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Delanoë uber Halles !


Après la suspension par le Tribunal administratif de la destruction du jardin des Halles, Delanoë tente de revenir à l'assaut en faisant adopter une délibération lui donnant une sorte de blanc-seing sur tout ce qui pourrait être fait dans le quartier jusqu'à la fin des temps. Un ahurissant détournement démocratique.



Delanoë uber Halles !
Les lecteurs du Delanopolis ne peuvent pas se plaindre de ne être informés des développements du scandale des Halles. Voir ici par exemple.

Arguant de sa volonté de livrer les nouvelles aires de jeux pour enfant d'ici 2011, Delanoë va tenter lors du prochain conseil de Paris, de se faire délivrer un chèque en blanc par cette assemblée super-croupion. Emporté par son élan, il veut aller beaucoup plus loin que la simple question du jardin.

Il faut en effet se pincer en lisant le texte qui doit être adopté dans les jours qui viennent : "Je vous propose ainsi de m'autoriser à déposer toutes demandes d'autorisations administratives nécessaires à la réalisation de l'ensemble de l'opération, et notamment les demandes de permis de démolir et de construire relatives au jardin des Halles, les déclarations préalables et les demandes de permis de démolir, de construire et d'aménager, les demandes d’autorisation relevant du code du patrimoine et les déclarations relevant du code de l’environnement nécessaires à la réalisation de l’ensemble des composantes du projet déclaré d’intérêt général lors de la dernière séance du Conseil de Paris des 29 et 30 mars, ainsi que de la cité de chantier et du local d’information du public communs à l’ensemble des composantes de l’opération, et les demandes d'exploitation commerciale des locaux commerciaux à réaliser dans le cadre de l'ensemble de l'opération de réaménagement du quartier des Halles (1er) devant la commission départementale d'aménagement commercial."

Bref, les conseillers de Paris n'auront plus qu'à aller à la pêche à la ligne quand ce dossier sera évoqué dans le futur. Après tout, les berges réaménagées ne seront pas loin et seront idéales pour cette activité trépidante ...

Cette délibération est, en réalité, un vrai déni de démocratie car les pires aberrations architecturales et urbaines plus quelques arrangements discrets sur les volets commerciaux de cette affaire pourraient échapper au débat devant l'assemblée parisienne. Il n'y a ni limite de temps ni pratiquement limite d'objet à ce que le maire pourra décider aux Halles dans un exercice solitaire du pouvoir.

Ce blanc-seing traduit évidemment une crainte montante et même un début de panique devant l'enlisement du projet qui finit par défrayer la chronique. Ayant dépensé des dizaines de millions d'euros en études en tous genres, l'Hôtel-de-ville craint qu'on lui demande des comptes si rien ne se passe. C'est donc la fuite en avant. Mais elle mène droit à un mur. D'autant que la légalité d'une dévolution aussi générale et absolue d'une compétence du conseil de Paris sur un sujet aussi important mériterait questionnement.

A suivre ...

Dimanche 6 Juin 2010
Serge Federbusch






1.Posté par Pedro le 07/06/2010 23:33
En espérant que de fins juristes pourront se pencher sur la licéité d'une telle délibération. Et le Conseil va-t-il approuver cela sans broncher ?

2.Posté par kiroi le 08/06/2010 21:27
J'espère qu'Accomplir va trouver la faille, c'est un abus de pouvoir.

3.Posté par Rodrigo Tortillas le 15/06/2010 08:23
Démolir ce jardin qui, sans être extraordinaire, est un véritable enchantement, est une totale hérésie!!!
On sent bien ici le copinage. Et encore, la place René Cassin a été sauvée. Anne Hidalgo a mème osé dire que notre maire a demandé "dès le début " que cette place soit préservée! Prend on les parisien pour des imbeciles. D'après elle le jardin n'est pas digne de l'endroit où il se trouve. Ha bon, demandez aux milliers de personnes qui y déambulent ou qui s'y reposent aux beaux jours. C'est bien une preuve que ce jardin fonctionne et plait!! Qu'avons nous à faire d'une grande pelouse sauf pour les éternels événements festifs si chers à Delanoé?
A l'heure où l'on parle de biodiversité ces élus n'hésitent pas à raser un jardins, abattre 343 arbres (parait il, malades) au milieu d'un jardin "mal fichu" dixit la première adjointe. D'après A Hidalgo: " Elle (la place)retrouvera son périmètre actuel et son caractère minéral, dégagée des arbres qui venaient l'habiller dans le projet initial." Bravo pour le minéral, il n'y a en que trop peu dans Paris!!! C'est aux antipodes des discours sur le Grenelle de l'Environnement et du verdissement de la capitale.
J'espère que ce projet va capoter et pouvoir me ballader encore au milieu de cet ilôt de verdure au coeur de Paris.

4.Posté par Serge le 21/06/2010 11:25
Je trouve cette décision très utile car , le jour où Delanoë devra rendre des comptes aux Parisiens il ne pourra plus dire : "Ce n'est pas moi , c'est l'autre ".
Il devra seul faire face à ses responsabilités puisqu'il aura détenu "le plein pouvoir décisionnel " pour engager les actions ....................
Au fait , qui m'a dit que les socialistes étaient viscéralement contre le pouvoir personnel autrement appelé fascisme ?

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