Connectez-vous
DELANOPOLIS
Revenir à l'accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte | Partager

Confirmation : Paris va crever la dalle !



La ZAC Paris Dérive Gauche dans le 13ème arrondissement, avec les Halles et le stade Jean Bouin, fait indéniablement partie des pires gabegies de Delanoë.

Jacques Gauthier avait déjà commencé à vous en parler la semaine dernière : ce vaste espace est le lieu d'une déroute financière de la mairie. Dans quelques années, si les choses continuent en l'état, ce sont tous les Parisiens qui seront rincés quand la ville devra apurer les comptes de la ZAC et rembourser les emprunts contractés.

Une bombe à retardement dont les médias ne parlent pas ...



La vallée duraille
La vallée duraille
Le cliché que vous pouvez admirer ci-dessus, montre la vallée du rail d'Austerlitz qui sépare deux versants bâtis, à gauche la halle Freyssinet et les élégantes coques de sa couverture, à droite l'avenue de France massive et désertique où végètent les ginkgo bilobé. Cette vallée sera le prochain abîme financier de Paris.

C'est en effet pour joindre ses deux versants – pour recoudre le vieux 13ème arrondissement à la Seine selon une expression qui a fait florès bien qu'elle soit inepte ( parle-t-on de couvrir la Seine pour recoudre la rive gauche à la droite ? ) que le maire de Paris a décidé de réaliser un projet titanesque pour immortaliser son génie créateur : couvrir les voies ferrées par un archipel d'immeubles-ponts où fleuriront trémies de ventilation et escaliers de secours pour porter assistance aux naufragés du rail au cas où un RER sortirait du chemin de fer.

Ce projet, imaginé par l'architecte-urbaniste Pierre Gangnet, coordinateur des espaces publics du secteur Tolbiac sud, a été révélé dernièrement aux membres de la commission de concertation de Paris Dérive Gauche .

Cette opération redorera-t-il le blason d'une opération d'urbanisme qui part à la dérive ?

Une délibération du conseil de Paris d'octobre 2011 a révélé que le trou de caisse, baptisé pudiquement solde négatif, de la SEMAPA, aménageuse de cette hérésie urbanistique, s'élevait déjà à 473,7 M € et une autre délibération plus ancienne – 2010 DF 51 – précisait que les besoins de financement pour faire face aux travaux nécessiteraient un apport supplémentaire de 440 M € sans garantie de vente des parts de la dalle.

Face à tant d'aveuglement delanoesque, SNCF et RFF ont préféré retirer leurs billes de ce jeu perdant-perdant et ont fait don de la dalle à la ville de Paris moyennant un prix symbolique de 100 € du M² de survol. Charge pour elle de tout payer : servitudes d'appui, fondations, piliers, couverture, etc...

Fini le portage foncier d'antan qui les obligeait à attendre la vente des surfaces constructibles et la déduction des frais d'aménagement pour encaisser leur quotes-parts.

Plus question non plus de copropriété de la dalle avec le Ville pour en supporter les dépenses d'entretien : la Ville prendra tout en charge !

D'ailleurs, cette idée de couvrir les voies ferrées d'Austerlitz n'est-elle pas sortie de la seule tête des élus parisiens ? Ni la SNCF, ni RFF n'ont jamais poussé à la roue un scénario aussi saugrenu.

Par delà le coût de construction faramineux de la dalle, se pose un problème technique à résoudre. Comme la portée des méga-poutres de franchissement de la vallée du rail pour supporter l'archipel des maisons-ponts excèdera 50 mètres, leur épaisseur dépassera celle disponible entre le gabarit ferroviaire et le niveau de l'avenue de F'rance ( 2 m ) et elles traverseront les appartements des maisons-ponts obligeant leurs futurs locataires à d'incessantes escalades pour passer d'une pièce à l'autre ... Bon courage ! Et pas facile à vendre ...

Seul maître à bord de la dalle, Delanoë, s'est senti pousser des ailes ce qui a stimulé ses ardeurs démiurgiques.

Exalté il se serait écrié :

A moi dalle d'Austerlitz,
Mère porteuse de maisons-ponts
Finie, des trains, l'austère liste
Voici ma pampa de béton !

Samedi 18 Février 2012
Serge Federbusch






1.Posté par PAX OCEANE le 20/02/2012 11:19
Delanoé a perdu la raison ! Sa démesure va pour les années qui viennent plomber les comptes de la ville en la défigurant à jamais. Le roi de Paris ne voit-il pas que la France ne peut plus accepter de tels projets pharaoniques et qui n'apporterons rien aux habitants. Il n'est plus temps de vouloir bâtir pour les nantis, que de rénover ce qui existe afin que les moins privilégiés puissent enfin vivre dans la décence et plus dans des taudis infects et des hôtels borgnes indignes de notre siècle. Cette dalle va ravagé le décor encore préservé et sera une honte pour les futures générations. En tant que ancien de la ville je sais que l'Hôtel de ville se restructure, veut regrouper ses services encore éparpillés avenue de France en bradant ses bâtiments devenus obsolètes et qui ont mal vieillis, comme Morland. Mais est-ce une raison pour laisser de prétendus urbanistes vomir sur un Paris qui n'appartient pas à ses élus, mais à l'humanité et aux futures générations.

2.Posté par Barns le 23/02/2012 11:16
Franchement il aurait été plus simple de déplacer la gare d'austerlitz vers l'extérieur de Paris et de ne garder que le minimu de voies pour le RER. Là vu la largeur, au niveau de la BNF il est évident que cela pose un problème de conception, comme le reconnait d'ailleurs Jérôme COUMET.
Si l'on avait déplacé la gare, d'ailleurs y'a t'il un impératif à conserver ce traffic ? On aurait pu construire en pleine terre sans dalle ou immeubles ponts.
Mais pourquoi faire simple ?

3.Posté par PAX OCEANE le 24/02/2012 09:12
Ben voyons, déplacer la gare d'Austerlitz pour les ambitions pharaoniques de monsieur Delanoé ! Quelle riche idée. On aurait put aussi le faire avec la gare Saint Lazare, de Lyon et chamboulé l'ordonnance de Paris. Même la tour Eiffel pourrait être mise ailleurs pour construire des immeubles avec vue sur Seine. C'est vrai que le patrimoine, le respect de l'histoire n'a que peu de valeur quand il s'agit d'argent, de politique, de marchandages nauséeux et de complaire à ses amis les nantis, les rois de la finance et les spéculateurs immobiliers. Comme aurait dit les révolutionnaires en 1789, rasons, rasons le vieux monde !

4.Posté par Jaccours le 28/02/2012 09:27
Barns n'a pas tort car dès la fin des années 80 lorsque l'aménagement du périmètre qui deviendra Paris Rive Gauche fut décidé, la SNCF toute seule ( RFF n'existait pas encore ) étudia le déplacement de la gare entre le bd Masséna et le périphérique.
Elle jugea le coût de ce déplacement prohibitif car elle y incluait le déménagement du tri postal de la rue Edmond Flamand ( aujourd'hui rasé ) , de la halle Freyssinet occupée par le SERNAM ( halle aujourd'hui déferrée et SERNAM transféré à Valenton ) , de la gare train auto-couchettes TAA ( aujourd'hui effacée de la carte du 13ème ) .
On peut légitimement se poser la question de savoir si le choix de déplacer les départs/arrivées grandes lignes à Masséna n'aurait pas été la meilleure solution. Pas de dalle coûteuse et invendable à construire , pas de gare BFM surdimensionnée.
Le RER C aurait été enfoui jusqu'à la nouvelle gare, la ligne de métro n°10 prolongée et la petite ceinture réactivée pour la desservir.
Aujourd'hui l'opération d'aménagement serait achevée et aurait pu rapporter gros tant à la SNCF qu'à la ville de Paris.
Faut-il récidiver le même ratage pour le périmètre Bercy-Charenton avec une dalle aussi monstrueuse que celle de Paris Rive Gauche ?

5.Posté par PAX OCEANE le 28/02/2012 10:57
Comme si la fonction permettait toutes les audaces et les pires dévoiements, les élus se sentent presque obliger de laisser leurs empreintes sur Paris, au risque de permettre à des urbanistes inconscients de faire étalage de leur bêtise et de leur manque de savoir faire. Face au monopole de l'argent, des grands groupes immobiliers sans scrupules, des ambitions politiciennes relayées par des affairistes, le passé et le caractère sacré d'un lieu, même historique ne pèse pas lourd. Qu'importe les voix discordantes des opposants, l'attachement des vrais parisiens à leurs patrimoines et le gâchis urbanistique quand un maire se prend pour le prince que l'on a pas osé sortir avant le désastre. Une fois le béton coulé il ne reste que les larmes et l'amertume face aux photos d'un passé anéantis. Ce ne sont pas les révolutions, les guerres qui font le plus de mal à une ville, mais la paix et les lois souvent contournées et rarement appliquées aux plus fortunés et plus rapaces; Bien sur Paris doit évoluer, ne pas se figer; mais doit-elle le faire à un prix bien trop élevé que les générations futures nous le reprocherons.

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 36

Editos | Les Dernières Nouvelles de Delanopolis | Brèves de trottoir | Ségo Bashing | PariBao - le Dazibao de Paris | Delanopolis hors les murs | Delanopolis Street Art | Gastropolis | Le Delanopolis littéraire | Jouez au Delanopolis | Chroniques Jupitériennes