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Le socialisme à l'épreuve du priapisme



De deux choses l'une : soit la femme de chambre new-yorkaise qui accuse DSK de tentative de viol revient rapidement sur ses déclarations ou apparaît comme une mythomane et dans ce cas DSK pourra espérer s'en tirer avec de grosses égratignures. Soit elle maintient ses dires et l'enquête durera des mois et le procès des années, ce qui interdira à DSK toute activité publique et notamment une campagne électorale.

Partons donc de la deuxième hypothèse, la plus vraisemblable et envisageons les conséquences de cette explosion en vol du favori sondagier du PS.



Pourquoi tant d'ADN ?
Pourquoi tant d'ADN ?
Nos lecteurs se souviendront peut-être que nous n'avons jamais cru à l'élection de DSK, via les primaires, à la présidence de la République : voir par exemple ICI. Pour une raison simple : il ne tenait pas l'appareil socialiste et ce dernier, dans un scrutin qui ne pourra jamais être honnête et transparent, pèsera d'un poids déterminant sur le résultat. De plus, le militant de base du PS, qui sera également l'électeur de base aux primaires, souffre d'un complexe persistant vis-à-vis de la gauche marxisante. Les années Mitterrand-Jospin n'ont jamais été l'occasion d'un abandon franc et ouvert de ces balivernes même si la pratique gouvernementale socialiste était celle d'un alignement sur les thèses de la technostructure pro-européenne, à mille lieues de ses incantations ouvriéristes. Il en reste quelque chose et quiconque se réclame, même du bout des lèvres, d'un socialisme plus libéral se fait laminer.

Cela étant, la disparition de DSK aura des conséquences sur les autres candidats et donc sur le résultat final du processus de sélection.

D'abord, la partie de catch à quatre qui s'annonçait (Aubry dont nous avons toujours pensé qu'elle serait candidate quoi qu'il arrive/ DSK/ Hollande/Royal) aurait certes été ridicule. Mais elle avait le mérite d'être équilibrée et de favoriser les alliances à deux contre deux. A trois, la situation sera plus instable car chacun, à tout moment et jusqu'au bout, pourra espérer l'emporter.

Amusons-nous à appliquer au parti socialiste la grille d'analyse que feu René Rémond utilisait pour la droite française.

La faction orléaniste, où se rencontrent l'énarchie pro-européenne, quelques milieux d'affaires et des universitaires qui pensent avoir inventé l'eau chaude à Sciences Po est DS ... KO debout !

La faction légitimiste conserve ses deux champions : Aubry et Hollande, actuelle et ancien premier secrétaire, tous deux rompus aux magouilles d'appareil.

La faction bonapartiste est incarnée par Royal et ses foucades et tocades qui tiennent autant de la politique que du télévangélisme.

Le report des voix strauss-kahniennes se fera pour l'essentiel vers Hollande et Aubry, car, indépendamment de toute considération politique, les partisans de DSK sont allergiques à Royal jugée non crédible par l'establishment.

Entre les deux, Hollande, moins marqué par ses accointances avec Hamon et la "gauche" du parti, devrait tirer le mieux son épingle du jeu. D'autant qu'Aubry est prise à son propre piège : ayant fait mine de ne pas être forcément sur les rangs pour mieux surprendre son monde en juin, elle est maintenant contrainte de se révéler très vite en passant pour une candidate par défaut.

Bref, la montée en puissance de Hollande va se poursuivre, ce qui ne peut qu'inquiéter Sarkozy qui, à raison, pense depuis le début qu'il s'agit d'un adversaire plus redoutable car plus rusé et lisse. En réalité, le dévissage de DSK, probable du fait des casseroles de toutes natures (MNEF, cassette Méry, histoires salaces) qu'il trimballait, arrive trop tôt pour Sarkozy.

Le priapisme favorisera-t-il le redressement inattendu du socialisme ?


Dimanche 15 Mai 2011
Serge Federbusch






1.Posté par GROGNARD Gaspard le 16/05/2011 17:48
Dans une affaire criminelle (ou tout autre de police), il est d'usage de se poser la question :
« À qui profite le crime ? »
Dans l'affaire « cul-cul » de DSK, qui va profiter, du moins en premier de sa disparition du panel des présidentiables ?
- La droite sarkozienne ? Peut-être, mais sont-ils si unis que cela pour mettre en place une telle opération ?
Pas sûr, car actuellement, ils sont assez occupés à se tirer dans le dos, en souriant de face.
De plus, est-ce que le « bon peuple », déçu de voir disparaître un tel champion, va-t-il se rabattre sur celui qui leur rend la vie difficile depuis son élection, dignement fêtée au Fouquet's ? Pas évident.
- La gauche, incarnée par le PS, à défaut d'autre parti organisé, d'importance ?
Ça semble plutôt une sorte de désordre et d'éparpillement, rendant les ralliements encore plus difficile.
- Le FN ?
Il semble bien que ce parti, qui ayant rénové la façade, tout en conservant la bâtisse derrière, va se trouver renforcé dans l'opinion de ce fameux « bon peuple », qui va, bien sûr, comprendre enfin ce langage :
« Tous pareils, tous « pourris », de la droite à la gauche, ces élus ne sont attachés qu'à leurs intérêts et leurs grands et petits plaisirs. Nous, au FN, nous sommes purs, nous n'avons jamais gouverné ni trempés dans les scandales de la République ! »
« Voyez, qu'il faut voter pour nous ! »
Est-ce que ce raisonnement vous inspire ?

Moi, il m'inquiète.

2.Posté par Barbech le 16/05/2011 20:07
Quand je lis la question-conclusion de votre analyse, je crois devoir déduire que sans le priapisme de qui vous savez, le PS en serait réduit à n'être qu'une c..... molle.
Ai-je bien compris???
J'espère car je pense qu'il en est ainsi actuellement et nous serions alors au moins deux à avoir le même avis.

3.Posté par GROGNARD Gaspard le 16/05/2011 22:31
Dans ce domaine de la mollesse, et compte tenu de l'âge avancé assez fréquent chez les ambitieux du pouvoir suprême, on peut dire que cette spécificité est très partagée.
C'est pourquoi, peut-être serait-il temps de voir une femme sur le trône de la République, sauf celle qui sans le vouloir, juste à cause de son prénom, risquerait d'aller nous noyer !
Pour un peu paraphraser une expression de théâtre, je dirais : « À la Marine frontaise, je dis merde ! » et lui souhaite bon naufrage !

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