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Bruneseau dans l'inconnu


Alors que, partout dans Paris, les projets de Delanoë s'enlisent, un coin du Sud-Est parisien est en pleine ébullition. Pelleteuses, foreuses, grues y sont à l'oeuvre et en bouleversent le relief. Des ponts sont lancés, des voies tracées mais la finalité de tout ce chambardement est encore à trouver. C'est ici que la petite ceinture s'invite dans le ballet des engins de chantier, comme nous le révèle cette semaine Jacques Gauthier, sensible aux ondes telluriques qui agitent Masséna-Bruneseau.

Les pontifes de l'Hôtel-de-ville se décideront-ils à regarder cette belle aux rails dormants de Paris Rive gauche ou persisteront-ils dans leur déni du réel ?



Bruneseau dans l'inconnu
La photo ci-contre montre ce que taisent la mairie de Paris et la SEMAPA : la démolition-reconstruction du pont-rail de la petite ceinture qui franchit le faisceau ferroviaire d'Austerlitz. Mais si l'on reconstruit, il faudra bien y mettre quelque chose, ou alors le gaspillage des fonds municipaux atteindrait des sommets !

Car, après avoir rabâché pendant 7 ans que la petite ceinture deviendrait coulée verte, la gauche plurielle parisienne a dû aller à Canossa et signer en 2006 avec RFF un protocole d'accord qui affirme sans aucune ambigüité le caractère ferroviaire de la ligne et la préservation de son intégrité et de sa continuité. Cette reculade explique le silence municipal dans la présentation du futur quartier Masséna-Bruneseau faite par Anne Hidalgo le 6 avril 2009 dans la halle aux farines de l'université des Grands Moulins, quartier qui sera aménagé essentiellement sur des emprises ferroviaires : celles des silos à ciment Calcia ( secteur Rives de Seine ) et des ateliers SNCF de maintenance mécanique ( secteur Triangle sud).

Officiellement, la petite ceinture n'existe pas et n'a jamais existé pour les aménageurs de Paris Rive gauche qui l'ont gommée de la ZAC depuis 20 ans et n'ont jamais su l'intégrer pour en faire une composante de son développement , de sa desserte, de son attractivité ...

En fait, Masséna-Bruneseau rassemble actuellement trois grands chantiers de génie civil : la démolition-reconstruction du pont Masséna, l'achèvement de l'avenue de France et la construction de l'allée Paris-Ivry. Cette allée permettra de passer sous le boulevard du Général Jean-Simon ( ex boulevard Masséna ) et de relier l'université Denis Diderot au site occupé par le centre logistique des ciments Calcia, destiné à accueillir les tours dont la communication municipale ne sait plus se dépêtrer.

La liaison entre Paris et Ivry serait donc une voie piétonne constituée en réalité de trois ponts : deux ponts-rails et un pont-rue, un premier pont-rail pour le raccordement de la petite ceinture au faisceau d'Austerlitz, un second pour la ligne elle-même et un troisième pour la circulation automobile.

L'existence de ces deux-ponts-rails conduit à s'interroger sur ce qui pourrait y circuler au profit du secteur Masséna-Bruneseau . La réponse est évidente : deux tram-trains, l'un d'Austerlitz à pont Cardinet et l'autre de Cité Universitaire à gare de Lyon avec une station de correspondance à leur jonction, c'est-à-dire au pied de l'école d'architecture de Paris Val de Seine dont les élèves pourraient dresser les plans à titre de travaux pratiques.

Ces deux tram-trains feraient voies communes sur le pont National jusqu'à la station La Rapée-Bercy, station appelée à desservir la dernière zone d'aménagement de Paris où Madame de Panafieu proposait d'organiser une expo universelle en 2020.

Ils seraient mille fois plus utiles pour desservir le quartier Masséna-Bruneseau que le tramway des maréchaux qui n'offrira - si la stupide décision de le construire est poursuivie - aucune liaison avec les gares d'Austerlitz,de Lyon, le RER C et ne comportera aucun arrêt proche du quai Panhard et Levassor.

Sur son trajet, ce tram-train passerait devant la gare qui figure sur la photo ( ex gare d' Orléans-ceinture ) achetée 1,2 M € en 2007 par la ville de Paris pour y installer un centre des arts de la rue, du cirque et de la marionnette, ce qui offrirait aux voyageurs du tram-train l'occasion d'aller applaudir les guignols (les vrais pas certains autres). Seul le BV ( bâtiment voyageurs) a été vendu par la SNCF et RFF demeure propriétaire de la plate-forme, des quais, du remblai et de son terrain d'assise.

Comme les voies d'un tram-train sont franchissables par les piétons, une voie cyclo-pédestre pourrait contourner la gare côté Nord pour desservir les immeubles qui seraient édifiés sur les grandes boîtes à trains construites dans le secteur Masséna-sud, boites à trains dont les missions n'apparaissent pas clairement dans les objectifs de développement de la ZAC Paris Rive gauche.

Enfin ... tout cela présuppose que la raison revienne dans un dossier des transports parisiens géré en dépit du bon sens par Delanoë & Co depuis 2001.


Lundi 25 Mai 2009
Serge Federbusch





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