Connectez-vous
DELANOPOLIS
Revenir à l'accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte | Partager

Serge Federbusch : "Paris va devenir dans les deux ans qui viennent le jouet des rivalités au sein du parti socialiste" !


La guerre de position (avant la guerre tout court) a commencé au sein du PS en vue des élections présidentielles. Et il est d'ores et déjà certain que Paris va être victime, par ricochet, de ces rivalités. Une interview exclusive d'un fidèle soutien du Delanopolis, élu du Xème arrondissement qui a accepté de répondre à nos questions !



Serge Federbusch : "Paris va devenir dans les deux ans qui viennent le jouet des rivalités au sein du parti socialiste" !
Serge Federbusch nous a reçu dans son bureau virtuel du Net pour parler des derniers rebondissements de la guerre des Roses et de ses conséquences présentes et à venir pour Paris.



Le Delanopolis : - " Bonjour Serge. Dites nous où en est, selon vous, le PS au moment où s'ouvrent les hostilités des Primaires ?"

Serge Federbusch : - " Bonjour. La politique-fiction est un exercice périlleux et je ne sais si je dois vous remercier de me poser cette question ! D'abord, ne croyez pas un mot de ce que les chefs, cheftaines et cheffallions diront : ils veulent tous et toutes être candidats au moins pour s'assurer les deuxièmes morceaux en cas de partage des dépouilles en 2012.

Faisons un rapide tour d'horizon des projets et chances respectives des unes et des autres.

Aubry tient la corde : dans les magouilles et manipulations inhérentes à ce type de scrutin, elle a la main sur le berceau et ses sbires auront un accès direct à toutes les urnes et instruments de propagande. Quand on se souvient des accusations jamais démenties qui ont entaché son élection à Reims ( lire en cliquant ICI, ndlr) , on imagine bien qu'elle va user largement de l'avantage que lui confère son statut de première secrétaire.

Dans ces conditions, DSK aura du mal à lutter. S'il n'emporte pas les Primaires (et vous pouvez faire confiance à Aubry pour que ce soit le cas), on le voit difficilement aller aux présidentielles en candidat libre contre l'investie du PS. Quitter le FMI, dépenser des millions si ce n'est des dizaines de millions d'euros et, pour finir, risquer de porter le chapeau de la défaite collective due aux divisions : il est peu probable qu'il soit capable de prendre de tels risques.

Les pseudo-gauchistes du parti : Hamon, Montebourg, etc. sont là pour faire de la figuration et obtenir un gros ministère ou un hochet plaisant plus tard. Le départ de Mélenchon a paradoxalement affaibli ces révolutionnaires en peau de lapin en les privant d'une partie importante des troupes qui frémissaient à l'évocation de la lutte des classes et qui peuplaient les sections.

Valls et Moscovici, les "droitiers", n'ont guère de militants derrière eux et, surtout pour le dernier, iront vite au plus offrant en espérant qu'il tienne parole lorsqu'il lui promettra quelque chose."

D : "- Et Ségolène ?"

S.F. : " - C'est le point délicat pour Aubry. Ségolène est susceptible de casser la baraque si elle sent qu'elle va perdre les primaires et, dans la foulée, elle n'hésitera pas à dénoncer les magouilles de la direction. Parviendront-elles à s'entendre ? C'est peu probable et c'est l'une des chances de réélection pour Sarkozy car, appuyée sur Désirs d'avenir, Ségolène peut distraire quelques pour cents à Aubry au premier tour et, surtout, polluer sa campagne.

D : " Un petit détour : si elle est désignée, quelle sera la stratégie d'Aubry pour les présidentielles ? "

SF : " - Elle essaiera de faire la seule chose qui ait jamais réussi au PS dans cette entreprise : tenir le double langage mitterrandien. D'un côté, un baragouin de "gauche" sur l'égalité, les vilains riches, l'Etat, les services publics bafoués, etc. De l'autre, une référence constante et rassurante au pays réel, à la province, au clocher de la force tranquille. Bref, un discours conservateur maquillé au fard de la solidarité et orné de quelques mesures sociétales. N'ayant aucune imagination, elle s'emploiera à refaire le coup du Père François en espérant que Sarkozy tombera comme un fruit mûr, épuisé par la crise, l'usure du pouvoir, la lassitude face à la droite, les illusions perdues de son électorat, etc."

D : - " Vous oubliez Hollande ?"

S.F. : "- Hélas pour lui, c'est le plus intelligent de la bande et le plus élaboré dans son élocution : ça suffira à le faire perdre. Il a loupé le coche en 2006, de manière inexplicable. Il n'aurait jamais dû laisser Ségolène, DSK et Fabius seuls en course pour la candidature de l'époque. Un manque de courage sans doute, la peur d'affronter Sarkozy peut-être ?"

D : " Venons en maintenant à Delanoë et Paris dans cette perspective ..."

S.F. : "Oui ?"

D : " - Delanoë a-t-il totalement renoncé ?"

S.F. : "Totalement est un bien grand adverbe, il peut toujours croire au miracle et à une entre-tuerie entre Aubry, Ségolène et DSK. Mais, à moins d'être déconnecté du réel, il est évident pour tout le monde, même pour lui, que ses chances sont désormais microscopiques."

D : - "Alors ?"

S. F. : - " Alors, s'il en a encore le goût et la santé, il peut être tenté de négocier son ralliement contre quelque chose qui lui permettrait de quitter sa mairie qui prend l'eau et ne l'intéresse plus."

D : - "Négocier quoi et avec qui ?"

S.F. : -" Un ministère prestigieux mais sans trop de difficultés techniques ou sociales, l'idéal serait sans doute le Quai d'Orsay. On le voit beaucoup en déplacement à l'étranger en ce moment, vous ne trouvez pas ?"

D : "Répétons notre question : avec qui ?"

S.F. : " Avec le gagnant bien sûr ! Son premier choix est peut-être Aubry, non qu'il ait oublié les avanies du congrès de Reims mais qu'il voudra jouer lui-aussi la mieux placée. Et puis il y a Hidalgo ...".

D : " Hidalgo, comment ça ?"

S.F. : "Elle est très proche d'Aubry via son mari (Jean-Marc Germain, NDLR) et ses anciennes fonctions. Tout cela pourrait faire l'objet d'un deal global : Delanoë file bronzer au Quai d'Orsay, en face des "ludo-berges" qu'il projette d'installer (ça tombe bien !) et Hidalgo récupère la mairie avec deux ans pour éliminer ses opposants internes avant 2014 : Le Guen, Bloche, etc."

D : "Vous paraissez bien sûr que Delanoë veuille quitter la mairie ! ?"

S.F. "Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Ce n'est qu'une possibilité, une conjecture, mais cela aurait un sens car il sait bien que toutes les impostures de sa politique vont commencer à exploser les unes après les autres. Du reste, il laisse Hidalgo depuis quelque temps monter au front sur tous les sujets pourris : Auteuil, Jean Bouin, les Halles, etc. Si, au final, la gauche perd en 2012, il pourra toujours se représenter malgré toutes ses déclarations en invoquant le risque que la lutte entre les prétendants à sa succession occasionne le retour de la droite à Paris".

D : "Dans ces conditions et dans l'immédiat, que va-t-il se passer à la mairie de Paris ?"

S.F. : "Ce qu'on voit déjà : la rivalité entre Hidalgo/Aubry et Le Guen/DSK va s'accentuer. Delanoë ira dans le sens du vent. En attendant, les affaires parisiennes vont de mal en pis. Il suffit d'observer la crasse inimaginable des rues, la montée inexorable des dépenses, la façon scandaleuse dont la ville s'est faite dépouiller dans le dossier des Halles et sa capitulation systématique devant les intérêts des puissances médiatiques et financières, etc. pour s'en rendre compte et s'en désoler.'

D : - "Une dernière question : que comptez vous faire en tant qu'élu et quelles sont les chances de l'opposition de contrarier cette mécanique délétère ?"

S.F. - "Petits curieux ! Patientez un peu et je vous en dirai plus dans quelques semaines !".

D : - "Bien, dans ce cas, nous reviendrons. Merci Serge."

S.F. : "Merci."






Dimanche 21 Novembre 2010
Serge Federbusch






1.Posté par gaspard GROGNARD le 22/11/2010 10:53
Et si Paris ne vaut même plus une messe ?
Soit, gérer une ville tellement tombée dans le moche, le sale, le plus insécurisant, le plus inintéressant, enfin dans la « mélasse », deviendrait une sorte de « casse gueule » pour tout politicien.
Il y a, maintenant, dans cette ville trop d'erreurs à rattraper, que ce soit dans son aspect, dans ses offres de vie, dans le dépérissement de son « aura » de ville-lumière, dans les investissements en gouffres financiers, que, franchement, qui va risquer s'aventurer dans ce « cloaque » ?
Pour redonner à Paris, son lustre et son resplendissement, il faudrait un (ou une) gestionnaire sans grande ambition politique (au sens de la politique politicienne) et pas dans le sens original, soit la gestion de la cité, ce qui dans ce sens serait le bienvenu.
Est-ce que ce « génie » existe ?

2.Posté par Berrichon le 22/11/2010 11:11
J'adore ces analyses sans concessions et tellement cliniques. Les socialistes se boufferont le nez quoi qu'il arrive et ils parviendront peut-être à l'exploit de faire élire à nouveau Sarkozy malgré son impopularité. Monsieur Federbusch, présentez-vous aux présidentielles, ça fera parler de vous et on entendrait enfin quelque chose de neuf. Pour les 500signatures, on peut toujours fabriquer des faux ... c'est dans l'aire du temps.

3.Posté par gaspard GROGNARD le 22/11/2010 11:30
À force de tirer sur les « socialistes » on pourrait croire qu'ils sont responsables de tous les maux en France.
L'équipe parisienne, socialiste, donc c'est normal, ça va mal.
Le PS, désuni, où règne une guerre des chefs probables.
Le (la) première secrétaire est nulle. L'ancien était mou.
Mais petits ennemis du socialisme et des partis qui s'en réclament, que voit-on, aujourd'hui de l'autre côté ?
Le chef (au pouvoir suprême) est retors et se montre plus mouvant dans ses gestes que dans ses actions réelles.
Les sous-chefs, incapables, ou tellement partisans que dans les secteurs les plus sensibles, c'est pas la joie. Que se passe-t-il aux finances ? Une augmentation de la dette jamais vue auparavant. Valse musette du système d'imposition. Bouclier fiscal puis plus maintenant. Etc.
Maintenant que le chef a recomposé son équipe, que voit-on ? Guerre des chefs des diverses composantes d'un parti qui apparaissait uni, mais qui en fait, le l'est pas plus que le PS.
Ce ne sont pas les partis, ni les idéologies qui créent le malaise.
C'est bien plus une maladie du système de démocratie qui fonctionne chez nous. Cette Ve République fut une erreur. Et cette erreur, aujourd'hui, apparaît au grand jour.
Si on ne change pas les institutions, et abolir cette cinquième, peut importe qui est à la tête, de la Ville de Paris, tout comme à l'Élysée.



4.Posté par Geneviève le 22/11/2010 12:19
Moi j'attends avec impatience les recettes pour nous débarrasser des imbéciles qui dirigent cette mairie. Vous parlez de la saleté ? Mais c'est épouvantable dans mon quartier ex "beau" du 17me arrondissement ! Les feuilles mortes se mélangent à la m. des chiens et forment une honteuse bouillie. quand je vois les pauvres touristes qui se baladent dans le centre ville j'ai honte de nous; Mais monsieur le maire se moque de tout ça, il se ballade au Méxique et fait semblant de rencontrer des prisonnières qu'il a au téléphone. Il pouvait rester à Paris pour ça ou son congrès bidon sur le réchauffement climatique.

Il faut les VIRER.

5.Posté par Reculons le 22/11/2010 12:45
Non ! Ne laissons pas ces misérables politichiens continuer à se disputer sur le champ de ruines de nos villes.

6.Posté par Biren le 22/11/2010 13:53
Que des élus se disputent les places c'est bien normal à mon avis, ils sont là pour ça; ça ne devrait pas vous étonner car la droite fait exactement la même chose à ceci que Naboléon a éliminé toute opposition; Moi les affaires de Devedjian et du prince Jean me semblent plus graves que les batailles socialistes. car le chef de l'Etat est en cause.

7.Posté par gaspard GROGNARD le 22/11/2010 14:03
Non, les élus de la nation, sont les élus du peuple qui les choisit pour le représenter.
Ce n'est donc pas pour se chamailler que nous les envoyons au « boulot ».
L'ennui, c'est que depuis quelques décennies, ces élus du peuple, pensent, et les conditions les y encouragent, qu'ils font « carrière ». Donc, ce que nous sommes, ce que nous leur demandons, ils s'en « tamponnent le coquillard », seul leur intérêt compte.
Et c'est bien ça qu'il faut changer.
Les étripages dans tous les partis ne sont que « dégâts collatéraux » du système.

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 36

Editos | Les Dernières Nouvelles de Delanopolis | Brèves de trottoir | Ségo Bashing | PariBao - le Dazibao de Paris | Delanopolis hors les murs | Delanopolis Street Art | Gastropolis | Le Delanopolis littéraire | Jouez au Delanopolis | Chroniques Jupitériennes