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Taubira d'icône !



Votre nouveau Pot aux Roses !



Icône gonflée
Icône gonflée

1 – La déchéance de nationalité : un mariage pour tous qui tourne mal

Après les crimes islamistes de janvier 2015, Mou-Président s’en était sorti par une remarquable opération de récupération et de diversion qui culmina dans la manifestation du 11 de ce même mois. On ne parla guère de la faillite des services de police et de renseignement ou de sa complaisance vis-à-vis de l’islam rigoriste et intolérant. Après les massacres du 13 novembre 2015, il changea de registre. Sa théâtralisation de l’état d’urgence et son discours versaillais sur la déchéance de nationalité, agrémentés de vocalises dans la cour des Invalides, tinrent un court moment les critiques à distance. Mais ces digues étaient plus fragiles qu’en début d’année.

Le projet de loi constitutionnelle sur la déchéance de nationalité est, je l’ai déjà écrit, parfaitement inutile si le gouvernement prend ses responsabilités dans le cadre de l’article 23-8 du code civil, qui permet de faire perdre la citoyenneté française à tous les ressortissants engagés aux côtés de l’Etat islamique en Syrie ou ailleurs. Il suffit d’un décret individuel en Conseil d’Etat ou, en cas d’avis défavorable de ce dernier, en conseil des ministres et d’un peu de courage politique. Mais l’essentiel, pour l’Elysée, était de communiquer et de donner à l’opinion des gages d’action.
Les débats et polémiques futurs ne lui semblaient pas inutiles car elles lui rappelaient les délices de la Manif pour tous : des opposants enlisés dans d’interminables querelles et des discussions à n’en plus finir.

La très grande majorité des Français étant censée soutenir cette mesure de déchéance, le grand Enfumeur a cru piéger à nouveau la droite. Las ! Contrairement au cas du mariage homosexuel, les médias ne lui étaient pas acquis. Gauchistes et frondeurs du PS se sont engouffrés dans la brèche tandis que des dirigeants de l’opposition parlementaire prenaient peu à peu leur distance. Tout cela ne serait pas si grave si Hollande et Valls avaient tenu bon. Mais les voilà tentant de jouer au plus malin et se fragilisant de jour en jour.

Leur dernière trouvaille consiste à refiler la patate chaude aux juges qui pourront prononcer la déchéance de nationalité comme peine complémentaire. Tout le monde sait qu’ils n’en feront jamais rien ou presque, ne fût-ce que parce qu’il est difficile à un tribunal de s’assurer qu’un quidam possède une autre nationalité que la française. Mais l’important est de maintenir l’illusion d’un durcissement pénal.

De toute façon, c’est encore trop pour les opposants au texte. Le chef de l’Etat, ou plutôt ce qu’il en reste, risque d’avoir à capituler ou à passer en force via un referendum forcément risqué. Imaginez que la droite parvienne à convaincre ses électeurs qu’un vote négatif conduirait Hollande à la démission ! La tentation du «non» serait irrépressible. Bref, de la déchéance de nationalité à la déchéance gouvernementale, la frontière devient ténue.


2 – Taubira franchit le murmure du çon !

La gauche française, égarée, en butte à la méchanceté du réel, cherche icône désespérément. Un saint patron socialiste du nom de Marx écrivait autrefois que la religion était l’opium du peuple. Aujourd’hui, il constaterait que ceux qui prétendent émanciper le peuple veulent lui fourguer des images pieuses.

Dans son inimitable style amphigourique, Taubira, ex garde des sceaux, convoque à nouveau les poètes et les bardes pour tenir un discours très simple : les criminels qui agissent au nom de l’islam sont nos enfants perdus et il ne faut pas les renier mais affronter notre part de responsabilité. On se demande bien où s’arrête cette responsabilité et pourquoi d’autres assassins commettent le même type de crimes dans d’autres pays y compris africains sans être les victimes de notre affreuse société post-coloniale. Que deviendrait le mal s’il n’y avait l’homme blanc ?

La gauche, plus encore que la droite, ne parviendra à se reconstruire idéologiquement qu’après s’être interrogée sur la raison qui fait que l’islam, hâtivement assimilé à une religion des dominés, porte en son ADN intolérance et tentation totalitaire. N’ayant pas réussi à comprendre et se débarrasser totalement de sa déviance communiste, le socialisme n’est pas armé pour se purger de sa fascination mal placée pour cette nouvelle forme de fascisme. Mais il était sans doute difficile de se poser ce genre de questions quand on écrivait un livre et dirigeait un ministère au même moment.


3 – Caucus dans le couscous

Ayant été le premier à réclamer des primaires à gauche afin de pimenter le débat et d’aider notre grand scooteriste national à retrouver une légitimité pour 2017, nous ne pouvons que nous impatienter des progrès trop lents de cette entreprise. Pourquoi ne pas faire coïncider ce salubre exercice démocratique avec celui de la droite, comme pour les caucus américains ?

En tout cas, aux Etats-Unis comme en France, la fragmentation de la vie politique va bon train, proportionnelle au fait que ce sont désormais les banquiers centraux qui détiennent la réalité du pouvoir. Bientôt, les candidats, comme Juppé en France ou Sanders en Amérique, vont faire de leur âge et de leur inaptitude à être réélu un argument de campagne, étrange forme d’aveu de la nocivité potentielle de l’exercice des responsabilités. La démocratie représentative ne parvient pas à muer en démocratie directe, donc elle s’étiole.

4 – Loin des yeux, loin du fric

Après l’exode des jeunes diplômés français, voilà qu’on apprend que les étrangers sont de moins en moins nombreux à acheter de l’immobilier dans l’hexagone. La proportion d'acquéreurs non-résidents est passée de 2,8% des transactions immobilières en 2006-2007 à 1,4% en 2014 puis à 1% en 2015, selon la dernière note de conjoncture des chambres de notaires.
Le pays de cocagne est devenu, vu de loin, un pays de castagne : l’image des chauffeurs de taxis déchaînés n’arrangera pas nos affaires non plus que la hausse incessante de la fiscalité foncière qui ne parvient pourtant pas à redresser les comptes des collectivités locales.

5 – Hidalgo home

C’est d’ailleurs pour préparer l’opinion parisienne au reniement de sa promesse de ne pas augmenter les taxes foncière et d’habitation qu’Anne Hidalgo fait mine, en projetant de fusionner les arrondissements centraux, de réaliser quelques économies. Comme ces mairies déconcentrées n’ont que très peu de pouvoirs et n’emploient pas directement le personnel municipal, tout cela n’est que poudre aux yeux.
Paris, capitale de la France.



Mercredi 3 Février 2016
Serge Federbusch





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