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Crise du logement à Paris : la faute de Delanoë




Alors que le marché immobilier français donne des signes de retournement et que la hausse des prix s'assagit, Paris continue sa course en solitaire, la difficulté à s'y loger allant croissante.

La responsabilité de la politique municipale dans cette situation est tellement évidente que Delanoë passe son temps, depuis quelques semaines, fidèle à ses méthodes, à tenter d'en faire porter le chapeau à d'autres.



Crise du logement à Paris : la faute de Delanoë
Nous avons été les premiers à démontrer comment le durcissement des règles de construction par le plan local d'urbanisme, entériné en 2006, conjugué à la politique de préemption massive dans l'habitant ancien pour créer des logements clientélistes (dits sociaux) avait stimulé la hausse des prix et précipité la crise du logement dans laquelle se débattent les Parisiens.

S'il ne fallait retenir qu'un chiffre : on construit aujourd'hui deux fois moins de logements neufs à Paris qu'en 2001, quand Delanoë est devenu maire.

Cet assèchement de l'offre, concomitant à des achats massifs par la mairie d'immeubles anciens, a conduit à un marché dual et le nombre de demandeurs de logements sociaux, laminés par la hausse des prix dans le privé, n'a jamais été aussi élevé. Paradoxe et vice suprême, cette inflation dope les recettes de droits de mutation de la ville qui peut ainsi continuer à préempter. Bref, on est dans une bulle spéculative soufflée par Delanoë. Résultat : alors que la hausse des prix marque le pas dans de nombreux endroits, Paris continue sur une lancée à peine ralentie. En moyenne, les prix ont augmenté de 4,3% sur le dernier trimestre à Paris, 2,6% en petite couronne et sont restés stables en grand couronne. Sur un an, les prix ont grimpé de 11,9% en Ile-de-France et de 17,2% dans la capitale.

Pour éviter que le courroux des victimes de cette situation ne se dirige vers lui, Delanoë a trouvé deux subterfuges. D'abord, il fait croire qu'il ne participe pas à la hausse des prix puisque le mètre-carré préempté coûte en moyenne à la ville 30 % moins cher que celui cédé dans le privé. Mais dès lors que la mairie achète des immeubles entiers, souvent en mauvais état, il est tout à fait naturel de constater cette différence de prix. Ecartons donc ce soi-disant argument.

Ensuite, Delanoë propose une mesure dirigiste et néfaste qui vient d'être reprise par le parti socialiste dans son projet : l'encadrement des loyers lors des nouvelles locations. Mais tout ce qui peut dissuader les investisseurs de placer leur argent dans l'immobilier n'aura d'autre effet que de réduire l'offre et d'attiser la hausse des prix. C'est précisément vers 2002-2003, quand les banques se sont désengagées du logement et ont préféré investir dans les bureaux (on a parlé alors des ventes à la découpe), que la hausse des prix et des loyers pour les résidences a commencé à s'accentuer.

L'art de la défausse connaissant ses limites et chacun étant concerné, il n'est pas étonnant que les Parisiens considèrent que sa politique du logement est le pire échec de Delanoë. Ils est vrai qu'ils sous-estiment les autres...

Vendredi 1 Avril 2011
Serge Federbusch






1.Posté par Incognitototo le 06/04/2011 11:34
Pour une fois, je ne suis que partiellement d'accord avec vous...

Même si ce que vous décrivez est exact et de nature à amplifier le problème, les ressorts de la spéculation sur l'immobilier se trouvent ailleurs.
En fait fondamentalement, c'est le paiement des intermédiaires et gestionnaires immobiliers au pourcentage qui est à l'origine du problème !!!

Il n’est pas besoin de faire de grandes études pour comprendre que cette forme de rémunération, qui s’est généralisée au cours des 20 dernières années, est, en grande partie, à l’origine de l’inflation galopante des prix de l’immobilier et des loyers. Un simple changement d'administrateur peut faire doubler ou tripler le montant des charges et des loyers en quelques années sur des ensembles immobiliers entiers ; ce qui conduit à des prix de cession qui coûtent jusqu'à 10 fois le prix de la construction neuve.
Les administrateurs de biens sont rémunérés par un pourcentage sur les loyers perçus et les travaux qu’ils supervisent. Les intermédiaires immobiliers par un pourcentage sur le prix de cession des biens vendus… On comprend aisément que leur intérêt est donc de toujours majorer prestations, loyers et prix de cession (en évaluant les biens et les services toujours à la hausse) pour toucher le maximum.

Pour les cessions, à chaque fois que le bien est vendu, par un intermédiaire immobilier, celui-ci prend mécaniquement 10 à 20 % d'augmentation (le montant de la commission de l’agent immobilier), même si le vendeur ne souhaite récupérer que le prix d’achat initial du bien…
Sur des marchés en forte mobilité, on comprend mieux l’inflation exponentielle des coûts du mètre carré : ce n’est plus "tout ce qui est rare est cher", ou même un problème d’offre et de demande, c’est "tout ce qui s’échange rapidement, et souvent, devient très cher"…

3 ventes successives du même bien, aboutissent, donc, déjà à un prix majoré d'environ 50% de la valeur initiale, sans même intégrer la petite plus-value que le cessionnaire souhaitera réaliser sur son prix d'acquisition initiale (dans lequel, il a bien "naturellement ' inclus également le prix de la commission qu'il a dû payer à l'acquisition)… et comme celui qui vend va "bien évidemment" fixer sa valeur de cession en fonction des "prix du marché" artificiellement gonflés, on rentre dans une spirale inflationniste infernale… qui ne produit rien, sauf des revenus supplémentaires aux intermédiaires commerciaux et des difficultés croissantes pour trouver à se loger à des prix raisonnables, puisque les loyers tendent toujours à devenir proportionnels à la valeur de revente des biens…
Par ailleurs, je m'étonne que la DGCCRF ne se soit jamais penchée sur les pratiques anticoncurrentielles de cette profession, car ce mode généralisé de rémunération fait que le prix du bien à vendre est au même prix dans toutes les agences qui auront reçu un mandat de vente !!! Pas besoin d'entente sur les prix, quand le vendeur a fixé son prix les agences se contentent de rajouter le pourcentage communément admis dans le secteur…
Il faut revenir à des barèmes fixes pour les prestations d’administration et de gestion ("x" euros par quittance de loyer, "y" euros pour les suivis de travaux, etc.), mais également pour les cessions, car j’attends que quelqu’un m’explique en quoi le travail est différent quand on perçoit un loyer de 1 000 € ou de 10 000 € ou quand on vend une maison de faible prix ou un château… Ces professions échappent totalement à un des fondements de nos lois, selon lequel "nul n'a le droit de s’enrichir sans cause" et plus grave dans leur cas, ils contribuent grandement à la baisse du pouvoir d'achat des Français et à leurs difficultés pour se loger.

Il faut donc, interdire toutes les formes de rémunération au pourcentage ou au résultat, pour tous les administrateurs de biens et intermédiaires commerciaux immobiliers.

Sur l'enrichissement sans cause, malheureusement, ils ne sont pas les seuls, certaines prestations notariales facturées au pourcentage en font partie, les greffes, les huissiers, les mandataires de justice et toutes ces professions auxquels l'État a abandonné ses prérogatives au profit de charges privées, en créant des castes de privilégiés qui ne doivent pas à leur seul travail ou leurs seules compétences leur enrichissement ; tout ça au détriment d'une justice et de services publics égalitaires ; tout ça en privant toute une partie de la population de droits fondamentaux.

2.Posté par Marcel le 25/05/2011 15:07
COLERE DES LOCATAIRES.

Les locataires des tours curial cambrai dans le 19e arrondissement de Paris sont en colère suite à des travaux soi-disant pour améliorer habitat, que du mensonge, ces travaux sont pitoyables et seront aux frais des locataires.
Certains locataires ont retrouvé leurs logements souillés, meubles brisés, vols, etc.
Des matériaux de bas de gammes ont été installés dans leurs appartements, baignoires, douches, éviers, robinetteries, volets roulants, etc.
C’est une honte et scandaleux, ce marché juteux au profit des locataires qui sont dans déjà dans la précarité.
Souriez, c'est vous qui payez, et pendant ce temps LA GABEGIE CONTINUE dans notre quartier du 19e.
On nous a menti.

3.Posté par Michel le 29/05/2011 16:28

Oui Marcel, je confirme, comme vous disiez des matériaux de bas, beaucoup de locataires des tours curial sont mécontents des travaux qui ont été effectué dans leurs appartements.

Mon logement aussi a été complétement détruis, une partie de la faïence posée de travers et sur le papier pain dans la cuisine et dans la salle de bain, évier et cuve des toilettes éraflées, volets roulants de très très mauvaises qualités.

Baignoire, lavabo, sol, parquet taché et éclaboussé de peinture, certains locataires sont malade avec la poussière et le bruit incessant.

Notre bâtiment où il faisait bon di vivre a été détruit.

Michel

4.Posté par Denis le 30/05/2011 18:34
Bonsoir

Merci pour votre site, j’habite dans les tours curial cambrai, et je peux vous dire que les travaux effectué soi-disant pour la rénovation des logements sont dégoûtants.
Nous aussi, carreaux de faïences collées sur les papiers pain, une plomberie qui laisse à désirer, une peinture blanche étalée sans aucun lessivage dans la salle d’eau et dans
les toilettes, des grumeaux de déchets de papiers pain apparaissent sous cette peinture affreuse, vous ouvrez le placard donnant au compteur d’eau dans les toilettes, et vous avez la peinture qui se décolle comme un rouleau de scotche.
Quand vous vous plaigniez, on vous rigole au nez, et maintenant il va falloir payer.
Un locataire parmi tant d’autres très mécontent.

Denis

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