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Moi Michel G. Milliardaire Maître du Monde



Une comédie gentillette, qui s'essaie à la dénonciation gauchisante, mais s'achève dans un propos bonasse et passe-partout.



Moi Michel G. Milliardaire Maître du Monde
Michel Ganiant est une caricature de cuistre enrichi, sorte de Bernard Tapie qui se serait emparé du corps de Jean-Marie Messier, mi bateleur d'estrade, mi homme de réseaux. Il jouit sans retenue des plaisirs narcissiques que lui procure son magot. François-Xavier Demaison prend un plaisir évident à incarner ce filou rabelaisien. Cet acteur est semble-t-il diplômé d'une école de commerce : il aura trouvé dans ce rôle l'occasion d'assouvir un désir rentré de carrière de squale de la finance.

Le film commence donc comme une sorte de démarquage à peine parodique des procédés de Michael Moore, dénonciation des malfaisants prédateurs ultra-libéraux qui sucent le sang des pauvres travailleurs. Jamais la question de l'inéluctable dureté du processus de création de richesses (qu'aucun système social n'a pu traiter mieux que le capitalisme libéral, hé hé) n'est posée. On reste confortablement installé dans la vulgate gauchiste : que les cinéphiles bobos se rassurent.

La naïveté du propos apparaît vite. On voit ainsi le sulfureux Michel Gagniant affirmer avoir acheté aux musées nationaux la "Nef des fous" de Jérôme Bosch sans que cette extravagance gêne le scénariste ! Puis les mécanismes des OPA, fusions-acquisitions et autres raids boursiers sont présentés aux mal-comprenants sous forme de bandes dessinées, sans grande subtilité.

A la fin, toutefois, on passe du noir et blanc à la couleur : les plus méchants ne sont pas forcément ceux qu'on croit et l'on découvre que Ganiant et le réalisateur n'avaient rien compris à leur propre film.

Le propos eût été plus subtil encore si la satire sociale s'était attaquée plus férocement à ce cinéma de la bonne conscience petit-bourgeoise. Mais enfin, on ne passe pas un si mauvais moment en compagnie de ce maître du monde qui ne parvient pas à se maîtriser lui-même.

Vendredi 6 Mai 2011
Serge Federbusch





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