Elle a rencontré un Sadiq !
Atlantico : Ce mercredi sur France Inter (lire ici), la maire de Paris Anne Hidalgo a confirmé la mise en place prochaine de deux camps de réfugiés parisiens, dont l'un ouvrira "à la fin du mois de septembre". La question de l'accueil des migrants, que ce soit dans le 18ème arrondissement ou le 16ème arrondissement, a suscité de nombreuses critiques à Paris. Cela a-t-il été pris en compte par Anne Hidalgo dans cette prise de décision ?
Serge Federbusch : Il faut comprendre qu’Hidalgo drape son cynisme et ses considérations politiciennes dans des grandes proclamations sur les Droits de l’Homme et la morale.
Elle a fait le choix stratégique, dans la perspective probable de la défaite des socialistes en 2017, de se positionner sur une ligne soi-disant puriste et très à gauche, incarnée par les frondeurs au Parlement. Son mari, Jean-Marc Germain, broute dans le même pré idéologique. C’est donc devenu une affaire de famille. Elle a le soutien actif de Plenel et de Médiapart, liés à elle et aidés par la mairie de Paris. Elle espère, dans le désarroi qui suivra la défaite, recoller les morceaux du parti à son bénéfice.
Il faut donc choisir ses marqueurs, ses symboles. L’accueil des prétendus migrants en est un par excellence qui permet de s’acheter un bonne conscience à peu de frais, du moins en théorie.
Car en pratique c’est une boîte de Pandore et l’effet d’appel d’air de ses proclamations d’hospitalité en attire sans cesse de nouveaux. Avec rouerie et grâce à la complicité du gouvernement, elle est parvenue pour l’instant à refiler plus ou moins discrètement le bébé aux communes de banlieue et de province : 26 évacuations avec relogement ailleurs qu’à Paris depuis juin dernier, qualifiées pompeusement de "mises à l’abri", ont été organisées par la Préfecture qui est devenue une sorte de filiale de la mairie.
Des maires victimes de ces transferts forcés se plaignent amèrement mais curieusement la presse bobo ne les entend pas.
Notons au passage que l’État a perdu toute autorité sur la municipalité et n’exerce plus aucune des prérogatives que la loi lui confère au bénéfice de l’intérêt du pays. On a vu des scènes surréalistes où tous les hauts cadres de la Préfecture sont mobilisés dès potron-minet pour tenter de réparer les dégâts de la politique d’Hidalgo en expédiant les migrants dans des bus. Les préfets d’antan doivent se retourner dans leurs uniformes.
Quoi qu’il en soit, on atteint désormais les 15 000 personnes "évacuées" dont un nombre non négligeable revient d’ailleurs rapidement.
L’annonce de l’ "ouverture d’un, voire deux camps" fait largement office de poudre aux yeux car on ne sait pas combien de places seront réellement proposées. Ce sera au maximum le dixième du nombre d’individus arrivés ces trois derniers mois. Comme l’afflux accélère en ce moment même en Italie, la solution est cosmétique est dérisoire.
Ce qu’il faut, c’est rendre les frontières imperméables en dénonçant définitivement Schengen. Mais évidemment ce n’est pas le discours de la "gauche".
Le modèle d’Hidalgo est celui de Grande-Synthe (Nord) que l'État entend pourtant fermer ! On nage en plein délire : il s'agit de créer une sorte de mini-ville dans la ville qui les hébergerait jusqu'à ce que des places soient trouvées dans les "hôtels d'urgence" actuellement encombrés par les déboutés du droit d'asile que le gouvernement n'a pas le courage d'expulser.
Atlantico : La semaine dernière, la commission d'enquête publique sur la piétonisation des voies sur berge rive droite à Paris a rendu un avis défavorable à ce projet. Pourtant, Anne Hidalgo a indiqué vouloir passer en force et ne pas tenir compte de cet avis, qui avait été par ailleurs demandé par la mairie elle-même. Comment peut-on qualifier cette conception de la pratique du pouvoir ? D'autres domaines d'actions de la mairie sont-ils également concernés (logement, environnement, action sociale, etc.) ?
Cette affaire d’interdiction de la circulation sur la voie expresse rive droite est une fois encore une absurdité démagogique. Elle mérite qu’on s’y arrête car ses conséquences seront dévastatrices. Elle illustre parfaitement le penchant autoritaire et méprisant d’Hidalgo.
La Commission d’enquête publique a étrillé le projet en donnant un avis défavorable, ce qui est rarissime. On la comprend : tout est truqué dans les chiffres fournis par la mairie.
D’abord, le périmètre de l'enquête était manipulé. La mairie a proclamé son souhait "de faire bénéficier au plus grand nombre un espace de promenade". Si l'on suit cette logique, il fallait donc étudier les effets de la mesure là où s'effectuent les reports de trafic et tenir compte de ses conséquences pour les 43 000 usagers qui empruntent aujourd'hui la voie sur berge.
Or, le report du trafic se fera nécessairement sur des arrondissements non inclus dans le périmètre de l'enquête, en particulier sur le sixième arrondissement avec un fort report sur le boulevard Saint-Germain. Les bobos du coin sont prévenus ! Par ailleurs, la mairie s’est refusée à dire quoi que ce soit sur la nature, l'origine et la destination du trafic sur la voie Georges Pompidou et donc de répondre aux objections des élus du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine ainsi que de la métropole pour qui la fermeture de la voie sur berge ne concerne pas que Paris et ne peut être prise sans une concertation s'étendant aux communes périphériques.
Ensuite, les conséquences réelles sur la circulation et la pollution ont été sciemment escamotées par la mairie d’Hidalgo.
Ainsi, dans l'étude d'impact que la mairie a fournie, il est fait état de conséquences sur les conditions de circulation (allongement des temps de parcours, réduction de la vitesse moyenne...) "modérées et transitoires en raison d'un phénomène "d'évaporation" du trafic du simple fait de la fermeture de l'axe de circulation". Mais c’est de la pensée magique ! Rien ne lui permet d’affirmer que cette "évaporation" aura lieu.
En matière de pollution, contre laquelle ce projet est censé lutter, la manipulation devient consternante. En effet, pour apprécier les conséquences sur la qualité de l’air, la mairie les a étudiées sur une bande d’une largeur de …100 mètres !!!
D’un côté il y a la Seine, elle ne prend donc pas de risques. Et, de l’autre, Hidalgo et ses services ont considéré que seul un quart des véhicules interdits de voie expresse se reportera sur le quai haut. Les autres ne sont pas donc étudiés puisqu’ils sont supposés ne pas utiliser le quai haut mais d’autres axes, sans qu’on sache d’ailleurs lesquels.
Les trois quarts de la circulation chassée de la voie expresse ne sont ainsi pas pris en compte dans le bilan présenté au bon peuple en matière de pollution. Et Hidalgo ose parler d’impératif de santé publique. Le mépris des Parisiens atteint un degré rare.
En réalité, on est en présence d’une action démagogique et punitive qui fait fi de toute réflexion réelle sur un nouveau plan de circulation comme des villes comme Milan ou Londres ont pu les mener ces dernières décennies. La meilleure preuve en est l’indigence absolue de la réflexion sur l'accompagnement du projet par une amélioration de l'offre de transport alternative.
Il n'est en effet prévu en tout et pour tout qu'un prolongement de la ligne de bus 72 en direction de la Gare de Lyon après qu'elle ait bénéficié d'aménagements et ce à échéance non déterminée, au mieux en 2017 ! En langage fleuri, on appellerait cela du "foutage de gueule".
Enfin, sur le prétendu intérêt économique du projet, on est dans le dérisoire. La mairie utilise ad nauseam l'argument de l'amélioration de l'attractivité de la capitale qui selon elle se trouverait accrue par la piétonisation. Comme si cela déterminait l'implantation d'une entreprise à Paris ... La Commission d’enquête a fort justement évoqué une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme qui rappelle que : "A Paris, 80,2 % des déplacements en automobile ont un motif professionnel, dont 54 % pour aller au travail et 46 % pour l'exercice même d'une activité."
Cruellement, la Commission relève aussi que : "s'agissant de l'exploitation commerciale de locaux (permise par le projet), ils sont au nombre de cinq d'une surface entre 50 et 100 m² à l'exception de l'un deux qui offrirait une surface exploitable de 200 à 400 m²".
Bref, c’est du sous-sous-sous Paris Plage que nous concocte Hidalgo mais de manière définitive, sans qu’elle sache au passage quoi faire du très long tunnel des Tuileries et du tunnel Henri IV qui ne se prêtent en rien à une exploitation balnéaire ou festive !
D’ailleurs, après avoir fait un décompte précis de ce que la ville pourra réellement verdir, la Commission d’enquête est arrivée à un résultat comique : "1500 m² environ au total (pourront être gazonnés) auxquels s'ajouteront 25 arbres fruitiers palissés sur une surface totale fermée à la circulation de 4,5 ha (soit 45000 m2)". 3 % de la surface impactée pourront être transformés en espaces verts !
Là comme ailleurs, comme pour la question des HLM par exemple, Hidalgo s’estime en mesure de passer en force car l’opposition parisienne est inaudible, la presse bobo lui est acquise, le vote clientéliste des HLM la renforce et le gouvernement est trop faible pour lui résister.
Atlantico : Alors que la gestion d'une ville peut dans certains cas transcender les clivages partisans, est-ce vraiment le cas pour Paris depuis l'arrivée au pouvoir d'Anne Hidalgo ? Dans quelle mesure sa politique peut-elle être guidée avant tout par des convictions plus idéologiques que pragmatiques ?
Serge Federbusch : Hidalgo a une pratique sectaire de la gestion municipale et des ambitions nationales qu’elle dissimule à peine. Les vœux de l’opposition sont ignorés, les consultations des habitants manipulées, la communication prime sur tout, fidèle en cela aux méthodes de Delanoë. À ceci près qu’elle n’a pas le côté vaguement amusant et un tantinet ridicule de son prédécesseur, sorte d’animateur de Club Med reconverti en politique.
Elle utilise sans vergogne tous les instruments et les moyens de la collectivité locale la plus riche de France pour se positionner dans la course au leadership socialiste après 2017. Elle méprise une opposition qui, il est vrai, est très molle sous la direction défaillante de NKM.
Pour l’heure, grâce à la hausse des impôts directs, au quintuplement de la dette (!!!), aux rentrées liées à la fiscalité sur les droits de mutation, elle parvient encore à financer son système clientéliste. Mais le compte à rebours a commencé. Après 2017, elle accusera la droite de tous les maux pour expliquer ses échecs.
Cependant, si l’opposition municipale est un peu astucieuse, elle pourrait enfin faire éclater la vérité sur l’énorme gaspillage et la gabegie dont Paris est victime depuis 2001.
Serge Federbusch : Il faut comprendre qu’Hidalgo drape son cynisme et ses considérations politiciennes dans des grandes proclamations sur les Droits de l’Homme et la morale.
Elle a fait le choix stratégique, dans la perspective probable de la défaite des socialistes en 2017, de se positionner sur une ligne soi-disant puriste et très à gauche, incarnée par les frondeurs au Parlement. Son mari, Jean-Marc Germain, broute dans le même pré idéologique. C’est donc devenu une affaire de famille. Elle a le soutien actif de Plenel et de Médiapart, liés à elle et aidés par la mairie de Paris. Elle espère, dans le désarroi qui suivra la défaite, recoller les morceaux du parti à son bénéfice.
Il faut donc choisir ses marqueurs, ses symboles. L’accueil des prétendus migrants en est un par excellence qui permet de s’acheter un bonne conscience à peu de frais, du moins en théorie.
Car en pratique c’est une boîte de Pandore et l’effet d’appel d’air de ses proclamations d’hospitalité en attire sans cesse de nouveaux. Avec rouerie et grâce à la complicité du gouvernement, elle est parvenue pour l’instant à refiler plus ou moins discrètement le bébé aux communes de banlieue et de province : 26 évacuations avec relogement ailleurs qu’à Paris depuis juin dernier, qualifiées pompeusement de "mises à l’abri", ont été organisées par la Préfecture qui est devenue une sorte de filiale de la mairie.
Des maires victimes de ces transferts forcés se plaignent amèrement mais curieusement la presse bobo ne les entend pas.
Notons au passage que l’État a perdu toute autorité sur la municipalité et n’exerce plus aucune des prérogatives que la loi lui confère au bénéfice de l’intérêt du pays. On a vu des scènes surréalistes où tous les hauts cadres de la Préfecture sont mobilisés dès potron-minet pour tenter de réparer les dégâts de la politique d’Hidalgo en expédiant les migrants dans des bus. Les préfets d’antan doivent se retourner dans leurs uniformes.
Quoi qu’il en soit, on atteint désormais les 15 000 personnes "évacuées" dont un nombre non négligeable revient d’ailleurs rapidement.
L’annonce de l’ "ouverture d’un, voire deux camps" fait largement office de poudre aux yeux car on ne sait pas combien de places seront réellement proposées. Ce sera au maximum le dixième du nombre d’individus arrivés ces trois derniers mois. Comme l’afflux accélère en ce moment même en Italie, la solution est cosmétique est dérisoire.
Ce qu’il faut, c’est rendre les frontières imperméables en dénonçant définitivement Schengen. Mais évidemment ce n’est pas le discours de la "gauche".
Le modèle d’Hidalgo est celui de Grande-Synthe (Nord) que l'État entend pourtant fermer ! On nage en plein délire : il s'agit de créer une sorte de mini-ville dans la ville qui les hébergerait jusqu'à ce que des places soient trouvées dans les "hôtels d'urgence" actuellement encombrés par les déboutés du droit d'asile que le gouvernement n'a pas le courage d'expulser.
Atlantico : La semaine dernière, la commission d'enquête publique sur la piétonisation des voies sur berge rive droite à Paris a rendu un avis défavorable à ce projet. Pourtant, Anne Hidalgo a indiqué vouloir passer en force et ne pas tenir compte de cet avis, qui avait été par ailleurs demandé par la mairie elle-même. Comment peut-on qualifier cette conception de la pratique du pouvoir ? D'autres domaines d'actions de la mairie sont-ils également concernés (logement, environnement, action sociale, etc.) ?
Cette affaire d’interdiction de la circulation sur la voie expresse rive droite est une fois encore une absurdité démagogique. Elle mérite qu’on s’y arrête car ses conséquences seront dévastatrices. Elle illustre parfaitement le penchant autoritaire et méprisant d’Hidalgo.
La Commission d’enquête publique a étrillé le projet en donnant un avis défavorable, ce qui est rarissime. On la comprend : tout est truqué dans les chiffres fournis par la mairie.
D’abord, le périmètre de l'enquête était manipulé. La mairie a proclamé son souhait "de faire bénéficier au plus grand nombre un espace de promenade". Si l'on suit cette logique, il fallait donc étudier les effets de la mesure là où s'effectuent les reports de trafic et tenir compte de ses conséquences pour les 43 000 usagers qui empruntent aujourd'hui la voie sur berge.
Or, le report du trafic se fera nécessairement sur des arrondissements non inclus dans le périmètre de l'enquête, en particulier sur le sixième arrondissement avec un fort report sur le boulevard Saint-Germain. Les bobos du coin sont prévenus ! Par ailleurs, la mairie s’est refusée à dire quoi que ce soit sur la nature, l'origine et la destination du trafic sur la voie Georges Pompidou et donc de répondre aux objections des élus du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine ainsi que de la métropole pour qui la fermeture de la voie sur berge ne concerne pas que Paris et ne peut être prise sans une concertation s'étendant aux communes périphériques.
Ensuite, les conséquences réelles sur la circulation et la pollution ont été sciemment escamotées par la mairie d’Hidalgo.
Ainsi, dans l'étude d'impact que la mairie a fournie, il est fait état de conséquences sur les conditions de circulation (allongement des temps de parcours, réduction de la vitesse moyenne...) "modérées et transitoires en raison d'un phénomène "d'évaporation" du trafic du simple fait de la fermeture de l'axe de circulation". Mais c’est de la pensée magique ! Rien ne lui permet d’affirmer que cette "évaporation" aura lieu.
En matière de pollution, contre laquelle ce projet est censé lutter, la manipulation devient consternante. En effet, pour apprécier les conséquences sur la qualité de l’air, la mairie les a étudiées sur une bande d’une largeur de …100 mètres !!!
D’un côté il y a la Seine, elle ne prend donc pas de risques. Et, de l’autre, Hidalgo et ses services ont considéré que seul un quart des véhicules interdits de voie expresse se reportera sur le quai haut. Les autres ne sont pas donc étudiés puisqu’ils sont supposés ne pas utiliser le quai haut mais d’autres axes, sans qu’on sache d’ailleurs lesquels.
Les trois quarts de la circulation chassée de la voie expresse ne sont ainsi pas pris en compte dans le bilan présenté au bon peuple en matière de pollution. Et Hidalgo ose parler d’impératif de santé publique. Le mépris des Parisiens atteint un degré rare.
En réalité, on est en présence d’une action démagogique et punitive qui fait fi de toute réflexion réelle sur un nouveau plan de circulation comme des villes comme Milan ou Londres ont pu les mener ces dernières décennies. La meilleure preuve en est l’indigence absolue de la réflexion sur l'accompagnement du projet par une amélioration de l'offre de transport alternative.
Il n'est en effet prévu en tout et pour tout qu'un prolongement de la ligne de bus 72 en direction de la Gare de Lyon après qu'elle ait bénéficié d'aménagements et ce à échéance non déterminée, au mieux en 2017 ! En langage fleuri, on appellerait cela du "foutage de gueule".
Enfin, sur le prétendu intérêt économique du projet, on est dans le dérisoire. La mairie utilise ad nauseam l'argument de l'amélioration de l'attractivité de la capitale qui selon elle se trouverait accrue par la piétonisation. Comme si cela déterminait l'implantation d'une entreprise à Paris ... La Commission d’enquête a fort justement évoqué une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme qui rappelle que : "A Paris, 80,2 % des déplacements en automobile ont un motif professionnel, dont 54 % pour aller au travail et 46 % pour l'exercice même d'une activité."
Cruellement, la Commission relève aussi que : "s'agissant de l'exploitation commerciale de locaux (permise par le projet), ils sont au nombre de cinq d'une surface entre 50 et 100 m² à l'exception de l'un deux qui offrirait une surface exploitable de 200 à 400 m²".
Bref, c’est du sous-sous-sous Paris Plage que nous concocte Hidalgo mais de manière définitive, sans qu’elle sache au passage quoi faire du très long tunnel des Tuileries et du tunnel Henri IV qui ne se prêtent en rien à une exploitation balnéaire ou festive !
D’ailleurs, après avoir fait un décompte précis de ce que la ville pourra réellement verdir, la Commission d’enquête est arrivée à un résultat comique : "1500 m² environ au total (pourront être gazonnés) auxquels s'ajouteront 25 arbres fruitiers palissés sur une surface totale fermée à la circulation de 4,5 ha (soit 45000 m2)". 3 % de la surface impactée pourront être transformés en espaces verts !
Là comme ailleurs, comme pour la question des HLM par exemple, Hidalgo s’estime en mesure de passer en force car l’opposition parisienne est inaudible, la presse bobo lui est acquise, le vote clientéliste des HLM la renforce et le gouvernement est trop faible pour lui résister.
Atlantico : Alors que la gestion d'une ville peut dans certains cas transcender les clivages partisans, est-ce vraiment le cas pour Paris depuis l'arrivée au pouvoir d'Anne Hidalgo ? Dans quelle mesure sa politique peut-elle être guidée avant tout par des convictions plus idéologiques que pragmatiques ?
Serge Federbusch : Hidalgo a une pratique sectaire de la gestion municipale et des ambitions nationales qu’elle dissimule à peine. Les vœux de l’opposition sont ignorés, les consultations des habitants manipulées, la communication prime sur tout, fidèle en cela aux méthodes de Delanoë. À ceci près qu’elle n’a pas le côté vaguement amusant et un tantinet ridicule de son prédécesseur, sorte d’animateur de Club Med reconverti en politique.
Elle utilise sans vergogne tous les instruments et les moyens de la collectivité locale la plus riche de France pour se positionner dans la course au leadership socialiste après 2017. Elle méprise une opposition qui, il est vrai, est très molle sous la direction défaillante de NKM.
Pour l’heure, grâce à la hausse des impôts directs, au quintuplement de la dette (!!!), aux rentrées liées à la fiscalité sur les droits de mutation, elle parvient encore à financer son système clientéliste. Mais le compte à rebours a commencé. Après 2017, elle accusera la droite de tous les maux pour expliquer ses échecs.
Cependant, si l’opposition municipale est un peu astucieuse, elle pourrait enfin faire éclater la vérité sur l’énorme gaspillage et la gabegie dont Paris est victime depuis 2001.