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Une exécution ordinaire (celle du spectateur)

Marc Dugain a voulu faire ses premiers pas au cinéma en s'attaquant à Staline. Il aurait dû se méfier, d'autres, bien mieux armés pourtant, s'y étaient cassé les dents !



Une exécution ordinaire (celle du spectateur)
L'idée était bonne : montrer les derniers mois du père Joseph, qui avait commencé sa carrière dans le gangstérisme, l'avait poursuivie dans le communisme et achevée dans le nombrilisme. Quels que furent ses crimes immenses, cet homme fut le vrai vainqueur du nazisme, il sut galvaniser le peuple russe, lui faire accepter les plus grands sacrifices et c'est sur l'épaule solide des moujiks qu'Hitler se fracassa. A la fin de sa vie, Staline avait beau inspirer une terreur sacrée à son peuple, son principal souci était de soulager ses douleurs et, pour ce faire, il eut recours à la radiesthésie, en l'espèce, veut nous faire croire Dugain, au pouvoir curatif des mains d'une jolie médecin incarnée par Marina Hands. Cette dernière est, hélas, la seule bouée qui sauve le film de la noyade. Ce beau sujet est en effet gaspillé par un amateurisme incroyable : personnages qui oscillent entre la caricature et l'ectoplasme, action poussive, répétitions en tout genre, caméras mal placées, jusqu'au ridicule clin d'oeil historique relatif à Poutine. Visiblement, soit le sujet dépasse Dugain, qui s'accroche à quelques citations cyniques de Staline pour donner de l'épaisseur à ses dialogues, soit la technique cinématographique n'est vraiment pas son truc.

Dommage, car on effleure un bref moment un problème intéressant : Staline avait tout pouvoir pour faire exécuter qui il voulait ; en revanche, il craignait "le qu'en dira t'on ?" s'il souhaitait conférer un privilège à quiconque. Un système fou, qui n'était efficace que dans l'auto-destruction, tare probablement accentuée par les efforts inouïs de la guerre, dont la Russie ne parvenait pas à sortir.

Quel dommage que Dugain ait voulu réaliser "son" film, au lieu de sous-traiter l'histoire à un professionnel ...

Samedi 6 Février 2010
Serge Federbusch






1.Posté par andrei le 01/03/2010 10:20
Le rhytme est, certes, lent, mais homogène d'un bout à l'autre du film : ça passe assez bien, je dirais. Les acteurs sont excellents, justes dans leur jeu, sans en rajouter, crédibles jusqu'au bout. On pourrait craindre qu'Edward Behr nous joue son Edouard Behr ; or, il est parfait dans son rôle de mari se croyant trompé, et de victime du stalinisme.

En allant voir ce film, je craignais une tentative d'humaniser ce dictateur sanguinaire. Ce n'est franchement pas le propos du film. Staline nous est montré dans toute sa splendeur, c'est à dire dans sa monstruosité incomensurable. Aucun scrupule, aucune éthique, aucun remords : le pervers absolu.
"J'ai commencé par éliminer ceux qui m'étaient indispensables, pour me prouver qu'ils ne me l'étaient pas".

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