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Budget participatif : le stade suprême de la magouille clientéliste !



S'il est un domaine dans lequel les socialistes parisiens et assimilés sont en pointe, c'est bien l'innovation en matière de clientélisme et de dilapidation de l'argent du contribuable.

Insidieusement, sous couvert de démocratie participative et de budget concerté, ils ont mis au point une méthode diabolique pour gaspiller au profit de leurs petits copains ...



Vous n'allez pas être déçus !
Vous n'allez pas être déçus !
Le budget participatif c'est génial ! Cela semble issu de la société civile et des habitants et cela permet, si d'aventure la Cour des comptes y met son nez, de présenter les arrangements crapoteux comme directement issus de l'imagination populaire.

Grâce au maillage associatif par ses militants et au quadrillage du territoire parisien, la "gauche" s'est organisée pour proposer au vote des projets fumeux qui permettront de récupérer des sommes qui ne sont pas négligeables en mettant le pare-feu de la soi-disant démocratie entre les dépenses douteuses et les règles de bonne gestion des deniers publics.

Ce sont toujours peu ou prou les mêmes thèmes : la solidarité, le verdissement, la bouffe bio et les pistes cyclables. Dans les "quartiers populaires", évidemment. Des mots valises dans lesquels on range les subventions aux copains.

Les exemples fourmillent dans le dernier budget adopté à grand renfort de communication.

La technique est désormais bien rodée : la ville collationne des propositions plus ou moins farfelues, les met sous un chapeau commun et fait adopter des crédits substantiels pour des opérations mal définies et énigmatiques, de véritables proies pour toutes les dérives dépensières. La méthode, si l'on peut dire, est définie crânement sur le site Internet dédié : "Après le dépôt des projets, vous pouvez être invité-e à construire collectivement les projets qui concerneront une même localisation ou une même thématique. Des ateliers de co-construction, seront alors proposés pour travailler collectivement à la définition d’un projet commun. Ces ateliers de co-construction sont organisés par la Ville de Paris ..."

La co-construction (sic) stade suprême de la manipulation...

Prenons d'abord le cas des 4, 5 millions d'euros (!) budgétés sous le titre : "Plus de nature en ville".

Que dit ce projet ? "Donner plus de place à la biodiversité dans Paris, en recréant des écosystèmes favorables à la faune et à la flore, et en sensibilisant les Parisiens à cette question environnementale, en leur proposant notamment de mettre en œuvre les principes de la permaculture pour un jardinage naturel.

Aujourd'hui … Au même titre que la lutte contre le dérèglement climatique, la protection et la valorisation de la biodiversité sont essentielles à notre avenir collectif. Notre Ville est très attachée à son patrimoine naturel et a élaboré un premier Plan Biodiversité en 2011. Une concertation est en cours pour établir le nouveau Plan. Ce projet pourrait venir renforcer ce qui sera prévu par ce plan.

Demain… Dès le plus jeune âge, les enfants pourraient être sensibilisés à la biodiversité par l’installation de bacs de jardinage ou de potagers dans les crèches. Petits et grands découvriraient la nature urbaine aux détours de leurs promenades grâce à la création d’hôtels à insectes, de ruchers, de butinoirs vitrés pour découvrir la vie des abeilles, de prairies fleuries et de friches, de nichoirs, ou de mares. Ces installations permettant à la flore et à la faune parisienne de se développer sous nos yeux seraient accompagnées de panneaux pédagogiques permettant d’en savoir plus sur les oiseaux, les mammifères, les insectes pollinisateurs, la flore sauvage ou les poissons de la Seine."

On voit bien que ces crédits vont s'inscrire dans des actions déjà existantes, sans aucune méthodologie ni précision budgétaire réelle. La tarte à la crème du réchauffement climatique ne manque pas en rayons. Pas de calendrier précis, pas d'évaluation des besoins et de possibilités : le participatif permet de s'affranchir de toute rationalité dans les choix publics. Vox sociali vox dei ...

Admirons certaines initiatives en particulier.

Un dénommé Enrico (?) a ainsi fait adopter dans cette fameuse enveloppe une loufoquerie verdâtre : "le projet pilote que (nous) proposons vise à créer une forêt dense et durable de 400 mètres carrés, près du Boulevard Périphérique, suivant la méthode open source du botaniste Akira Miyawaki (sic).

Nous avons contacté un groupe de recherche qui a systématisé cette méthode pour le devis du projet pilote et son déroulement :
* étude de la composition du terrain et identification des espèces autochtones
* préparation de la biomasse pour le sol et des jeunes espèces de plantes
* plantation des jeunes espèces avec la communauté et protection par le paillage
* monitorisation continue et évaluation progressive de la croissance.

Notre suggestion est de placer le projet pilote, dans un des lieux suivants :
* talus du Périph entre Gallieni et Porte de Montreuil
* talus du Périph entre la Porte de Lilas et rue Léon Frapié
* terrain sur les voies inutilisées entre Porte de Clignancourt et le carrefour de rue des Poissonniers
Il est important de confronter ces emplacements aux projets municipales pour envisager le lieu plus approprié aux plans d’aménagement des infrastructures et espaces verts de la Ville de Paris."

"Enrico" a évalué son projet à 80000 euros, une paille !

Bref, un individu agissant sous pseudo par Internet propose de laisser plus en moins en friche des talus du Périph' ce qui provoquera l'apparition magique d'une forêt de ... 400 mètres carrés !!! L'Amazonie n'a qu'à bien se tenir. Et cela ne coûtera que la modique somme de 80 000 euros aux Parisiens. De toute façon, après deux ans, plus personne ne s'en occupera. C'est Akira Miyawaki qui va être content !

Mais rassurez vous, cette initiative est appelée à avoir un vrai volet durable : "En complément, des dispositifs de permaculture seraient mis en oeuvre pour permettre aux Parisiens de découvrir comment cultiver leur potager en s’inspirant des écosystèmes naturels. Enfin, des outils numériques pourraient être développés pour favoriser la diffusion des savoirs sur la biodiversité et la permaculture en ville." Il vaut mieux utiliser le conditionnel en effet !

Prenons un autre exemple. Depuis bientôt quinze ans, la ville dilapide sous l'appellation "Vital quartiers" de l'argent pour prétendument dynamiser le commerce dans les quartiers populaires. Via une société d'économie mixte, elle achète et aménage des espaces reloués et parfois vendus plus tard à leurs locataires.

Au même moment, par sa politique de circulation et de stationnement notamment, elle strangule l'économie parisienne. Evidemment, c'est un tonneau des Danaïdes et le commerce parisien se porte de plus en plus mal.

Mais cela ne suffit pas ! Non content de préempter des "pieds d'immeubles" privés, grâce au budget participatif elle va désormais pourvoir agir de même en bas des HLM. Les bailleurs sociaux sachant pertinemment que tout cela va être un gouffre financier, il faut bien trouver les moyens de prendre en charge leurs pertes à venir ...

2,5 millions d'euros vont donc être consacrés à : "lnstaller des commerces et des activités en pied d’immeubles dans les quartiers populaires, pour répondre aux besoins des habitants tout en participant à l’amélioration du cadre de vie et à l’attractivité économique. Aujourd’hui …Petits commerces de proximité, commerces de bouche, locaux dédiés à l’économie positive, sociale et solidaire : à Paris, le commerce de pied d’immeuble est essentiel pour la qualité de vie des habitants, la convivialité et le dynamisme des quartiers. Malgré une très grande densité et diversité commerciale, des fragilités demeurent, notamment dans les quartiers populaires. Demain…L’implantation de commerces serait favorisée dans les quartiers populaires, en accompagnant financièrement les bailleurs sociaux dans la rénovation, la restructuration et la mise en accessibilité de leurs locaux dégradés situés en pied d’immeubles."

Ce baratin a été proposé par un certain "charlroman29" qui ne l'avait évalué qu'à ... 2 millions ! Il a obtenu 500 000 euros de plus que ce qu'il préconisait ! Le délire, ça n'a pas de prix. et le commerce, en Socialie, ne peut vivre qu'aidé.

Il existe aussi une foultitude de projets circonscrits à un seul arrondissement.

Prenons un seul exemple dans notre cher 10ème arrondissement. Les abonnés locaux aux subventions clientélistes se sont regroupés pour une énième action en faveur du quartier de la Grange aux Belles qui n'en finit plus depuis des décennies d'absorber de l'argent public.

De quoi s'agit-il ?

"La maison du Canal, le CLR10 et le Conseil de quartier Grange-aux-Belles / Terrage s’associent afin de proposer un aménagement de la Grange-aux-Belles. Nous proposons d’aménager les espaces libres de la Grange-aux-Belles afin de limiter la circulation des automobiles et deux roues et d’accueillir les habitants, familles et promeneurs en toute sécurité. •Installation de mobilier urbain pour réduire la circulation automobile, créer des lieux de rencontre et des espaces verts partagés : bancs et jardinières fabriqués en matériaux de récupération (construits et animés par les habitants via le centre d’animation CRL10 dans le cadre des Incroyables Comestibles) pourraient accueillir des ateliers de jardinage et des moments d’échanges. •Mise en place de boîtes à livres où chacun pourra librement déposer ou emporter des ouvrages. Fabriquées en matériaux de récupération, elles pourront être décorées par les partenaires de la Grange-aux-Belles et leurs usagers (!) : le centre d’animation, l’école, le collège et les associations. La régie de quartier sera responsable de ces boîtes. •Implantation de dispositifs ludiques pour enfants, avec des jeux et un sol adapté. •Installation d’une scène pour accueillir des représentations artistiques, culturelles et fêtes de quartier. Cette initiative vise également à favoriser l’implication des habitants dans leur quartier par la concertation et la mise en place collective des aménagements, en incitant les familles et promeneurs à investir les différents espaces."

Encore et toujours les vieilles lunes écocosocialisantes.

Coût de l'opération ? 120 000 euros. Et tenez-vous bien, combien de votants ont approuvé ce projet ? 654. Merveilleux. Il vaudrait mieux leur donner directement l'argent.

Enfin, inutile de chercher à faire ce que tout gestionnaire des fonds publics digne de ce nom devrait avoir comme priorité : évaluer résultats et cohérence dans le temps et l'espace entre tous ces "projets".

Ainsi l'an dernier, en 2015, 2,3 millions d'euros avaient été votés sous un libellé en tous points semblable à ceux utilisés un an plus tard : "Cultiver en ville".

De quoi s'agissait-il là aussi ? "Le projet consiste d'une part à créer une dizaine de nouveaux lieux d'agriculture urbaine à Paris pour favoriser l'émergence de nouveaux modes de production de proximité, d'autre part à créer une dizaine de jardins partagés permettant de contribuer au renforcement du lien social entre les habitants autour de projets collectifs qui devront être portés et animés par des associations."

Nul ne se préoccupe bien sûr de la mise en perspective de ces soi-disant actions avec celles qui ont eu lieu avant et qui auront lieu après. C'est le peuple qui en a décidé ma foi !

La manipulation du temps et de la raison, une vieille recette socialiste ...

Vendredi 28 Octobre 2016
Serge Federbusch






1.Posté par henri welschinger le 28/10/2016 16:53
Excellent article, merci Serge !

2.Posté par Béret vert le 28/10/2016 17:25
On va bientôt reconnaître les Parisiens à leurs calles aux mains provoquées par le jardinage ou bien en jouant du djembé toute la nuit ? Toutes ces joyeusetés destinées à verdir la capitale et à décoincer ses habitants maussades et pressés seraient les bienvenues si toute l'agitation préparatoire n'avait pas ce côté télécommandé et superficiel et ridiculement intello-alternatif que la lecture des motivations fait apparaître.
Ca ressemble terriblement à un saupoudrage de subventions pour irriguer une passade sans lendemains: certainement beaucoup plus rigolo à élaborer devant son ordi que de se retrousser les manches tous les week-end. Ce ne sont pas des confettis verts parsemés sur la chaussée ou des tomates bio à 12 euros le kilo qui vont améliorer la vie quotidienne ou générer l'enthousiasme à long terme des citadins à mon avis.

3.Posté par Parisien le 28/10/2016 20:53
C'est que cela coute chère une "sauterie" , genre nuit du ramadan ,avec bon vin, caviar et autres "gourmandise" dans une des salles de la mairie ; il fallait bien trouver une source de financement , "L'impératrice " a semble t il trouver cette solution avec cette fumisterie de budget participatif .

4.Posté par Phil75 le 29/10/2016 08:22
Du fait d'un système de vote où n'importe qui peut le faire avec une adresse mail bidon, il est ultra-facile de "trafiquer" le vote pour faire "élire" des projets correspondant aux lubies de madame la maire : "végétalisation", "agriculture urbaine", "circulations douces". Un facétieux a réussi à faire voter son chat à la primaire EELV, au prochain "budget participatif" je ferai sans doute voter ma chatte.

Et même en amont, pour être proposé au vote, le projet DOIT correspondre aux lubies d'Hidalgo. Ceux qui ne le sont pas n'ont aucune chance, même s'ils recueillent beaucoup de "J'aime" dans la phase de dépôt des dossiers. Dans une édition précédente l'Association de Sauvegarde de la Petite Ceinture a proposé un "train de découverte" sur cette dernière (pour rappeler qu'elle a une vocation d'infrastructure de transport et non de promenade à bobos). Dans la phase de proposition le projet avait reçu un nombre impressionnant de "J'aime" : non proposé au vote ! Par contre des projets de "végétalisation" qui n'en avaient quasiment pas reçu : proposés au vote !

Il n'y a que très peu de projets "élus" aujourd'hui réalisés : normal, pour les services techniques de la ville ces loufoqueries sont la cinquième roue du carrosse et ils ont bien d'autres choses plus urgentes à faire... (comme l'a souligné le maire du 15ème je crois)

Ne parlons pas des chiffrages de certains projets : je me souviens de projets de ruches à 12 000 € : je suis moi-même apiculteur amateur (mes ruches sont en banlieue : plus de possibilités, moins de contraintes et plus de plantes mellifères) et je connais les prix. Même s'il y a eu une inflation du prix des essaims, une ruche peuplée vaut environ 300 €. Même avec le matériel annexe et l'outillage, on est très très loin des 12 000 €.

5.Posté par Phil75 le 29/10/2016 08:44
Autre élément : on fait "voter" les habitants pour le choix de l'emplacement des pots de fleurs, mais pour les projets lourdement impactants, la Ville ne pratique que de la pseudo-concertation. Il y a dans le 18ème un projet de bétonnage massif de l'ancien dépôt de la Chapelle (500 logements sur 3.5 hectares, soit l'équivalent de 100 logements sur l'emprise d'un terrain de football, pour fixer les idées). J'ai discuté avec les gens du collectif du quartier, opposés à ce projet, ils m'ont confirmé que la Ville les traite par le mépris en les prenant limite pour des imbéciles, la prétendue "concertation" se limitant à choisir la couleur du béton (et encore...)

6.Posté par Der garnement le 29/10/2016 20:49 (depuis mobile)
Conseil de quartier de mon arrondissement, la population était invitée à voter pour les conneries de végétalisation, mail adressé à la mairie pour leur signifier si il n'' y avait plus urgent...genre nettoyer la crasse et virer les campements

7.Posté par Der garnement le 29/10/2016 20:50 (depuis mobile)
Les campements de clandestins....bien évidemment pas de réponse 😤

8.Posté par Parisien le 30/10/2016 06:35
@Phil75 . La mairie veux faire du social en construisant ici , elle s'en fout des conditions de vie des habitants après . Ces construction vont encore plus concentré le bruit des trains qui passe , ce quartier est déjà un quartier dortoir , pratiquement pas de travail sur place. l'aménagement de ce terrain aurait du être fait pour attiré les sociétés , les start-up , le fret ferroviaire avait sa place avant ici , il aurait du être promotionner pour diminué la prolifération des camions et redonner du travail au quartier. A la place de cela cette municipalité a chassé les entreprises vers la banlieue , obligeant certaines a faire rouler encore plus de camions pour livré la ville, enlevant également des consommateurs pour les commerces riverains.
La société ou ce travaille fait de gros effort d'aménagement actuellement pour rester intra-muros mais pour combien de temps encore ? Depuis l'arrivé des socialiste a la tête de Paris , cette ville est dans une descente infernal ou le parisien salarié est méprisé , ponctionner a tout va ; pour un deux pièces HLM dans le 10ieme quartier saint denis 600€ cette année d'impôt locaux . Payer cette somme en sachant que cela servira a des projets bobo écolo ou bien a aider des clandestins ........m'écoeur .

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