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Panique à la mairie ! Le scandale Jean Bouin rebondit, Delanoë menace les médias et sa mise en examen redevient possible !




Rebondissement prometteur dans le scandale Jean Bouin !

Dans un communiqué de presse singulièrement menaçant, les Delanoistes ont déclaré, au sujet d'une saisine récente de la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris : " ... la Ville se réserve toutes les voies de droit à l’encontre de celles et ceux qui tiendraient des propos publics diffamatoires portant atteinte à leur (sic) honneur et leur probité."

Brrr ... La faute de français est révélatrice et montre deux choses : en fait de ville de Paris, il s'agit surtout de certains élus et notamment de Delanoë dont il s'agit ; l'absence de relecture est la manifestation d'une fébrilité suspecte.

Mais qu'est-ce qui fait donc paniquer autant la mairie ?



L'autre version du bling-bling ! (Merci Nardo)
L'autre version du bling-bling ! (Merci Nardo)

L'affaire - ou plutôt les affaires - Jean-Bouin sont un de ces sacs de noeuds inextricables qui finissent par décourager les journalistes et encore plus leurs lecteurs, accablés par le mélange de considérations financières, juridiques, politiques et chronologiques qu'il faut avoir en tête pour en comprendre les tenants et les aboutissants.

Le Delanopolis va essayer de vous résumer le plus brièvement possible la situation.

L'enceinte de Jean Bouin, merveilleusement située dans un des endroits les plus valorisés de France du point de vue immobilier, contenait différents équipement sportifs et commerciaux. Les plus notables étaient un stade avec une tribune Art Déco et des courts de tennis en terre battue dont plusieurs étaient couverts l'hiver.

Le stade était utilisé par les sportifs du XVIe arrondissement et des milliers de scolaires. Véritable poumon vert du quartier, il était bordé d'une piste d'athlétisme où le grand perchiste ukrainien Serguei Bubka a passé pour la première fois les 6 mètres. La plaque commémorative de l'exploit a été emportée un beau jour par les bulldozers du premier maire socialiste de Paris et de son adjoint aux sports … communiste !

Ces lieux suscitaient maintes convoitises et, par des décisions qui ont été contestées en justice, Delanoë et sa bande en avaient attribué l'exploitation pour l'essentiel au Stade Français, alors contrôlé par Max Guazzini, "très, très proche" ami de Delanoë, pour la partie stade de rugby et à Lagardère, autre ami du maire de Paris, qui avait déjà un pied dans le club, pour son équipe de haut niveau et les courts de tennis.

L'ancien stade a été rasé en jullet 2010 et une nouvelle enceinte, coûtant au moins cent cinquante millions d'euros et aujourd'hui quasiment achevée, sera inaugurée prochainement en grandes pompes. La propagande officielle raillera certainement au passage le Parc des Princes et le béton démodé de Roger Taillibert (en réalité une oeuvre assez puissante) tandis qu'elle vantera la "fine résille" de Rudy Ricciotti (le Delanopolis vous engage à lire la prose sur la "dentelle de Ductal").

En tout cas, la cohabitation architecturale des deux bâtiments est une épouvante et on n'en oubliera pas non plus que le nouveau stade Jean-Bouin est un non-sens au regard de l'existence à Charléty d'un stade sous-employé et du faible nombre de rencontres qui s'y dérouleront. Quant aux scolaires, ils ont été expédiés à l'hippodrome d'Auteuil. Il n'est pas prêt? Qu'ils s'entassent au stade Hébert, près du lycée La Fontaine a répondu la mairie ! On va bientôt s'y tenir très chaud, avec les apprentis champions de la FFT. Mais qu'à cela ne tienne, il fallait satisfaire Guazzini.

Toutes ces décisions ont été prises à partir de 2003/2004 et ont donc été concomitantes de la candidature ratée de Paris aux Jeux olympiques de 2012, pour laquelle Delanoë a englouti des sommes dont on n'a jamais pu non plus savoir à quel montant elles s'élevaient réellement.

Le groupe Lagardère a fini par quitter Jean-Bouin la queue basse, après y avoir englouti plusieurs millions d'euros entre le soutien financier au Paris Jean-Bouin (jusqu'à 500.000 euros/an), la redevance payée par son ancien "Team" (100.000 euros/an) et les travaux qu'il avait entamés (3 à 4 millions). La FFT l'a bien vite remplacé, après une nouvelle procédure d'attribution, pour une contribution très modeste (40.000 euros de redevance fixe seulement en 2013), une fois encore grâce à la mairie de Paris, décidément bien généreuse. Parallèlement, la FFT a bien manooeuvré pour maintenir à Roland-Garros et à bon compte l'organisation de son tournoi international. On notera qu'à Jean-Bouin la FFT n'a pas encore cassé sa tire-lire pour les travaux …

Ville de Paris, Lagardère, Stade Français, FFT : que de puissances pour dévorer ce morceau de choix ! C'était sans compter sur un Petit Poucet, un courageux monsieur Picard, directeur d'une entreprise nommée Paris Tennis, évincée de ces contrats, qui a porté diverses affaires devant les tribunaux.

Entendu à son bureau par la police en 2009 Delanoë, depuis juin 2012, semblait pouvoir se rassurer. Deux délits pouvaient principalement lui être reprochés. En premier lieu celui de favoritisme, du fait de l'attribution sans mise en concurrence à Lagardère, via le club "Paris Jean Bouin", d'une sous-concession pour le tennis, après un contrat de partenariat et à Guazzini d'une sous-concession pour le rugby. En second lieu, celui de prise illégale d'intérêts, les différents bénéficiaires des décisions municipales étant des amis proches, voire "très proches" du maire selon ses propres déclarations. De plus, les conditions financières de plusieurs de ces concessions et sous-concessions pouvaient être considérées comme défavorables à la ville de Paris.

Sur le volet du favoritisme, après plusieurs rebondissements contentieux inquiétants pour Delanoë, le Conseil d'Etat a finalement décidé que, nonobstant son importance matérielle et financière, une procédure sans mise en concurrence pouvait être suivie. Sur celui de la prise illégale d'intérêt, une juge d'instruction ayant travaillé un peu vite a considéré que les liens d'amitié sus-évoqués ne suffisaient pas à la retenir, notamment du fait que Lagardère était minoritaire au comité directeur de l'association "Paris Jean-Bouin", attributaire de la concession.

Mais Picard s'est accroché, a porté l'affaire pénale en appel et, à la fureur de la mairie, la chambre d'accusation a remis son délibéré à mars, preuve que le doute est plus que possible.

On comprend le courroux delanoesque : si l'ordonnance de non-lieu est annulée, la voie serait libre pour sa mise en examen. Lui qui prie pour devenir ministre, pourrait se faire de gros soucis.

Sur le fond, quels sont les faits que Picard pointe du doigt pour démontrer que le non-lieu a été hâtivement rendu (la juge n'a même pas procédé aux auditions de tous ces aimables garnements) ?

En réalité, deux critiques majeures peuvent être adressées à la mairie et à son chef. D'abord, les statuts du Paris Jean Bouin, dans le montage retenu en 2003, donnaient voix prépondérante aux représentants de Lagardère pour la plupart des décisions importantes. Des cadres du groupe pouvaient aussi venir jouer gratuitement à Jean-Bouin même si dans les faits ce droit n'aurait pas été utilisé. L'avantage que Lagardère en a tiré était donc suffisant pour considérer qu'il bénéficiait bien d'un traitement privilégié.

De leur côté, Guazzini et le Stade Français ont obtenu une sous-concession de Paris Jean Bouin avant même que ce dernier ne soit attributaire de la concession principale. La redevance versée par Guazzini était à la limite du ridicule : 32 000 euros HT par an ! De là à imaginer que la sous-concession était le préalable à l'attribution de la concession, il n'y a qu'un pas que seuls les mauvais esprits peuvent franchir ... Bref, à travers ce montage complexe et en mettant en avant fonctionnaires et adjoints pour ne pas s'exposer directement, on comprend que Delanoë peut légitimement être soupçonné d'avoir donné un coup de pouce à Lagardère et surtout à Guazzini.

Toute cette affaire avait largement été présentée dans un article paru dans l'Equipe Magazine, voir en cliquant ICI. Curieusement, la quasi-totalité des autres médias ont, sur le moment, négligé d'en parler. Le fait nouveau principal est la procédure devant la chambre d'accusation dont nous venons de vous résumer les caractéristiques.

Soyons confiants : ces magistrats feront prévaloir la manifestation de la vérité sur toute autre considération. Au nom du peuple français ... qui inclut aussi le peuple parisien !

Dimanche 20 Janvier 2013
Serge Federbusch






1.Posté par Néfertiti le 20/01/2013 22:45
De nombreux articles et commentaires ont été faits sur le Figaro.fr , comme celui qui suit par exemple :

"Rappelons que le nouveau stade Jean Bouin a coûté 200 millions d'euros alors que Charlety est libre. Rappelons qu'à l'origine le principal bénéficiaire de ce projet est Max Guazzini, meilleur ami du maire de Paris. Rappelons enfin que 5 lycées ne peuvent plus y faire de sport, l'enceinte étant réservé au sport professionnel. Je suis consterné par le silence de la presse dans cette affaire".


2.Posté par Andie le 21/01/2013 04:21
Félicitations à Mr PICARD. Merci à lui.

Moi j'aimerais aussi qu'on examine ce qui se passe au Racing LAGARDERE Croix-Catelan, les conditions d'attribution de la concession, etc...

3.Posté par lepelblanc le 21/01/2013 08:28
Le mettre à genoux juridiquement le changera dans son attitude habituelle.

4.Posté par Bernie le 21/01/2013 09:27
J'aime bien la tournure : "...l’encontre de celles et ceux qui tiendraient ...", c'est une mise en application de la parité améliorée poussée à l'extrême à la mode Delano-Socialo. En français, l'utilisation du pronom masculin "ceux" aurait suffit pour englober les deux genres, mais pour mettre en pratique les dogmes municipaux de parité, on va jusqu'à placer le pronom "celles" en tête. Cela conduit à un effet pervers qui est que les femmes deviennent les premières suspectes d'anti-delanoisme.

5.Posté par Serge le 21/01/2013 16:22
Qu' il me serait agréable que la procédure soit engagée pour de bon et de voir un politique se voulant "de premier plan et incontournable" dans le box des accusés pour ses magouilles .
Toutefois pensez vous sincèrement que le gouvernement actuel laissera l'affaire aller jusqu'au bout ?

6.Posté par Hercor le 21/01/2013 16:27
Non, c'est pas possible ?.?

Delanoé la grosse magouille? On dit qu'il veut remplacer taubira-dégout à la Justice, il pourra s'occuper tranquillement de son cas.

7.Posté par Maurice le 22/01/2013 05:16
@ lepelblanc : Ah bon ?! (pas y'a bon, quoi que...)
J'aime bien ce genre de tournure de phrase.

Merci à Delanoëpolis de faire de tels articles qui informe, ou ré-informe pour faire plaisir à Néfertiti, les administrés ne sont pas assez tenu informer de ses « petits arrangements entre amis ! »
Il y a un mais, qui va payer les frais qui vont être engagés pour défendre Delanoë et consœurs ? Les contribuables parisiens ou Delanoë lui-même. Si c'est les parisien qui crachent au bassinet, ils seront doublement pénalisés ! Ses « petits arrangements entre amis » sont le fait d'un « homme », pas de la mairie de Paris, il est très facile pour un élu de se défendre aux frais de ses administrés, il y a là quelque chose qui ne va pas.
La Taub laissera-t-elle aller cette affaire jusqu'à son terme ? Rien n'est moins sûr !!

8.Posté par christian15e le 24/01/2013 17:46
Mais il faut aussi compter dans l'addition, le coût ahurissant de mise en état de l'hippodrome pour y permettre l'accès aux élèves : 22 millions d'Euros, rien que ça ! ! ! En remplacement d'un practice de golf accessible en métro ... maintenant transféré à Longchamp.
Comment arrêter toute cette gabegie ? Il faut vraiment attendre 2014 ?

9.Posté par parisien le 29/01/2013 16:08
étant passé hier devant jean bouin, j'ai failli connaitre "raoul" tellement la laideur de cette résille est repoussante.

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