"Monsieur le Préfet de Police,
Notre association : "Vigilance République", fondée pour promouvoir un aménagement raisonné et raisonnable de la place de la République à Paris a déjà eu l’occasion de vous faire part de ses inquiétudes au sujet des projets municipaux et de rencontrer vos collaborateurs pour souligner le caractère indispensable d’une expérimentation des aménagements envisagés avant tous travaux définitifs.
Elle a été surprise d’entendre dire à plusieurs reprises par les responsables de la mairie, notamment Madame LEPETIT, adjointe au maire chargée de la circulation, que vous n’exigeriez pas ce test pourtant crucial au vu de l’impact prévisible de ce réaménagement sur la circulation dans tout Paris.
Elle l’est d’autant plus qu’elle tient à attirer votre attention sur ce qui lui semble une dérive dangereuse de ce projet. Il ne s'agit plus en effet désormais de réaménagement de la place mais d'un bouleversement des conditions de circulation de l'axe banlieue nord/nord-est vers le centre et le sud de Paris.
Les « solutions » envisagées interdisent toute circulation nord-sud à la hauteur de la place et donc l'impossibilité pour le trafic provenant de la rue du Fg du Temple d'aller directement rue du Temple et rue de Turbigo pour rejoindre Chatelet-les Halles et le sud de Paris.
Dans un premier temps, le chef de projet de la mairie de Paris, M. CHOUARD, prévoyait un détournement par la rue de Malte mais, vu l'importance de la circulation dans la rue du Faubourg du Temple, il s'est rendu compte que son option était ingérable et, à la dernière réunion publique, il a proposé de détourner le flux de véhicules à la hauteur du quai de Valmy-Boulevard Jules Ferry en précisant que les délestages pourraient commencer au niveau des Boulevards de la Villette et de Belleville puis rue St Maur et avenue Parmentier, axes pourtant déjà très chargés et qui sont orientés est-ouest alors qu'il s'agit de répondre à des besoins de circulation nord-sud.
Il s'ajoute à tout cela l'arrivée annoncée d’Autolib’(3000 véhicules dans un premier temps), la mise en double sens du boulevard Saint Martin et la volonté de la mairie de mettre fin au débouché de la rue Beaurepaire sur le boulevard de Magenta et la place de la République.
Notre association recueille en permanence les doléances des automobilistes et des riverains concernant le ratage de la rénovation du boulevard de Magenta. Nous souhaitons donc éviter la survenue des mêmes erreurs qui conduisent à l'asphyxie de l'économie parisienne, contribuent à la dégradation des conditions de vie des habitants, à la croissance de la pollution et qui va à l'encontre de la construction du Grand Paris.
D'ailleurs, les communes de banlieues concernées par le bon fonctionnement de cet axe nord-sud n'ont pas été consultées. Pour toutes ces raisons nous faisons appel à votre intervention et à celles de vos services afin que ce projet respecte l’intérêt général pour un axe qui y contribue.
Pour notre association, il demeure impératif qu'il y ait une expérimentation grandeur nature, pendant plusieurs semaines, du projet avant tout démarrage des travaux. La place de la République a autant d’importance que les voies sur berges et, par courrier en date du 29 juillet 2009 ci-joint, vous aviez indiqué : « En tout état de cause, la réglementation de la circulation et du stationnement sur la place de la République ressortissent de ma compétence (et) je n’écarte pas la possibilité de demander le moment venu la réalisation d’une expérimentation si les éléments d’analyse qui seront présentés ne m’apparaissent pas déterminer clairement les conditions de circulation et de sécurité des usagers de l’espace public ».
A l’évidence ces conditions ne sont pas clairement établies aujourd’hui : aucun élément d’analyse n’est présenté au public et ceux qui sont obtenus hors de l’action de la mairie démontrent tous que la circulation est menacée dans tout le centre de Paris. Nous vous demandons donc publiquement de soumettre les projets municipaux à une indispensable épreuve de vérité.
Serge FEDERBUSCH Martine WEILL-RAYNAL Jean-François THORAVAL
Président Vice-Présidente Secrétaire Général"
Conseiller du 10ème arrondissement Conseiller du 3ème arrondissement
Espérons que le préfet répondra à l'association : il serait bien dommage qu'il soit considéré dans le futur comme co-responsable de la catastrophe annoncée ...
A suivre.
