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Eau tarie



Claire, parisienne énervée, toujours fidèle au Post, a émis un petit billet sur le climat social à Eau de Paris, entreprise née de la re-municipalisation tant vantée de la distribution de l'eau parisienne.

Un vrai climat de câââsse sociâââle !



Eau tarie
Nos lecteurs ont suivi, depuis son origine, le feuilleton de la re-municipalisation, pour motif idéologique et plus encore par effet d'annonce, de la distribution de l'eau à Paris, en cliquant ICI, ils en retrouveront le rappel.

Très vite, les consommateurs ont déchanté : voir LA.

Des monts, sources et merveilles promises, au moins pouvait-on espérer un dialogue social exemplaire. Sauf que ... une blogueuse visiblement bien informée nous apprend de quoi faire boire la tasse à ces belles illusions.

"Personne n'en parle, mais rien ne va plus à Eau de Paris! Après les révélations du magazine Capital sur la gestion de la ville par Bertrand Delanoé, voilà une nouvelle pierre dans le jardin de la mairie de Paris.

Depuis la reprise par la ville de plus de 250 salariés du privé au 1er janvier dernier par la régie publique Eau de Paris, suite à la décision de Bertrand Delanoé de virer sans ménagement Veolia et Suez de la distribution de l'eau potable, c'est la débandade.

Huit ex-salariés du privé ont ainsi démissionné depuis leur arrivée dans la régie. Selon des sources internes, les conditions de travail sont "nettement moins bonnes que dans les entreprises privées", les perspectives d'évolution "quasi-nulles", l'organisation du travail "défaillante", le climat social "tendu". Eau de Paris a néanmoins lâché du lest récemment en accordant un certain nombre de concessions aux salariés qui menaçaient de faire grêve, et qui auraient pu gêner la mairie en apportant ces informations sur la place publique...le prix du silence.

Il n'en demeure pas moins que le fonctionnement de la nouvelle grande structure publique, à moins d'un an après son lancement en fanfare, connaît de grosses difficultés. Preuve en est, le point d'orgue de cette vague de départs : la démission de Thierry Wahl, son directeur général (rien que ça!). Sa présidente et adjointe au maire en charge de l'eau, Anne Le Strat, est toujours là...pour combien de temps?"


Vendredi 5 Novembre 2010
Serge Federbusch






1.Posté par Maurice le 08/11/2010 14:25
Le plus désolent, c'est que des municipalités d'Île-de-France prennent en exemple cette municipalisation de la distribution de l'eau pour en faire autant.
Lorsque le pot aux roses sera découvert, il sera trop tard.

Allez, à vos cassettes !

2.Posté par Le Strat Anne le 17/11/2010 10:28
Une fois encore, on pourra affirmer que les propos tenus sur ce blog brillent par leur sens de la nuance. Appelons l’auteur des lignes qui précèdent à un peu de sérénité sur ce sujet sérieux et revenons aux faits.
La Ville de Paris a en effet décidé de revenir à une gestion publique de l’eau après 25 années de délégation au privé, mettant fin à un système opaque, peu efficace et fort coûteux pour l'usager parisien puisque sa facture avait flambé de 260% pendant cette période. Une décision de bonne gestion alliée à une conviction politique forte : l’eau, bien commun essentiel, doit être gérée en étant délivrée de tout intérêt privé.
Depuis le 1er janvier 2010, la régie municipale « Eau de Paris » assure la responsabilité de la totalité du service de l’eau, de la production à la facturation en passant par la distribution. Un opérateur public unique donc en lieu et place des trois délégataires précédents, totalisant désormais près de 900 agents. Cette "fusion" en un temps très court de trois entités distinctes avec des cultures d'entreprise différentes a nécessité, et cela est normal, des ajustements. Mais moins d’un an après la reprise en régie, et grâce à la mobilisation de tous, cette fusion est aujourd'hui un succès.
Les transferts des effectifs des anciens distributeurs vers la régie ont été massifs : 223 salariés, la totalité de ceux qui étaient affectés exclusivement au territoire parisien, ont bien rejoint le nouvel opérateur. En tout depuis le 1er janvier dernier, 17 personnes ont quitté l’entreprise, ce qui représente un turn-over très faible de 1,9%... Nous sommes donc loin de la débandade annoncée sur ce blog, d’autant plus que ces départs n’ont dans leur grande majorité aucun lien avec la réforme (choix de carrière, mutation du conjoint, etc..).
Quant au directeur général, l'un des acteurs essentiels de cette aventure, il a effectivement demandé à être réintégré à son corps d’origine après deux années et demi d’une mission exaltante et très prenante.
Le service public en général et la gestion de l’eau en particulier méritent mieux qu’une basse polémique…


3.Posté par Claire le 20/11/2010 15:22
Chère madame Le Strat,
J’ai 3 défauts : Je connais bien la politique parisienne, dont le sujet de l’eau, j’aime les chiffres, et je suis tenace. Après 2 jours de recherches, j’ai enfin retrouvé les éléments du prix de l’eau en 1985…Il faut d’ailleurs dire que vos services ne m’ont pas aidé, visiblement la transparence n’est pas votre fort. Et pour cause, vos chiffres sont faux.
Lorsque vous affirmez que le prix de l’eau a « flambé » de 260%, j’irais même plus loin que vous : la facture totale a augmenté de près de 300% ! Sauf que... les entreprises intervenaient uniquement sur l’alimentation en eau des parisiens, puisque les égouts et l’épuration ont toujours été gérés par des structures publiques pendant cette période. Et lorsque l’on décompose, on s’aperçoit que l’eau a juste augmenté de 170% (moins que l’augmentation du pouvoir d’achat des parisiens en 25 ans !), pendant que l’épuration augmentait de 350% et que les taxes explosaient de 530% ! Donc dire que le prix de l'eau a flambé à cause des entreprises est faux.
Vous dites ensuite que la nouvelle régie assure la totalité du service depuis le 1er janvier : c’est faux (à moins que vous ne jouiez sur les mots en parlant de « responsabilité »…). En effet, toute la partie concernant les relations avec les clients est toujours gérée par les entreprises. Ce qui signifie accessoirement que tous les salariés n’ont pas été transférés dans votre régie, contrairement à ce que vous dites. Que faites-vous de ces salariés ? Peu vous importe, finalement, car lorsque vous dites que la fusion a nécessité des « ajustements », il est aisé de comprendre que les salariés sont des variables « d’ajustement », au service d’une politique politicienne, et certainement pas au service d’un bien commun… Vous savez, lorsque l’on constate 17 départs (merci pour la précision) suite à une réorganisation, on ne parle pas de turn-over naturel, on parle de casse.
Alors oui, je suis d’accord, le service public mérite mieux… que ces basses manipulations politiciennes.

Claire

4.Posté par Anne Le Strat le 23/11/2010 17:20
Chère Claire parisienne énervée,
Vos arguments ressemblent de manière troublante à ceux qu’utilisent les distributeurs pour dénigrer la régie, mais il s’agit certainement d’une coïncidence…
Pour ma part je ne pense pas être une menteuse, ni particulièrement adepte de la langue de bois, et je maintiens mes propos et les chiffres avancés : le prix de l’eau a bien flambé de 260% sous les délégataires. En revanche comme vous semblez aimer débattre, et moi aussi, je vous propose que nous nous rencontrions afin que je puisse vous expliquer de vive voix et point par point pourquoi que tout ce que vous avancez est rigoureusement….faux.

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