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La France à la porte !


L'avenue de France, ex-futur axe grandiose du 13ème arrondissement devenu cul-de-sac, se voit désormais promise à un débouché en demi patte d'oie dans la Zac Paris Dérive Gauche nous apprend Jacques Gauthier.



La France à la porte !
Une enquête publique concernant le secteur Masséna-Bruneseau (13ème) est actuellement en cours en mairie de cet arrondissement (du 10 février au 12 mars 2010).

Elle a pour objet la modification du PLU local et les travaux de viabilisation du secteur. Côté PLU, il s'agit de densifier au maximum le périmètre pour y loger les mètres-carrés que la ville de Paris peine à construire sur la dalle de couverture des voies ferrées et de porter la hauteur des constructions à 200 m (bureaux) et 50 m (logements dont une bonne partie clientélistes) tout en réduisant à pas grand chose les surfaces plantées. Côté voirie, on y apprend que l'avenue de France attendra encore longtemps sa patte-d'oie terminale avec le boulevard des Maréchaux (bd du Général Jean-Simon remplaçant celui du maréchal Masséna).

Masséna-Bruneseau, c'est le croupion de la ZAC PDG (Paris Dérive Gauche), cette ZAC bancale qui claudique un pied sur les voies ferrées d'Austerlitz, un pied sur une dalle de couverture invendable à cause des trépidations et du vacarme des trains qui roulent dessous, d'où l'idée géniale de Tramsès 2, maire de Paris, de transvaser les M² de la dalle un peu plus loin entre périph et maréchaux sur un vrai sol situé en zone inondable.

Dans l'immédiat, on ne réalisera donc qu'une demi-patte d'oie au nord de la pompeusement dénommée "porte de France" avec comme conséquence la réduction de moitié de la station du T3 puisque cette station devait occuper tout l'espace compris entre les deux branches terminales de la patte-d'oie.

La réalisation de l'autre demi-patte-d'oie ( côté sud ) est renvoyée à 2021, s'il y a de l'argent pour construire la dalle au-dessus des trains d'Austerlitz, c'est-à-dire s'il y a des investisseurs privés décidés à se payer une part de dalle pour faire plaisir à Delanoë, l'homme du néant des dalles. La porte de France sera, pendant 10 ans et plus, la porte de la sous-France avec sa demi-patte-d'oie et son demi-tram.

Autre curiosité : la construction d'un tunnel anxiogène de plus de 100 m de long sous les bretelles de l'échangeur de la porte de la Gare et du périph' pour les circulations "douces" entre Paris et Ivry. A ceux qui aimeraient avoir un avant-goût des sensations fortes engendrées par la traversée du futur tunnel, nous conseillons la coulée verte sous la rue de Reuilly ( 12ème ) - longueur 134 mètres. On comprend aisément, à voir ce projet d'aménagement délirant, qu'il ait fait fuir magistrats et avocats que Tramsès 2 voulait parquer contre le périph' avec vue imprenable sur voies ferrées et usine d'incinération d'ordures ménagères.

Encore un bel exemple des merveilleuses réalisations urbaines et architecturales vantées à Paris...

Mercredi 3 Mars 2010
Serge Federbusch






1.Posté par Pierre Bocquiault le 17/03/2010 23:02
Ce qui serait scandaleux mais hélas probable, sur ce site, serait la traversée à niveau, de la Ceinture ferroviaire, par les deux voies routières formant la fameuse patte d'oie et par la rue Einstein, plus à l'est, soit 3 passages à niveau distants de quelques dizaines de mètres : c'est la mort asurée pour la continuité de la Ceinture et pour le site propre intégrale qu'elle constitue (son atout principal par rapport à une autre ligne...).
Déjà la chaussée et les bordures de trottoirs de la rue A.Einstein sont posées en travers de l'ancienne plate-forme de la Ceinture !!! C'est en contradiction avec les récentes assurances du président du STIF et cela ne serait pas légal; la ligne n'est pas déclassée !
Les plans disponibles dans le cadre de l'actuelle enquête publique ne sont pas assez détaillés pour conclure si la continuité vers la "Ceinture Rive Gauche" est assurée en surface, en souterrain (il n'y a guère de place) ou plus du tout ! Le Commisaire enquêteur, rencontré le 12 mars dernier, se renseigne...
Agissons tous dans le cadre de cette dernière enquête publique pour empêcher l'irréparable !
L'enquête publque se termine le 27 mars 2010.

2.Posté par Pierre Bocquiault le 29/03/2010 23:32
Les 2 enquêtes publiques sur le secteur Masséna Bruneseau (Paris 13ème) sont maintenant terminées. Bien que ces enquêtes portent sur la révision du PLU, afin de déplafonner le secteur et y construire des tours de bureaux et de logements, et sur les travaux de voirie, essentiellement le remodelage de l'échangeur avec le Périphérique,
le comissaire-enquêteur, suite à ma demande et à de nombreuses autres interrogations déposées par des individuels et des associations à propos de la Petite Ceinture, a bien voulu interroger RFF, SNCF, SEMAPA et Ville de Paris, pour savoir si la continuité de cette ligne serait assurée.

Il apparait, comme c'était à craindre, que la continuité sera assurée, mais en pointillés, c'est à dire par trois franchissements très rapprochés entre eux et à niveau avec les 3 nouvelles avenues lancées en travers de l'ancienne plate-forme ! Solution inédite en pleine ville, et qui promet de beaux bouchons avec le trafic automobile prévisible au raccordement de l'Avenue de France et du Bd du Général Jean-Simon, et la liaison avec le Périphérique tout proche, via la rue Bruneseau.

Cette triple dégradation du site propre intégral, principal atout de la Petite Ceinture, (et qui manque si cruellement à la ligne parallèle du tramway T3), pénalisera évidemment toute réactivation de la Petite Ceinture, que ce soit pour les hypothétiques trains de marchandises (but officiel de ces passages à niveaux) ou pour un service voyageurs, qu'il soit assuré par tramway ou par tram train, et a fortiori pour des options de type RER ou métro.

Cette dégradation n'est comptabilisée pour personne; elle est gratuite ! C'est, semble-t-il, un cadeau que RFF fait aux auteurs et bénéficiaires du projet Paris Rive Gauche, au détriment d'un patrimoine ferroviaire vieux de 150 ans et dont il reste à ce jour une plate-forme continue et parfaitement ré-utilisable sur 23 km, en pleine ville, sans interférence avec le trafic automobile.

Si un jour, un projet voulait rétablir le site propre intégral que l'on prévoit aujourd’hui de supprimer localement sur le secteur Masséna Bruneseau, il aurait évidemment à supporter l'intégralité des coûts de constructions des ouvrages nécessaire à ce rétablissement. Il deviendrait donc plus onéreux et plus difficile à accepter !
Tout ceci est-il légal ? Est-ce conforme aux accords RFF - Ville de Paris de 2006 et au classement de la plate-forme de la Ceinture ferroviaire qui en a découlé ?

3.Posté par Jacques Gauthier le 31/03/2010 08:05
Les 2 enquêtes publiques sur le secteur Masséna Bruneseau ( modification du PLU et travaux d'investissement routier ) trouvent leur origine dans le fiasco financier d'une opération d'aménagement fondée sur dalle.
Comme les investisseurs immobiliers ne sont pas preneurs de parts de dalle , il faut vendre des M² ailleurs que sur le tapis roulant des trains d'Austerlitz pour éviter la banqueroute et donc les construire sur la terre ferme entre maréchaux et périphérique ce qui explique l'abandon du plafond des 37 m. Comme ces M² supplémentaires impliquent au préalable la reconstruction du dépôt CALCIA, la démolition -reconstruction de l'échangeur et du centre de contrôle de la circulation du périph. on comprend pourquoi la mairie de Paris insiste tant pour fixer le nouveau plafond constructif à 200 m car il faut augmenter la constructibilité au M² pour équilibrer financièrement le projet et en tirer un bénéfice pour verser un boni à la SNCF qui assure le portage foncier...
Ces enquêtes publiques vont aussi permettre d'aborder un sujet tabou dans l'urbanisme parisien : quel avenir pour la petite ceinture ferroviaire après la débandade des Khmers-Verts parisiens obsédés par l'idée de la changer en " corridor écologique ".
La réalisation de deux passages à niveau à l'intersection de la ligne ,de l'avenue de France et de la rue Albert Einstein ne passera pas inaperçu d'autant que le conseil de Paris vient de voter la démolition- reconstruction du pont-rail de la rue de Patay comme préalable à l'extension de la ligne T3 jusqu'à la porte de Vitry.
C'est seulement à l'issue de ce chantier qu'il conviendra de voir dans quelles conditions pourront être engagés les travaux du T3 à porte de Vitry .
Ces deux passages à niveau , avenue de France et rue Albert Einstein , seront-ils un bien ou un mal pour la PCF ? A sa construction ,la ligne rive droite ( des Batignolles à Ivry ) comportait 11 passages à niveau ce qui ne l'empêchait ni de transporter des marchandises,ni des voyageurs. Les lignes T2 et T4 en comportent plusieurs ce qui ne freine pas leur exploitation,
D'autres passages à niveau sont programmés sur la PCF , notamment à Eole-Evangile et il serait opportun d'engager un débat public sur l'influence bénéfique desdits PN sur l'avenir d'une ligne qui , par suite d'une colllusion entre Messieurs HUCHON et DELANOE a été bannie du projet de SDRIF.



4.Posté par Pierre Bocquiault le 31/03/2010 11:51
Désolé de contredire M. Gauthier, mais les PN ne peuvent que ralentir toute exploitation d'une ligne de tramway, quand ils conditionnent le passage du tram par l'attente d'une interruption de la circulation automobile gouvernée par des feux, comme c'est le cas sur le T4, heureusement situé dans une banlieue où la densité d'habitants et le trafic routier sont bien plus faibles que dans Paris.
Quant aux PN anciennement présents sur la Petite Ceinture, au nord et à l'est, ils ont été supprimés, au prix de travaux considérables, en 1888-1889 (voir les photos d'époques sur gallica.bnf.fr, cote PH297A), en raison de l'interférence, devenue déjà intolérable, entre trafic routier et ferroviaire, et des nombreux accidents qu'ils ont provoqués. On ne les regrettera donc pas.
Au contraire, il faut faire valoir l'atout essentiel de la Petite Ceinture ferroviaire, telle qu'elle subsiste encore au nord, à l'est et au sud, de manière continue sur 23 km en pleine ville : sa séparation complète vis à vis de la circulation automobile !
Et on ne peut que regretter toute atteinte à cette spécificité, dans le cadre des projets actuels, de la Gare de Rungis, de Masséna Bruneseau (Voir plus haut), et de Paris Nord Est !!!!

5.Posté par Pierre Bocquiault le 27/04/2010 12:23
C'est tout le projet de la Porte de France qui est à revoir !
Les voitures devraient emprunter l'allée souterraine Paris - Ivry, tandis que les "circulations-douces" devraient passer à l'air libre, de l'avenue de France à Ivry par en dessus, sans couper les deux voies ferrées de la Petite Ceinture, présente sur le site depuis quelque 150 ans; cette ligne en site propre intégral a un trop fort potentiel pour être abandonnée aux modes urbanistiques actuelles !
L'intervention devient nécessaire, d'un homme politique capable, par exemple et s'il est encore temps (2ème lecture à l'assemblée ?), de déposer un amendement à la loi du Grand Paris, qui interdirait toute destruction de ligne ferroviaire abandonnée ou toute atteinte à son intégrité, à l'intérieur du périmètre de l'agglomération parisienne, pour ménager l'avenir ! On dépense des millions d'euros pour supprimer 14 passages à niveau sur la tangentielle nord; doit-on en inventer de toute pièce dans Paris, là où la densité est de l'ordre de 25 000 habitants /km² ?

6.Posté par REGNAULT le 13/04/2011 15:20
Je suis absolument en désaccord total avec vos propos. Il est peut-être temps de penser aux habitants des boulevards extérieurs. Maintenant que le tramway est en construction, on ne va pas cerner les immeubles avec d'un côté le tramway et de l'autre un train ou un tram-train. ll est clair qu'aujourd'hui la solution la plus harmonieuse serait de transformer la PC en espace vert accessible.

7.Posté par Pierre Bocquiault le 20/04/2011 23:34
Dans l’intervention parue sous le nom de Regnault et datée du 13/04/2011, les raisons invoquées pour justifier un désaccord total avec mes propos sont très étonnantes.
On aurait pu croire en effet que les centaines de millions d’euros dépensées pour aménager les boulevards des Maréchaux, en complément de la construction du tramway T3, et pour couvrir le Périphérique, à la Porte des Lilas et à celle de Vanves, étaient la marque manifeste que la collectivité prenait en compte les conditions de vie des habitants et usagers des quartiers concernés !
L’opération aurait-elle échoué ? Le tramway roulant presqu’à vide la nuit est-il trop bruyant ? Ou la dépense consentie est-elle encore insuffisante ?

Quand la principale nuisance sonore dans cette couronne est due au trafic routier sur le Périphérique, croit-on pouvoir la compenser en condamnant toute possibilité de réactivation d’une desserte sur la Ceinture ferroviaire, vieille d’un siècle et demi, et en transformant celle-ci en jardin ? Serait-ce bien conforme au « Grenelle de l’Environnement » ?

Poussé par la crainte de voir les « habitants des boulevards extérieurs » potentiellement cernés par le tramway T3 côté boulevard, et par un train ou un tram-train sur la Ceinture, Regnault défend ce qu’il appelle la « solution la plus harmonieuse » : l’aménagement de la Ceinture en espace vert accessible.

Cette présentation est bien caricaturale et la crainte très exagérée. La réalité est en effet plus complexe et moins sombre, pour peu que l’on reste objectif.
Considérons la totalité de la plate-forme de la Ceinture à l’abandon : à l’ouest (d’Auteuil à la Porte de la Muette) aucun tram n’est prévu et le risque d’encerclement des habitants par les rails n’existe donc pas ; au nord ouest (de Péreire-Levallois aux Batignolles, soit 1,5 Km) et à l’est (de l’Evangile à la rue d’Avron, soit 5,8 Km) les boulevards et leurs trams sont bien trop éloignés de la Ceinture pour que leurs riverains se sentent cernés par les rails : plusieurs pâtés de maisons s’inscrivent entre les deux infrastructures, comme l’examen d’un plan ou une visite sur place peut en convaincre chacun.

Mais même sur le reste de la boucle, c’est à dire au nord (4,4 Km), au sud-est et au sud (12,8 Km), peu de logements possèdent à la fois des fenêtres exposées sur le boulevard et d’autres sur la Ceinture. Et même peu d’habitations ou de propriétés sont globalement dans cette situation de double exposition. En particulier, ce n’est naturellement pas le cas des nombreux immeubles en brique rouges de la SAGI, densément peuplés, qui sont très majoritairement situés sur le côté extérieur desdits boulevards !
L’ancienne zone des fortifications, autrefois prévue comme ceinture verte de la capitale, comporte encore, malgré la présence du Périphérique, nombre de terrains de sport et de squares sinon de promenades vertes.
Ajoutons que les voies de la Ceinture sont déjà couvertes par les tunnels d’origine ou par des dalles végétalisées sur plus de 30% du tracé considéré ; et que l’ensemble de la plate-forme ferroviaire ne se prête à l’aménagement en jardins accessibles et agréables que sur une partie restreinte de son étendue.

Personnellement, étant moi-même amateur de botanique et de jardins, en même temps que très sensible au bruit, j’ai toujours pris soin, dans mes propositions sur la réactivation de la Ceinture, de tenir compte du bien être des riverains et de leur éviter tout risque de dépréciation du patrimoine immobilier. C’est ainsi que, depuis le début des années 1990, je suggère la desserte de la ligne par un métro compatible avec le gabarit ferroviaire, silencieux, rapide et capacitaire, circulant dans la verdure mais seulement en semaine, de 7h à 21h (plus de 90% de la fréquentation quotidienne des transports publics franciliens a lieu dans cette plage horaire).
La discrétion acoustique du matériel roulant peut être obtenue par le recours au roulement sur pneus, ou grâce à des technologies éprouvées mais récentes que l’on semble ignorer ici : rames à moteurs électriques linéaires, voies ferrées sur amortisseurs, protections acoustiques en forme de tunnels translucides, etc… A cette ligne particulière, il faut apporter une solution spécifique !
Le lecteur intéressé pourra lire l’hebdomadaire La Vie du Rail (version abonnés) du 27 octobre 2010, qui a bien voulu publier mes propositions, ou la contribution au débat public sur le Grand Paris figurant à cette adresse : http://www.debatpublic-reseau-grandparis.org/_script/ntsp-document-file_download.php?document_id=2922&document_file_id=3062

Enfin il faut rappeler que la Petite Ceinture fait partie intégrante du réseau ferroviaire national, qu’elle n’a pas été déclassée, et que l’absence de circulation ferroviaire qu’elle connaît depuis les années 1990 est liée à l’organisation interne du réseau ferré et de son exploitation, et non à des considérations environnementales, qui, elles, ne peuvent que militer pour sa réactivation dans le respect du voisinage.


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