Tout commence naturellement par la révolution d'octobre, qui soulève l'espoir et même l'enthousiasme de jeunes artistes, juifs pour la plupart, soudainement libérés des interdits du régime tsariste, avant que la chape de plomb du parti communiste ne remplace bien vite celle de l'Ancien régime et ne s'abatte sur la Russie en général et sur eux en particulier.
On l'oublie aujourd'hui au vu de son triste parcours ultérieur, mais le régime bolchévik était au départ porté par les meilleures intentions et la promesse d'un avenir radieux fait d'égalité, de liberté et de fraternité.
Au lendemain de la révolution, c'est aussitôt une improbable ébullition à Vitebsk, ville de Biélorussie sans grand prestige artistique jusqu'alors.
Mais voilà, un jeune génie y vit : Marc Chagall. Il fonde un école d'art ouverte à tous et enseigne le dessin et la peinture à partir des exemples alors méconnus de Matisse, Cézanne et Picasso. Son art est une synthèse brillante, humble et aujourd'hui encore déconcertante de surréalisme avant l'heure, de déconstructivisme, de fantaisie naïve, d'exploration d'un espace morcelé par le prisme cubisant.
C'est un art profondément personnel et original. L'enseignement de Chagall tend à aider, sans esprit systématique ni dogme, chaque étudiant/artiste à trouver son propre mode d'expression.
Se joue pourtant rapidement entre un maître qui ne voulait pas l'être et ses étudiants une incompréhension mutuelle, une trahison des idéaux par les idées mêmes qui les formulaient.
Chagall est comme dépossédé de son école par Malévitch, venu s'y réfugier pour des raisons essentiellement économiques et El Lissitsky, architecte d'une incroyable fécondité plastique. Quand Malévitch se répand en écrits pesants et verbeux, El Lissitsky produit des figures abstraites dynamiques et colorées d'une inventivité intense.
Chagall partira à Moscou et continuera à se jouer des codes, comme le portrait de l'artiste constructiviste ci-dessus reproduit le montre avec humour et malice.
Peu de temps après, l'ordre règne à nouveau et le feu de paille s'éteint à Vitebsk. Mais, près de 100 ans plus tard, la clarté produite par ce brasier, dont témoigne une magnifique réunion de tableaux, dessins et maquettes, reste éblouissante.
Et la possibilité d'admirer les deux amants volant au dessus de Vitebsk, oeuvre majeure de Chagall quittant rarement les cimaises de la galerie Trétiakov à Moscou, devrait suffire à elle-seule à vous convaincre de vous précipiter à Beaubourg.
On l'oublie aujourd'hui au vu de son triste parcours ultérieur, mais le régime bolchévik était au départ porté par les meilleures intentions et la promesse d'un avenir radieux fait d'égalité, de liberté et de fraternité.
Au lendemain de la révolution, c'est aussitôt une improbable ébullition à Vitebsk, ville de Biélorussie sans grand prestige artistique jusqu'alors.
Mais voilà, un jeune génie y vit : Marc Chagall. Il fonde un école d'art ouverte à tous et enseigne le dessin et la peinture à partir des exemples alors méconnus de Matisse, Cézanne et Picasso. Son art est une synthèse brillante, humble et aujourd'hui encore déconcertante de surréalisme avant l'heure, de déconstructivisme, de fantaisie naïve, d'exploration d'un espace morcelé par le prisme cubisant.
C'est un art profondément personnel et original. L'enseignement de Chagall tend à aider, sans esprit systématique ni dogme, chaque étudiant/artiste à trouver son propre mode d'expression.
Se joue pourtant rapidement entre un maître qui ne voulait pas l'être et ses étudiants une incompréhension mutuelle, une trahison des idéaux par les idées mêmes qui les formulaient.
Chagall est comme dépossédé de son école par Malévitch, venu s'y réfugier pour des raisons essentiellement économiques et El Lissitsky, architecte d'une incroyable fécondité plastique. Quand Malévitch se répand en écrits pesants et verbeux, El Lissitsky produit des figures abstraites dynamiques et colorées d'une inventivité intense.
Chagall partira à Moscou et continuera à se jouer des codes, comme le portrait de l'artiste constructiviste ci-dessus reproduit le montre avec humour et malice.
Peu de temps après, l'ordre règne à nouveau et le feu de paille s'éteint à Vitebsk. Mais, près de 100 ans plus tard, la clarté produite par ce brasier, dont témoigne une magnifique réunion de tableaux, dessins et maquettes, reste éblouissante.
Et la possibilité d'admirer les deux amants volant au dessus de Vitebsk, oeuvre majeure de Chagall quittant rarement les cimaises de la galerie Trétiakov à Moscou, devrait suffire à elle-seule à vous convaincre de vous précipiter à Beaubourg.