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Zizizanie socialiste : une nouvelle interview exclusive de Serge Federbusch !



Nos lecteurs l'attendent, les événements l'imposent : voilà donc une nouvelle interview exclusive de Serge Federbusch sur la chicaya socialiste à l'ère post-sofitel (ps).



Zizizanie socialiste : une nouvelle interview exclusive de Serge Federbusch !
Le Delanopolis : - Bonjour Serge, comment allez-vous ?"

Serge Federbusch : - Ces changements de température constants, on s'enrhume et ce n'est pas bon pour le moral ...

D : - Et les socialistes, n'ont-ils pas attrapé un sale refroidissement après l'affaire Strauss-Kahn ?

SF : - Non, leur électorat fait bloc et pour l'instant ils n'ont rien à craindre : le sectarisme, le clanisme, le dogmatisme et la haine de Sarkozy leur garantissent une quasi-immunité contre le virus américain qui aurait pu les terrasser.

D : - Un de leurs principaux leaders est en résidence surveillée, inculpé de viol et ça n'a donc aucune conséquence ?!

SF : Si on révélait demain que le bureau national du PS se livre à des braquages ou des messes noires, il n'est même pas sûr que cela le disqualifierait dans l'opinion ! Le désir de clore une si longue période d'opposition et le rejet névrotique de Sarkozy dans une large partie de l'électorat du PS agissent comme des gilets pare-balles. C'est toujours le même refrain "nous contre les autres", qui soude les communautés émotives. Et la politique est autant émotive que rationnelle, c'est pour cela que des élus défaillants peuvent continuer tranquillement d'engranger des votes, quelle que soit leur couleur politique : leurs électeurs leur sont fidèles par rejet du "camp d'en face".

D : - Si vous dites vrai, c'est désespérant !

SF : - La réalité n'est jamais tout à fait désespérante puisque, quoi qu'il advienne, la vie va continuer.

D : - Bon, revenons à nos conformistes moutons socialistes, la chute de DSK n'aura donc aucune conséquence pour eux ?

SF : - Je n'ai pas dit cela, j'ai simplement constaté qu'en tant que telle elle ne les plombe pas. Cela étant, elle va induire une simplification de l'affrontement entre factions qui peut le rendre encore plus destructeur car plus frontal.

D : - C'est à dire ?

SF : La guerre entre Hollandais et Aubrystes sera d'autant plus violente que rien ne les distingue idéologiquement ni même dans l'histoire de leurs engagements politiques. Ils vont chercher à surjouer les clivages et le "débat" va se traduire par des attaques qui, malgré les précautions d'usage, vont vite tourner à des dénigrements personnels.

D : - Qui peut l'emporter ?

SF : - Entre la version 1 et la version 2 du logiciel apparatchik, c'est normalement la deuxième, la plus récente, qui est la mieux placée, donc Aubry. Il faudrait, pour gagner, qu'Hollande parvienne à mobiliser sur son image une masse de sympathisants à même de contrebalancer l'influence qu'Aubry et sa coalition de barons auront sur les militants encartés. Mais Hollande n'incarne rien politiquement : il n'est ni la personnification de la droite ni celle de la gauche du PS, il aura donc des difficultés à susciter pareil engouement. Il faudrait que la réputation d'Aubry agisse comme un puissant repoussoir pour qu'Hollande parvienne à faire exploser le bloc des dirigeants actuels en s'appuyant sur le "peuple de gauche".

D : Donc Aubry va l'emporter, c'est un peu ce que vous nous expliquez depuis des mois ?

SF : - Teu, teu, teu, je n'ai jamais dit cela ! J'ai simplement toujours considéré que sa fonction même de premier secrétaire et son caractère teigneux la plaçaient en position favorable, même face à DSK. D'ailleurs, je n'ai jamais cru qu'elle s'effacerait volontairement. En revanche, il ne faut pas négliger la troisième larronne : Ségolène.

D : - Vous êtes bien le seul à croire qu'elle puisse gagner !

SF : - Je ne l'affirmerai pas mais je vous engage à raisonner simplement, ce que les gens font rarement en politique. Elle a des troupes et un discours spécifiques, au contraire d'Aubry et Hollande qui vont se disputer le même électorat. Dans ces conditions, de deux choses l'une : soit la bataille Aubry-Hollande focalise tellement l'attention qu'elle ne parvient pas à exister et dévisse. Soit elle se maintient et que va-t-il se passer ? La lassitude des socialistes de base face aux affrontements Hollande-Aubry peut jouer en faveur de Royal ainsi que la capacité, plus difficile à apprécier, de mobilisation des réseaux Désirs d'avenir.

D : - Ce serait suffisant ?

SF : - Non, il y a plus : la haine des Hollandais pour les Aubrystes et vice-versa. Après des mois de lutte acharnée, elle sera telle que, paradoxalement, même si l'électeur de base d'Aubry est plus proche d'Hollande que de Royal, au second tour, il pourra être tenté de s'abstenir ou même de voter pour Ségo. La stratégie de la terre brûlée peut jouer et, dans l'hypothèse où Ségo est au deuxième tour, conduire à sa victoire surprise ! Plus l'électorat sera composé de militants votant avec discipline, plus un vote de vengeance des hollandais contre les aubystes ou vice-versa se produira au second tour des primaires.

D : - C'est la seule inconnue que vous identifiez ?

SF : - Non, bien sûr. Il y a aussi la possibilité qu'à un moment quelconque le scrutin soit entaché d'irrégularités et que tout vole en éclats car un ou plusieurs candidats dénonceront magouilles et manipulations.

D : - Et bien ! Quel jeu de massacre que ces primaires !

SF : - Prenez ces initiales pour ce qu'elles sont : PS, le Pire est Sûr !

D : Vous exagérez !

SF : - Pas si Sûr !

Jeudi 26 Mai 2011
Serge Federbusch





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