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Quoi de neuf à O.K. PS ? Une nouvelle interview de Serge Federbusch !




L'intérêt de nos lecteurs pour les commentaires narquois de Serge Federbusch sur la foire d'empoigne socialiste a conduit notre rédaction à le solliciter à nouveau pour une interview exclusive.



Quoi de neuf à O.K. PS ? Une nouvelle interview de Serge Federbusch !
Le Delanopolis : "Bonjour Serge"

S.F. : "Hmm ..."

Le Delanopolis : "Bonjour Serge ?"

S.F. : "Oui, ça va, ça va, posez vos questions !"

Le Delanopolis : "Et bien, vous êtes de mauvais poil, c'est le sondage sur le bilan de Delanoë qui vous met dans cet état là !?"

S.F. (haussant les épaules) : "Mais non, un de mes informateurs m'a donné en avant-première l'analyse que vous allez en faire dans vos colonnes et je suis plutôt d'accord, ce n'est pas si inquiétant."

D : "Quoi alors ?"

S.F. : "Rien, je vous dis".

Le Delanopolis : "Bon on ne saura jamais."

S.F. : "Exactement, être journaliste ou lecteur ça n'a jamais donné tous les droits que je sache."

Le Delanopolis : "Alors où en est le PS ? Et cette affaire Montebourg/Guérini, vous en pensez quoi ?"

S.F. : "C'est assez simple. Aubry veut verrouiller l'appareil socialiste pour faciliter sa victoire. Elle a donc besoin du soutien des fameuses "Bouches du Nord", cette addition des voix de PACA et NPDC qui détient la clé de l'obtention de la majorité au sein du parti. Le Nord, elle l'aura sans trop de souci comme maire de Lille. Elle cherche donc à s'assurer de la fidélité des bataillons marseillais et pactise avec Guérini pour cela. Montebourg, qui ne compte guère sur Aubry pour être récompensé et veut retrouver son lustre passé de chevalier blanc, appuie là où ça fait mal en dénonçant des pratiques clientélistes locales. Et Aubry tombe dans le piège en condamnant le délateur plutôt que le coupable.

Le Delanopolis: "Est-ce si grave pour Aubry ?"

S. F. : " Ce qui est inquiétant pour elle c'est qu'elle n'ait pas vu le coup venir et se soit placée dans la situation de confier ce genre d'enquête à quelqu'un qui pouvait avoir un intérêt manifeste à les gêner, elle et ses alliés locaux. La voilà maintenant obligée de déléguer à un comité Théodule le soin d'enterrer l'affaire !"

Le Delanopolis : "Qui va bénéficier de tout ça ?"

S.F. : "Personne : c'est un jeu de destruction collective une fois encore. En attendant, Hollande et Royal, qui eux aussi ont intérêt à discréditer la fédération des Bouches du Rhône, vont en profiter pour rebondir sur les accusations de Montebourg et rappeler de manière insistante que le scrutin doit être au-dessus de tout soupçon, manière de dire qu'il n'en prend pas le chemin et donc de se réserver la possibilité de le dénoncer."

Le Delanopolis : "Revenons sur la visite de Strauss-Kahn et tous les sondages qui le confortent."

S. F. : "Bof, ce n'est pas ce qu'il y a eu de plus important ces derniers temps."

Le Delanopolis : "Ah bon, quoi donc alors ?"

S. F. : " Pendant que Strauss-Kahn effectuait sa tournée des popotes pour constater que personne ne lui ferait de cadeaux (ce dont il pouvait se douter dès le départ !) Royal labourait le terrain aux Antilles. Je vous laisse imaginer ce que donnerait une situation où, sur un million et demi de votants aux primaires socialistes, trois à quatre cent mille résidaient en Guadeloupe, Guyane et Martinique. Ce ne serait pas facile pour Aubry et les autres de les écarter du scrutin ... C'est toujours la même erreur tactique d'Aubry et DSK : tant qu'ils ne se sont pas réellement déclarés, Royal cavale seule."

Le Delanopolis : "Et Hollande ?"

S. F. : "Il laboure le même terrain qu'Aubry et, toutes proportions gardées, va tenter de jouer le rôle de cette dernière lors de la désignation du premier secrétaire en 2008 : le candidat surprise qui coiffe tout le monde sur le poteau. Le problème est, qu'entre temps, Aubry a pu étendre son emprise sur le parti, l'espace d'Hollande est donc étroit."

Le Delanopolis : "Et le sondage prédisant la première place au premier tour à Marine Le Pen, qu'en pensez-vous et quels seront ces effets sur le PS ?"

S. F. : "Encore un bien étrange sondage ! On voudrait dissuader l'électeur de s'égayer sur les candidatures des petits partis ou les francs-tireurs qu'on ne s'y prendrait pas autrement ... Cela étant, la montée du Front national est une réalité tangible. La meilleure nouvelle des élections de 2007 avait été la raclée que Sarkozy lui avait administré au premier tour. Entendre les trémolos de Le Pen, voilà qui était bon pour le moral ! Hélas, les promesses de rupture de 2007 n'ont pas été suivies d'effet et la crise économique a été ravageuse. D'où un phénomène de balancier dévastateur. Quant aux révolutions dans les pays arabes, les socialistes ont grand tort de considérer qu'elles seront sans effet sur les flux migratoires. Comme aucun parti institutionnel n'a de réponse crédible à ce sujet, ça ne peut que doper le FN. Vous observerez que, si vous ajoutez le score prêté à Villepin à celui de Sarkozy, la droite ne recule pas. Le vrai danger pour le PS est que la sanction du pouvoir prenne la forme d'un vote pour le FN et non pour lui-même. Dans ces conditions, si Sarkozy parvient à juguler Morin et Villepin, le risque d'élimination du PS est plus grand que celui de l'UMP.

Le Delanopolis : "Que répondez-vous à ceux qui disent que ce ne serait plus le cas avec DSK ?"

S. F. : "Rien, je ne parle pas à ces gens-là."

Le Delanopolis : "Pardon ?"

S. F. : " Mais non, je plaisante ! Si l'opinion publique se durcit contre la classe dirigeante et ceux qui l'incarnent le plus, il est évident que DSK a davantage à craindre d'une montée du FN que Royal, Hollande ou Montebourg. DSK, quoi qu'il fasse, butera toujours sur la même dure réalité : Aubry tient l'appareil et l'empêchera d'être désigné. Les sympathisants de Strauss-Kahn ne sont pas du genre à se mobiliser en masse pour aller voter devant des sections de militants socialistes hostiles. Quant à ses troupes au sein du PS, elles ne dépassent guère les 20 %, aujourd'hui comme en 2006."

Le Delanopolis : "Donc ?"

S. F. : "A moins de casser la baraque et d'y aller en candidat libre - ce que serait prête à faire Royal toujours un peu allumée - je ne vois pas comment il pourra s'en sortir."

Le Delanopolis : "Dites-donc vous avez retrouvé le sourire !"

S. F. : "Vous voyez, il suffit de me parler du parti socialiste !"

Le Delanopolis : " A suivre ..."






Lundi 7 Mars 2011
Serge Federbusch





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