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Hidalgo veut nous ramener au temps de la Jamais Contente !




Maurice, un de nos fidèles lecteurs, n'est absolument pas convaincu par le discours ambiant sur la voiture électrique dont Hidalgo a récupéré quelques fils ...



A la pointe de l'innovation
A la pointe de l'innovation
La voiture électrique est une escroquerie intellectuelle, à supposer qu’on puisse parler d’intelligence chez nos politicien.nes ! Comme les constructeurs de voitures à pétrole ont été pris dans l’arnaque à la pollution, ils ont inventé la voiture électrique pour se refaire un avenir, ce qui est bien plus vendeur que faire amende honorable et reprendre les tas de ferraille qu’ils nous ont vendu au prix de l’or.

Pour eux la voiture électrique a tous les avantages, pas de pollution, simple à réaliser, etc…

Mais cette idée n’est pas nouvelle et conduit à une impasse sauf à supprimer la voiture individuelle pour tous.

Revenons vers 1900, il y avait les machines à vapeur pour les trains, les bateaux et les calèches pour les voyageurs en ville. La traction électrique était mise en œuvre dans le métro et les tramways car l’électricité était apportée par les rails ou les caténaires. Pour les voitures qui doivent pouvoir aller là où elles veulent sans un fil à la patte, sur route ou sur chemin, elles doivent transporter leur propre source d’énergie. Il faut donc une autre solution que le moteur à combustion externe des locomotives si l’on veut faire compact. Il y a bien le moteur à combustion interne, mais pour un développement de masse, il faut un carburant produit en masse et pas cher. Il y a aussi l’électricité qu’il faut stocker dans des batteries au plomb. On a donc construit des voitures électriques comme la Jamais Contente et des marques commerciales. Tout cela coutait cher et il fallait des points de recharge.

Parallèlement se développe l’industrie du pétrole. Connu depuis l’antiquité, il a été exploité industriellement à la fin du 19ième et au début du 20 IIème en particulier par la découverte de champs pétrolifères de surface ou à faible profondeur.

C’est donc la solution, développée en Europe et aux Etats Unis : la voiture autonome, pas chère facilement ravitaillée car le pétrole de transporte comme tout autre matière. Parallèlement est inventé le moteur Diesel qui fonctionne avec n’importe quel produit pétrolier. D’où se développe le transport maritime et terrestre.

Bien sûr cette industrie trouve ses applications dans la guerre avec les sous-marins et les chars de combat, ce qui nous vaudra des tueries jamais vues précédemment.

Au sortir de la guerre, Alfred Sauvy nous a expliqué que pour la reconstruction du pays, on avait le choix entre le rail et la route. On a choisi la route sous la pression des lobbyistes de la bagnole. La cité et l’organisation des régions ont été pensées en fonction de et pour le développement de la bagnole. Les petits commerces de centre-ville remplacés par des centres commerciaux à la périphérie des villes, des villes dortoir en plein milieu des champs loin des zones d’emploi (Marne la Vallée, St Quentin en Yvelines), des liaisons par autoroute… Le transport des marchandises de peu de valeur laissé à la SNCF, le meilleur moyen de ne pas trouver de rentabilité…
Puis vint l’ère de l’énergie nucléaire développée pour la sécurité du pays (bombe, sous-marins nucléaires..) et son application civile décidée suite au choc pétrolier.

Aujourd’hui où en sommes-nous ? La voiture est partout, vitale, indispensable pour que les produits circulent (cohortes de camions et camionnettes), nécessaire pour aller au travail (éloignement logement-zones d’emploi)… souvent il en faut plusieurs, une par personne en âge de conduire (étudiants, femmes au foyer, retraités…)

La pollution, c’est d’abord le fait de la libération du carbone (chauffage au bois, au fuel, au gaz, combustion des moteurs, industrie lourde…) Cette libération s’accompagne de dégagement de chaleur et d’émission d’imbrulés, de produits de combinaison avec l’oxygène. Il y a donc 2 pollutions, la chaleur et les gaz. On veut nous faire croire que seul le CO2 est à maitriser. C’est oublier le dégagement de chaleur qui est captée par la mer et les océans. Les centrales nucléaires ont un piteux bilan énergétique puisque l’essentiel de la réaction nucléaire est dissipée sous forme de chaleur dans les fleuves et rivières.

Et l’automobile électrique dans tout ça ?

Il lui faut une batterie, une source de recharge. Qui fabrique les batteries ? La Chine, le Japon et la Corée. Pour les produire, il faut de l’énergie et des métaux, d’où pollution intense.

La source de recharge, c’est une prise électrique. Combien ? Une bonne batterie devrait restituer 80kW/h pour une autonomie de l’ordre de ce que nous offrent les voitures à pétrole. Il faut leur délivrer 100kW/h à cause du rendement de la charge. Nos maisons sont équipées au mieux d’une puissance de 12kW, c’est-à-dire qu’il faut consacrer toute la puissance disponible pour recharger la voiture et cela doit durer 8 heures au moins. Pour les appartements, c’est le double car la puissance installée dépasse rarement 6kW.

Les politiciens vous expliquent qu’on va installer des bornes de recharge partout. Pour éviter les longues files d’attente à la borne, il va falloir installer une puissance importante (100kW/h par prise). Il va falloir charger plus vite, le chauffeur ne va pas attendre des heures sa recharge. Donc, il va falloir installer encore plus de puissance. Si l’on admet une recharge en 20mn, il faut fournir 100kW en 20 minutes d’où une puissance installée de 300kW. Admettons qu’il y ait 10 voitures à recharger en même temps, il faut 3000kW installés. En 220V, c’est un courant de 1400A qu’il faut délivrer. En électrotechnique on considère une densité de courant de 4A/mm² pour du cuivre, au-delà il y destruction du conducteur. Donc il faut installer des barres de cuivre de 350mm² soit 3.5cm² et 2 fois phase et neutre ou + et-) C’est donc avec ceci qu’il faut câbler la ville et la campagne ! On va donc plus manquer de cuivre (ou d’aluminium) que de lithium.

Tout ce discours politicien suppose une infrastructure de réseau électrique telle qu’il faudra des années et des milliards pour faire rouler les voitures électriques. Et on n’a pas parlé des sources d’électricité, des centrales, des éoliennes, des barrages… Les politiciens s’en foutent, ils font des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent.

Les lobbies de la bagnole se foutent de l’infrastructure car c’est le problème de l’Etat. C’est le raisonnement d’Hidalgo, elle fait venir des migrants et somme l’Etat de les prendre en charge.

On n’a donc que 2 solutions à court terme :

• Croire à l’avenir de la voiture électrique mais ça ne sera pas pour tout le monde. On ne peut pas disposer d’autant de voitures électriques qu’il existe de voitures à pétrole, par contre on en a besoin. Donc c’est une impasse pour la majorité des français, sauf pour les macroniens, ceux qui réussissent. Les riens du tout, on s’en fout ! Pour Paris, le problème est encore plus crucial à cause de la densité de la population.

• Faire évoluer la voiture à pétrole en commençant par les remettre aux normes. Puis penser la cité et le pays autrement pour l’adapter à un autre mode de transport.

Comme on le voit, l’abandon du pétrole sous forme de diesel, d’essence ou de gaz est la condamnation de la voiture individuelle. C’est bien pourquoi nos ainés ont rapidement abandonné la voiture électrique au début du 20ième siècle car ce n’était pas une solution de masse. La voiture sera peut-être un épiphénomène dans l’histoire de l’humanité et intimement liée au pétrole. Elle ne devrait pas lui survivre.


Jeudi 2 Novembre 2017
Serge Federbusch






1.Posté par blum le 03/11/2017 10:31
L'on voit bien, Serge, malgré votre article très raisonné, et très documenté, que vous n'avez pas la
fibre écologique: la solution, c'est Duflot/Hulot qui vous la soufflent: une éolienne pour tous!
Reste à bien penser l'endroit où chaque utilisateur se la branche.

2.Posté par Muyard claude le 03/11/2017 12:28
Bravo pour cet article de fond. Une excellente synthèse

3.Posté par Parisien le 03/11/2017 12:29
Au dernier salon de Tokyo, Toyota premier constructeur mondial a annoncé qu'il ne croyait pas au tout électrique. Toyota pense que l'hybride rechargeable et l'hydrogène sont les 2 seules solutions d'avenir.
Paris vient de perdre l'une de ses seules stations d'hydrogène sous le pont de Grenelle au niveau des quais. Inconvénient de l'hydrogène, le prix très élevé des voitures les cantonnant à un public restreint.

4.Posté par Poulbot le 04/11/2017 08:14
@Parisien : En 2012 Mercedes a présenter un modèle fonctionnant avec une pile a combustible (hydrogène) peux de personne y on cru , pourtant c'est l'avenir .
Le système a accumulation actuel n'est absolument pas viable dans le futur tant il faut produire c'est énergie, l'acheminer . Quand on vois que les batteries des autolib chère a Hidalgo ont besoin d'être alimenter en permanence sous peine d’autodestruction , ou est l'économie de ce type de stockage . De plus le plein d’hydrogène est aussi rapide que celui du combustible fossile, alors que pour l'électricité par stockage il y a une perte de temps énorme , sans parler du poids des batteries, Imaginer ce que cela donne sur un camion , perte de place et de poids de chargement a transporter .Le lobby des batteries a encore de beaux jours devant lui.

5.Posté par JEJ le 04/11/2017 11:57
Excellente analyse ! N'ayant pas les compétences de Maurice je rajoute que la voiture électrique entraine aussi deux problèmes écologiques :
- la question du recyclage des batteries;
- la problématique de la production de l'électricité : nucléaire ? charbon ? gaz ???

6.Posté par Béret vert le 04/11/2017 18:58
Sur Nippon.com, un dossier sur la société hydrogène, société puisque c'est toute chaîne de production ainsi que l'infrastructure qu'il faudra concevoir. Toyota et Honda y croient dur comme fer. Duflot et cie, comme l'article le souligne, n'ont pas réfléchit sérieusement à l'impact des véhicules électriques sur le réseau... c'est pas leur problème apparemment.

7.Posté par Parisien le 05/11/2017 09:44
Il y a aussi la solution du GNV, gaz naturel pour véhicule. En France, il n'y a qu'une seule station à Limoges. Les autres sont chez des industriels et il faut demander l'accès pour ravitailler. Par ailleurs Fiat a plusieurs modèles et VW aussi. Mais dans ces pays, il y a des pompes.
Tout cela semble bien une emprise du lobby du nucléaire sur le pays et les politiques.
En effet, ce que sous entend le discours politique, c'est qu'il faudra d'autres sources d'électricité, le dispositif actuel ne pouvant pas faire face à une éventuelle demande des voitures électriques. Alors, on vous ressortira l'argument qu'il faut prolonger les centrales actuelles et construire des EPR. Il est significatif que l'Etat ait repoussé récemment le programme d'éolien et de solaire alors que le pays s'est engagé pour une production d'électricité non pollutante dans le cadre de l'accord de Paris. L'astuce consiste à dire qu'on ne pourra tenir nos objectifs qu'en prolongeant nos centrales. la ficelle est grosse!
L'EPR qui est une grosse cocotte minute pour produire de la vapeur pour la centrale nucléaire ne fonctionne toujours pas. EDF s'est engagé à fournir une centrale à la Norvège, le contrat a plus de 8 ans de retard. Flamanville n'est pas près de fonctionner, la cuve qui est l'équivalent de la cocotte minute a des défaut de fabrication. Elle ne sera autorisée à être mise sous pression que pour une très courte durée. Elle devra être changée rapidement, mission impossible car c'est toute la centrale qu'il faudra démonter alors que le réacteur aura été chargé. Tous ces discours sont des mensonges d'Etat.
Il faudra peut-être un accident pour que l'on prenne conscience du risque. Ce n'est pas à souhaiter, mais comme c'est parti, c'est inéluctable.

8.Posté par Phil75 le 07/11/2017 07:19
Deux liens intéressants :

L'ADEME dit enfin la vérité sur les véhicules électriques :

http://www.amisdelaterre.org/L-ADEME-dit-enfin-la-verite-sur.html

Les ravages de l'exploitation du lithium nécessaires pour les voitures électriques :

https://reporterre.net/Corruption-pollution-consommation-les-ravages-du-lithium-en-Argentine

9.Posté par Christiane Chavane le 09/11/2017 16:31
Bien sûr que la voiture électrique n'est pas la solution, je ne reviens pas sur les commentaires précédents qui ont tout dit. Pour que 1/3 du parc auto passe à l'électrique il faudrait doubler le nombre de centrales nucléaires, on ne va pas faire ça avec des moulins à vent.
Mais l'hydrogène ne fait, pour le moment, que déplacer le problème car il est obtenu par cracking du méthane, donc c'est une énergie fossile comme le gaz et le pétrole... Autant rouler au gaz ou au pétrole. D'autant plus que les modèles actuellement présentés contiennent des réservoirs d'hydrogène de plusieurs kilos qui en font des bombes roulantes, vu la facilité de cette molécule de fuir et s'infiltrer partout et de s'enflammer voire exploser. La pile à combustible sera une bonne alternative si on parvient un jour à développer une pile assez performante.

10.Posté par Parisien le 24/12/2017 17:52
Une conférence sur l'avion électrique a été organisée en mairie du 15ième. Fort intéressante. Le conférencier a abordé aussi le sujet de la voiture électrique, et son constat est proche de ce qui est exposé ici.
Par ailleurs, l'année 2018 pourrait être un tournant car Tesla est en grande difficulté. Le rythme de production des voitures est 1/10 de ce qui était prévu. La boite consomme du cash au point qu'elle serait à sec en août si elle ne trouve pas de l'argent. Pour ce faire, elle propose un nouveau modèle de sport à 250 000$ à commander maintenant pour une livraison dans 2-3 ans. C'est une fuite en avant, le futur proche nous éclairera sur cette aventure industrielle.

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