Connectez-vous
DELANOPOLIS
Revenir à l'accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte | Partager

Un nouveau lauréat pour la Truffe de plumes !



Contrairement aux prix décernés à des célébrités bien installées, notre prestigieuse distinction a aussi pour ambition de tirer de l’anonymat des individus qui n’en espèrent pas tant.

C’est donc avec un sentiment du devoir citoyen accompli que nous l’attribuerons à une certaine Elisabeth Bourguinat, que peu de gens connaissent mais qui est devenue, ces dernières années, une sorte de Pasionaria micro-locale. Elle s’agite en effet sans trêve ni relâche au sein de l’association Accomplir, dans le quartier des Halles.

Par ces temps de libéral-socialisme, nous aurons l’audace de puiser dans l’analyse léniniste pour comprendre ce cas d’école. L’heureuse récipiendaire est en effet la parfaite illustration de ce que le grand camarade russe qualifiait d’ « idiote utile ».

Débarquant à Paris il y a quelques années pour faire une thèse et une carrière sorbonicole, elle s’est y cassée les dents et a immédiatement trouvé l’explication de ses déboires : les universitaires parisiens sont des pédants insensibles à sa pensée gorgée de bon sens.

Hélas, les politiciens sont soumis à la contrainte de réélection et sont plus fragiles que les sorbonnards face aux comportements agressifs. Cherchant un nouveau sens à sa vie dans son association, elle s’est employée, tel un virus dans un organisme fragile, à tirer parti des faiblesses des élus en charge du dossier du réaménagement des Halles, intimidés par tant d’opiniâtreté.

De 2002 à 2004, elle fit feu de tout bois pour promouvoir sa vision villageoise du cœur de Paris, les Halles devant fonctionner comme une placette et un jardinet protégés des mouvements de la métropole, dont on entend pourtant le sourd grondement dans les tréfonds de la gare RER. Elle n’aurait guère eu de succès si elle n’avait pleinement rempli son rôle d’idiote utile. Son combat contre le projet de Rem Koolhaas rencontrait en effet les intérêts très puissants des gestionnaires du centre commercial qui craignaient, eux, que les foules se voient offrir la possibilité de sortir de la gare sans passer devant leurs boutiques. Cette alliance hétéroclite eut raison de l’intérêt de Paris, Delanoë préférant à l’époque s’investir dans un projet plus consensuel : les jeux Olympiques.

Depuis 2005, elle continue de s’agiter avec un autre étendard cette fois : la préservation du jardin Lalanne et de la place René Cassin, au droit de Saint-Eustache. Mais son combat ne rejoint plus aujourd’hui les intérêts des marchands et contrarie ceux de Delanoë qui veut lancer les travaux rapidement pour se faire passer pour un maire bâtisseur avant les présidentielles. L’idiote a perdu son utilité.

Comme cette situation est difficile à vivre, elle a lancé son Association à la recherche d’un bouc-émissaire : l’auteur de ces lignes, un certain Serge Federbusch, autrefois directeur de la Sem chargée du dossier des Halles.

Elle prétend donc que la disparition programmée du Jardin Lalanne est le fait de ce conspirateur machiavélique. Hélas, cette décision était permise dès 2003 par le programme des études de définition, approuvé maintes fois par la ville et son maire.

Il y était admis que les concepteurs puissent le faire disparaître à la simple condition de lui substituer un lieu remplissant les mêmes fonctions. Plus gênant encore pour notre ex-utilité, Elisabeth Bourguinat a participé comme représentante des associations au jury du concours pour le nouveau bâtiment des Halles. Et elle a applaudi bruyamment au projet de Canopée. Ce dernier n’est pourtant guère compatible avec le maintien de son jardin fétiche.

Placée devant ses contradictions et hésitant encore à critiquer le maire qui lui avait tant cédé, elle tente une ultime pirouette. Elle retrouve alors une certaine utilité puisque s’en prendre avec véhémence audit Federbusch, c’est attaquer un empêcheur de communiquer en rond doublé d’un élu d’opposition. Serait-ce la recherche d’une victime expiatoire pour sceller une réconciliation ?

Décernons malgré tout sans rancune notre Truffe de plumes à ce gourou de microcosme et observons avec gourmandise la manière dont elle va se dépatouiller de ses incohérences.

Lundi 9 Juin 2008
Serge Federbusch






1.Posté par Dupuy le 04/07/2008 17:33
Cher Monsieur
Habitant les Halles, je trouve vos propos sur E Bourguinat consternant de bétises, (car la méchanceté est toujours bête), quoique bien rédigés ; et je salue son courage pour lutter avec un certain bon sens contre le projet du Forum des halles, confirmé par le soutien qu'elle trouve auprès de la population, pour qui ce qui existe ne doit pas forcément être rasé pour le profit de quelques noms célèbres
H Dupuy

Nouveau commentaire :

Editos | Les Dernières Nouvelles de Delanopolis | Brèves de trottoir | Ségo Bashing | PariBao - le Dazibao de Paris | Delanopolis hors les murs | Delanopolis Street Art | Gastropolis | Le Delanopolis littéraire | Jouez au Delanopolis | Chroniques Jupitériennes