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DELANOPOLIS
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Sumo


Enfin un film israélien qui ne nous parle ni de guerre, ni de traumatismes, ni de tensions ethniques ! Et, en plus, il est distrayant ...



Sumo
Le cinéma israélien a la chance que n'a pas la peuple israélien, il se nourrit des milliers d'histoires poignantes, grotesques ou tragiques que ce pays en guerre perpétuelle vit au quotidien. Sur ce terreau tant de fois remué, il est plus facile de faire pousser des oeuvres artistiques, mauvaises herbes de l'esprit, que dans une Europe en paix digestive et en déclin lent.

Sumo fait à ce constat une intéressante exception. Il y a dans ce film le côté frais et divertissant des réalisations sans grands moyens, dans des univers banals, ici une petite ville au passé chargé, Ramlé, située dans un corridor historique d'invasions et reconstruite à peu de frais quand les immigrants juifs y remplacèrent les Palestiniens en fuite. A si peu de frais du reste, que le héros du film vit son père mourir sous ses yeux du fait de la piètre qualité de son balcon !

L'intérêt paradoxal de Sumo est de ne nous parler à aucun moment de ce fracas politique mais de montrer une société israélienne qui tente désespérément de se banaliser. On découvre des Japonais exploitant un restaurant de sushis, des obèses essayant de maigrir, des taulardes acariâtres, des maris cocus, des homos honteux et aspirant à ne plus l'être, bref le quotidien de n'importe quel pays occidental, ce qu'est profondément Israël malgré sa périlleuse situation géographique.

Le sujet est drôle : pour s'assumer, les gros locaux s'adonnent au sumo et se dégottent un professeur ayant fui les Yakusas, selon la rumeur publique. Bien leur en prendra car ils parviendront à s'affranchir ainsi de la bien-pensance calorique et des regards moralisateurs.

Il ne faut pas chercher midi à quatorze heure et dans "Sumo" un film théoricien ou avant-gardiste. C'est une sorte de "feelgood comedy" comme en font les Anglais, trempée dans l'hoummous. L'histoire est cul-cul comme une praline et l'intrigue gentillette. Mais, au Delanopolis, on n'a rien contre les pralines, c'est comme ça.


Dimanche 31 Janvier 2010
Serge Federbusch





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