Art Moderne ne peuvent être tenus pour responsables des carences des musées parisiens et de la Ville de Paris. Ce sont les agents de surveillance et eux seuls qui ont signalé sur le cahier de main courante les pannes à répétition.

Les personnels et le syndicat Supap-FSU demandent à la Ville de Paris et à son maire, Bertrand Delanoë, de retrouver le sens des responsabilités".

Voilà qui est clair !

Ces accusations fort précises s'appuient sur un rapport alarmiste rédigé par l'Inspection de la ville de Paris, en 2007, qui répertoriait les nombreuses fragilités de la sécurité des musées, face aux risques de sinistre ou de vol. Ce rapport, Delanoë s'est indigné que le Parisien en reprenne certains termes. Pour ne pas laisser ce journal seul face à ces critiques hypocrites, le Delanopolis vous offre en exclusivité le texte complet ici.

C'est un véritable réquisitoire qui, s'agissant du Musée d'art moderne, décrit "une situation déplorable". Vous lirez en page 21 une explication du problème : un défaut total de communication entre services de la ville qui a conduit par exemple, à ce que "le musée ouvre ses portes pour l'exposition Bonnard sans système de protection des locaux ni des collections" !!!

Delanoë a eu beau nier cette situation, dans un deuxième communiqué en trois jours (cette répétition prouve son malaise), la chose est pourtant écrite noir sur blanc dans le rapport. Maintenant que ce texte est dans le domaine public, il n'aura plus d'excuses pour négliger, comme il l'a fait, la protection du patrimoine parisien. Qu'il vende donc le 104, qu'il suspende ses subventions aux associations de copains et qu'il fasse de la sécurité des musées parisiens la priorité qu'elle devrait être en matière culturelle vu la situation.

Car, instruits par ce rapport accablant qui est rédigé, rappelons-le, à leur intention et à celle de nul autre, qu'ont fait les élus Girard et Delanoë de ces préconisations, sachant que ce sont eux et eux-seuls qui sont les responsables finaux de la bonne marche de l'administration municipale et donc du Musée d'art moderne ? "A notre connaissance, aucun travail en profondeur n'a (y) été réalisé depuis 2007" nous dit le Supap-Dac.

Conscients du début d'incendie politique, Girard et Delanoë ont fait dans un premier temps répondre la direction des affaires culturelles de la ville (encore une défausse !), qui énumère les travaux qui auraient été effectués au Musée d'Art Moderne (MAM) : "des vitres ont été sécurisées, des baies vitrées renforcées, des système de radios changés, le système de vidéo-surveillance amélioré et des changements de serrure" ont été faits.

Pour qui s'intéresse un tant soit peu à ces questions, il est évident que les travaux en question sont de faible portée au regard des insuffisantes criantes pointées en 2007. L'argumentaire porte essentiellement sur le renfort de baie vitrées et la généralité et l'imprécision des termes employés pour la vidéo-surveillance en dit long sur le peu de consistance des efforts opérés. Du reste, et c'est l'argument qui tue, ces soi-disant améliorations ne permettaient toujours pas aux veilleurs d'exercer une surveillance par caméra de la totalité des salles d'exposition ou des points d'intrusion possibles par les fenêtres. Dès lors, tout reposait sur l'alarme volumétrique, ce qui est en soi insuffisant, et sa panne rendait indispensable des mesures immédiates de sécurisation par gardiennage physique.

En bref, la Direction des affaires culturelles n'a que des détails à opposer aux arguments du syndicat Supap et Delanoë et Girard ont tenté de se planquer jusqu'à ce que l'article du "Parisien" les force à réagir. Car, face à la polémique naissante, Delanoë a dû publier ce fameux second communiqué. Que dit-il, en substance ? Il tente d'esquiver la question du Musée d'art moderne en particulier pour se réfugier dans des généralités. "10 millions d'euros (auraient) été consacrés pour remettre à niveau les dispositifs de sécurité dans sept musées". On ne sait lesquels ni comment ces efforts, du reste très peu importants si on les rapporte au nombre d'établissements, ont été répartis. "Chaque année, poursuit Delanoë, 1 million d'euros sont consacrés à des travaux divers de sécurité (ajouts de caméras, protection des vitres …)." Sont-ils compris dans les 10 précédents, concernent-ils l'ensemble des musées auquel cas la somme est dérisoire ? Que des questions sans réponse.

La réalité est hélas beaucoup plus triviale : ne s'agissant pas d'efforts budgétaires politiquement rentables, les décideurs municipaux n'ont pas fait de cette question de la sécurité des collections parisiennes une priorité. Cette triste histoire est la conséquence d'une "politique culturelle" fondée sur les paillettes et l'éphémère, et l'inauguration de quelques mastodontes inutiles comme le 104, la Gaîté-Lyrique ou le Louxor.

Il est plus que temps qu'un audit indépendant soit mené sur l'action culturelle de la ville de Paris depuis 2001 et ses gaspillages monumentaux. Le Mouvement pour une gauche moderne vient d'ailleurs de le réclamer et le Delanopolis trouve que ce n'est pas une mauvaise idée. Cela vaudra beaucoup mieux, bien sûr, que la nouvelle mission confiée en toute hâte à l'Inspection générale de la ville, organe sans indépendance et dont le Delanopolis vous explique, par article séparé, pourquoi on ne peut en attendre grand chose sur un sujet aussi brûlant.

A suivre ...

Vendredi 28 Mai 2010
Serge Federbusch






1.Posté par christian15e le 31/05/2010 11:04
Une suggestion d'économie et de redéploiement des dépenses : on supprime "Paris Plage" et on utilise le budget ( 6 millions € , c'est ça???) à faire des choses utiles. Renforcer les systèmes de sécurité des musées par exemple....mais là, on peut allonger la liste : à vous....
Et en plus quel soulagement pour les Parisiens !

2.Posté par Luhan le 31/05/2010 11:47
Cette histoire pue gravement. Le palais Galliéra en face du musée est l'objet des attentions de girard puisque c'est le fashion de ses amis du milieu de la mode. Il y a fait de gros travaux. Pour les autres rien à faire,,

3.Posté par Gépéto le 31/05/2010 12:23
Suite au Vol de tableaux, je ne suis pas surpris du manque de sécurisation dans les bâtiments de la Ville de Paris, rien n’est aux normes, la Ville Paris est même obligée de faire appel à des sociétés de gardiennage du privé.

Dans certaines bibliothèques de la Ville, les responsables demandent au service de contrôle de la ville de Paris, des agents SSIAP, du privé pour des prestations de sécurité incendie, ont leur réponds que la mission principale de ces agents sont la sécurisation des sites. >. Voilà où va l’agent des parisiennes et des parisiens.

Dans ce service les responsables hiérarchiques font du favoritisme par rapport aux contrôles de certaines sociétés privées.

4.Posté par Gaspard GROGNARD le 31/05/2010 13:58
Dans les explications télévisées de Monsieur Girard, on a pu entendre celui-ci affirmer que dans le cas du vol des tableaux dans le Musée d'Art Moderne, on avait à affaire à une nouvelle délinquance, nettement plus
« professionnelle ».
Or, je voudrais bien savoir ce qu'il y a de professionnel dans le fait de casser une vitre, d'entrer dans un
musée, en faisant attention de ne pas être filmé par quelques caméras de surveillance, puis de découper
(quel saccage !) des toiles et de partir ?
Il semble bien qu'en matière d'Art, la ville de Paris et ses élus sont des ignorants et des rustres.
La cour du Palais royal où se trouvent les « Colonnes de Buren » est sillonnée en permanence par des vélos, des motos et les visiteurs du dimanche jouent au ballon. Cette œuvre (qu'on a le droit de ne pas aimer) vient d'être rénovée pour près de 6 millions d'euros, faute d'avoir été protégée et entretenue, n'est, aujourd'hui, ni protégée ni signalée comme œuvre d'art qui doit être respectée par ses visiteurs.
Aucun panneau n'explique ce dont il s'agit, et n'avertit que les véhicule de toute sorte (vélos, motos, rollers) sont interdits.
La tête qui se trouve place René Cassin, au pied de saint-Eustache, œuvre de Henri de Miller, appelée
« L'écoute » sert de jeu pour enfants et « imbéciles » qui grimpent dessus, voir y inscrivent des graffitis.
L'horloge de la tour éponyme du Palais de Justice tombe en ruine.
Le musée des sculptures en plein air, quai de la Tournelle est complètement oublié.
Etc.
Les publications périodiques de la ville de Paris sont d'une indigence typographique digne tout au plus de prospectus de fête de village.
Paris qui fut l'une des capitale de l'Art mondial est livrée aux barbares !

5.Posté par Denis Bourgois le 31/05/2010 14:15
Delanoe et sa petitebande d'incapables qui massacrent Paris comme vous le décrivez si bien montrent de plus en plus leur nullité, il faudrait les mettre sur un vélib et les balancer dans la Seine. Ou les forcer à rembourser les tableaux jusqu'à la fin de leurs jours.

6.Posté par Parisien le 01/06/2010 09:14
Je ne pense pas que Delanoë, Girard et ses amis changeront quoi que ce soit à leur comportement. La gauche sera réélue aux prochaines municipales et c'est tout ce qui compte. Cette affaire ne va pas améliorer l'appréciation de Girard par Pierre Bergé !

7.Posté par Gaspard GROGNARD le 02/06/2010 22:38
Non « la gauche » ne sera pas réélue, parce que cette gauche là, ce n'est pas la gauche !
Ne pas oublier que ces appellations gauche, droite viennent de loin.
1789.
Position sur les bancs de l'assemblée des états généraux, vue de l'orateur.
À gauche le tiers-état, et à droite les aristocrates.
Or, BD et ses « amis », êtes-vous sûr que c'est le tiers-état ?
Je pense que ce dernier est davantage représenté par les SDF que par les élus de l'HDV.
Et si la gauche se comporte comme ça, on peut arriver à aimer la droite !

8.Posté par Parisien le 03/06/2010 10:15
Sans remonter aussi loin, on peut comparer la gauche d'avant 68 et la gauche bourgeoise d'aujourd'hui. La gauche d'avant 68 était formée d'ouvriers et de gens proches du peuple. La gauche défendait les petits contre les patrons.
A partir des années 50, une petite bourgeoisie s'est développée et s'est mise à voter à gauche. Elle s'est plus intéressée au sort des peuples colonisés, des immigrés, des délinquants qu'au sort de l'ouvrier, cet homme pas exotique pour 2 sous et pas aussi excitant que le braqueur perçu comme un "rebelle" (Mesrine, Knobelspiess, etc.). Mai 68 est révélateur de la conscience sociale de cette gauche bourgeoise : les émeutes sont nées de la volonté d'accéder au dortoir des filles... La gauche Billancourt et la gauche Saint Germain ont commencé à s'éloigner comme les continents dérivent.

Depuis presque 30 ans cette "gauche" milite pour la venue d'un maximum d'immigrés via des succursales soi-disant "anti-racistes" dont le but est de culpabiliser les européens de souche pour leur faire accepter l'implantation d'une population étrangère toujours plus nombreuse. Ce travail est tout bénef pour le patronat qui peut ainsi faire baisser les salaires et faire accepter des conditions de travail plus dures. Le pouvoir d'achat des ouvriers est bloqué depuis la fin des années 70, pile depuis le début de l'immigration de masse actuelle. Aujourd'hui le premier parti ouvrier est le Front National. Cela doit faire mal au coeur des derniers vrais communistes, mais c'est ainsi. La gauche d'autrefois était républicaine et laïque, elle est à présent communautariste et pro-islamique. Certains élus du NPA commence à s'en rendre compte et quittent le parti. La gauche d'aujourd'hui est l'idiote utile du patronat.

D'ailleurs Bertrand Delanoë l'a dit (avant la crise bien sûr) : "je suis libéral". On peut lui reconnaitre sa lucidité, qui n'est pas très répandue à "gauche".

Je vous invite à lire l'excellent Jean-Claude Michea, philosophe de gauche, pour comprendre cette "gauche".

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