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Autolib' : contribuables et épargnants vont-ils (se faire) rouler ensemble ?



A grand renfort de communication, Bolloré a annoncé la semaine dernière qu'il allait introduire sur le marché boursier son activité dans les véhicules électriques dont le service Autolib' est l'emblème.

Ce fut l'occasion d'une auto-célébration à usage médiatique qui, si on soulève le capot, mériterait pourtant que les épargnants soient circonspects et les contribuables dubitatifs. Le Delanopolis vous propose une petite révision gratuite de ce véhicule ...



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En septembre 2011, au moment du lancement d'Autolib', Bolloré donnait quelques chiffres qu'il est bon de rappeler.

"Pour être rentable le service aura besoin de 80.000 abonnés utilisant la Blue Car deux fois par semaine et plus d'une heure", nous disait le Breton roulant. C'était le profil espéré des abonnés "Premium" à l'année qui doivent s'acquitter de 144 euros pour accéder au service et ne payer leur véhicule que 5 euros la demi-heure par la suite. Comme, dans le cahier des charges initial, 200.000 abonnés étaient évoqués, on pouvait en déduire que les 120.000 autres étaient des usagers épisodiques, s'abonnant au jour ou à la semaine.

Ces calculs de rentabilité étaient fondés sur le fait que, selon Bolloré : "les frais de fonctionnement seront de 100 millions d'euros annuels pour payer notamment les 1.200 salariés permettant le fonctionnement du service".

Miracle ! Pour expliquer que les choses se présentent tellement bien qu'une introduction en bourse est désormais envisageable, Bolloré indique qu'"Autolib' coûte 50 millions par an". Deux fois moins que ce qui était dit initialement ! Serait-ce que les grandes déclarations sur les 1.200 emplois ont été discrètement oubliées ? En tout cas, rares sont les employés présents devant les stations. Mais passons sur ce ne serait encore qu'un embobinage politico-commercial pour enjoliver et obtenir un marché public, une manoeuvre classique de la vie des affaires. Et il est vrai que le coût du service augmentera encore un peu quand les 1.000 véhicules qui restent à installer seront disponibles.

Pour autant, le nombre d'utilisateurs censés rendre l'exploitation rentable reste très mystérieux. A l'heure actuelle, les 13.500 abonnés "Premium" revendiqués ne représentent qu'un montant total d'abonnement de 1.994.000 euros. Une somme dérisoire au regard du seuil de rentabilité, fût-il mystérieusement abaissé pour tenir compte d'un coût de fonctionnement de 50 millions d'euros au lieu de 100 millions. Il faudrait en effet que ces abonnés s'offrent près de 10 millions d'heures de route d'Autolib' pour ne fût-ce que couvrir les dépenses minimum de Bolloré, soit plus de deux heures par jour, week-end et vacances compris. Inenvisageable quand on observe que peu d'Autolibistes les prennent quotidiennement, par exemple pour se rendre au travail.

Les autres abonnements et utilisateurs permettent-ils de se rapprocher de l'équilibre financier ? Soyons démesurément optimiste. En admettant même que le chiffre de 25.000 abonnés "ordinaires" soit exact et qu'ils aient tous souscrit des abonnements d'une semaine (ils peuvent se contenter d'un jour et beaucoup le font) à 15 euros en utilisant le véhicule 3 heures par semaine, une semaine sur deux dans l'année pour un tarif de 7 euros de l'heure, le chiffre d'affaires de Bolloré serait de 9, 7 millions au titre des abonnements et 13,6 millions au titre des utilisations. Ce calcul très favorable nous amène à 23,35 millions d'euros de recettes.

Pour couvrir les 50 millions de dépenses, il faudrait donc que les abonnés Premium, outre leur cotisation annuelle, dépensent plus de 25 millions d'euros soit plus d'une heure par jour tous les jours de l'année sans exception. Et encore, Bolloré ne ferait pas de profits.

Bref, le mystère sur la rentabilité réelle du service est épais.

En attendant, Bolloré raffle les prêts de la Banque européenne d'investissement. Après 130 millions d'euros en 2011, il vient de se voir accorder 75 millions de crédits bonifiés par cette institution dont la France contribue d'ailleurs lourdement au financement. Ces prêts vont évidemment rosir le tableau présenté aux actionnaires éventuels que Bolloré entend attirer dans son entreprise en introduisant son activité de véhicules électriques en bourse.

Pendant ce temps, la mairie de Paris, en supportant le coût de l'installation des stations (environ 50.000 euros chacune) et en conférant un privilège de stationnement à la Blue Car, contribue à améliorer à court terme la rentabilité d'Autolib'. Mais ça ne durera pas, car le contrat initial prévoit que Bolloré doit payer un droit d'occupation pour les stations. On comprend pourquoi il serait fort agréable à Bolloré que d'autres viennent lui apporter des capitaux pour faire face à ces perspectives équivoques ...

Quant à la mairie, c'est à dire aux contribuables, au-delà de 60 millions d'euros, les pertes seront pour sa pomme. Attachez vos ceintures !

Dernière information à méditer sur la route : un aveu de Bolloré qui a déclaré que le gros problème de ses batteries est qu'"elles fonctionnent à une température plus élevée (que les autres techniques), qui est de 70 °C aujourd'hui. A cette température, si votre batterie n'est pas utilisée pendant quinze jours, votre voiture ne peut plus redémarrer. Mais cette éventualité est quasi inexistante avec Autolib'."

Pas question donc de laisser le véhicule trop longtemps au garage, pour cause d'absence quelconque. On comprend ainsi, qu'hormis pour les utilisateurs professionnels et l'auto-partage, l'avenir de l'innovation phare de Bolloré n'est pas si assuré que cela.

Mais ce n'est pas grave : la com' Autolib' roule bien pour l'instant et Delanoë et sa bande sont donc satisfaits d'un partenaire qui leur offre l'essentiel de ce qu'ils attendent.


Vendredi 19 Octobre 2012
Serge Federbusch






1.Posté par bouquiniste de paris le 22/10/2012 09:58
une question qui paye les park metre , en effet la majorite sont installe en sus et place d emplacement payant pour les utilisateurs , le manque a gagne et il compris dans les chiffes, sachant qu au centre de paris c est du 3 euro de l heure au minimum 11 heure par jours ce qui nous donne 33 euro par jour et par emplacement et vu q l faut au moins 5 place pour installer 4 autolib le calcul et relativement simple a faire

2.Posté par parisien le 22/10/2012 20:02
autolib ainsi que velib ne sont que des fumisteries qui coutent aux parisiens en plus des impôts.
non seulement des places de stationnement payant disparaissent , ce qui diminue d'autant le redevance de stationnement mais également des places de livraisons qui de ce faite oblige les livreurs a rester sur la partie roulante de la chaussée, d’où embouteillage , ralentissant le trafic et perte des heures de travail pour ceux pris dans les embouteillages.
je ne parle pas des emplacements , on en trouve devant la sortie des dernière sociétés encore sur paris, gênant de ce faite la sortie des camions , mais également devant les supérette et autres lieux de moyennes surfaces alimentaire (très pratique pour les livraisons ) .

il est grand temps que cette "municipalité" parte pour être remplacer par des personnes ayant une vision plus respectueuse de la ville et de ces habitants ainsi que des entreprises qui fournissent l’emploie aux parisiens et parisiennes.

3.Posté par bouquiniste de paris le 24/10/2012 08:54
malheureusement ce n est pas la droite qui redressera la barre , pour la simple raison que les caisse sont plus que vide et remettre la voirie en etat coutera aussi cher que de l avoir degrader c est sur ca que compte delanoe , en passant une partie de la voie express rive gauche est fermé et le bordel commence , toute le petition et autre action comme je le craigne delanoe s en est servi de P Q .

4.Posté par parisien le 27/10/2012 11:31
effectivement , la municipalité en place fait tout pour cela; multipliant les donations a quelques assos proche d'elle, multipliant les travaux a tour de bras, multipliant les fêtes a gogos ; bref jetant les finances de la villes a tour de bras par toutes les ouvertures de la mairie plus vite que ne peux remplir les impôts et taxes les caisses de la villes.

5.Posté par Jean-Claude ARON le 06/11/2012 18:45
Delanoé a trouvé les caisses pleines, il les laissera vides, et aura beau jeu de se moquer de ses successeurs en arguant que - lui - a fait plein de choses et les autres ne font rien, faute d'argent.

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