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Xénophobie fiscale à Paris


A court d'arguments pour justifier son matraquage fiscal, Delanoë en vient à se réjouir que ses principales victimes seront d'affreux étrangers ou d'horribles provinciaux.



Xénophobie fiscale à Paris
A tous ceux qui l'auraient oublié, on rappellera d'abord que Paris est une métropole internationale dont l'ouverture à l'étranger est une des valeurs premières comme elle est d'ailleurs une nécessité vitale au plan économique.

Ce rappel était nécessaire car le maire de Paris vient, empêtré dans de laborieuses explications de son tour de vis fiscal, de livrer à ses concitoyens la perle suivante : " la hausse des impôts sera ressentie uniquement par les propriétaires comme un peu douloureuse en 2009 ... elle n'est pas élevée pour les locataires ... le produit de la hausse sur la taxe foncière va peser de manière très minoritaire sur les citoyens de Paris résidant à Paris, çà va peser essentiellement sur l'immobilier d'entreprises et les résidences secondaires (...) donc pas vraiment des smicards".

Difficile de proférer autant de mensonges en une seule phrase !

D'abord, l'augmentation des impôts sera très lourde, pour les locataires comme pour les propriétaires. Les masochistes ne se feront jamais suffisamment plaisir en cliquant ici pour retrouver le mini-logiciel mis au point par le Delanopolis et qui permet à chacun de calculer sa surtaxe Delanoë pour 2009 et 2010. L'addition sur deux ans des hausses de base d'imposition et de taux ainsi que la création d'une taxe foncière départementale aboutiront à accroître la pression fiscale globale d'environ 25 % pour les locataires et plus de 40 % pour les propriétaires sachant que des centaines de milliers de parisiens sont les deux à la fois.

Deuxième mensonge monumental en effet : faire croire que les Parisiens seraient peu nombreux à être d'affreux nantis propriétaires et que seuls de cupides étrangers ou provinciaux dotés de résidences secondaires appartiendraient à cette catégorie. Delanoë sombre ainsi dans les pires caricatures. Des dizaines de milliers de ménages aux revenus moyens voire modestes sont propriétaires de leur logement à Paris.

Enfin, et c'est sans doute le plus grave, à quel modèle économique et politique se réfère donc le maire de Paris pour se réjouir que la hausse frapperait surtout des non-résidents ? Le prestige et le dynamisme de Paris tiennent, depuis des siècles, à ce que la ville est ouverte et accueillante aux étrangers. C'est toujours avec des trémolos dans la voix que Delanoë rappelle la phrase d'Hugo : "le genre humain a des droits sur Paris". Est-ce en se gobergeant publiquement de les surtaxer qu'on va les attirer ? On voit de nouveau le vrai visage du maire : un politicien local qui se félicite - ou plutôt feint de se féliciter - que ses électeurs vont échapper à ce qui va pressurer tous ceux qui, pourtant, font vivre aussi la ville.

L'idéal delanoien apparait peu à peu : des électeurs logés dans le social et subissant une fiscalité "douce" d'un côté, des étrangers, des provinciaux non-électeurs ou des entreprises payant tout plein pot de l'autre. La logique clientéliste et parasitaire est à l'oeuvre.

Il est pas beau le socialisme à visage parisien ?

Mardi 7 Juillet 2009
Serge Federbusch





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