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Animaux sans réserve à Cernuschi



Les réserves du musée Cernuschi regorgent de petits trésors d'art chinois et japonais qui ont le malheur de n'être plus à la mode, notamment les bronzes et peintures du 19ème siècle souvent produits pour l'exportation. C'est tout l'intérêt de cette exposition que de nous montrer des pièces à figuration animalière dont certaines sont délectables.

Les amis des bêtes et ceux des arts y communieront gaiement.



Animaux sans réserve à Cernuschi
L'un des plus grands scandales de la vie muséale parisienne et la quasi inaccessibilité, depuis des années, du musée d'Ennery, avenue Foch, qui abrite la plus grande collection au monde de ce qu'on nomme un peu péjorativement les chinoiseries, c'est à dire les objets d'art chinois, japonais et coréen importés au 19 ème et au début du vingtième siècles.

Près de 7 000 oeuvres croupissent dans l'indifférence et l'oubli, souvent stockées dans de magnifiques vitrines sculptées par Gabriel Viardot, l'auteur du superbe bureau de Clémenceau.

Que voulez-vous, les conservateurs de nos musées ont décidé que ce n'était pas du grand Art, avec une grande majuscule, alors qu'il ne s'agit ni plus ni moins que de l'Art nouveau et de l'Art déco asiatiques. Le mépris qui le frappe aujourd'hui fait penser à celui qui pesait sur Leleu, Guimard, Lalique ou Ruhlmann jusque dans les années 1970.

Mais ce scandale ne concerne pas la ville de Paris, pour une fois.

Du côté du musée Cernuschi, joliment refait il y a quelques années même si l'espace y manque encore cruellement, ce sont les réserves qui sont encombrées de ce type de production, massivement ramenée par Henri Cernuschi de ses voyages. Plus malins ou ayant plus de remords que leurs homologues travaillant pour l'Etat, les conservateurs du musée homonyme ressortent de temps à autres de leurs tombes certaines pièces, prétextant des expositions thématiques.

On découvrira donc d'exquis petits bronzes figurant un bestiaire de lapins mignonnets, de chiens, de crabes, de carpes et de langoustes. Les peintures des grands maîtres que furent Zhang Daqian ou Qi Baishi, à cheval sur les 19 ème et 20 ème siècles, sont tout aussi ravissantes et subtiles.

Hélas, elles retrouveront bientôt leurs catacombes. Profitez donc vite du plaisir de leur rendre visite.

Et attendez qu'une municipalité, un jour, leur donne l'occasion d'être exposées à temps plein.

Lundi 21 Mars 2011
Serge Federbusch





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