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Culturopolis Express !




Un nouveau parcours ultra-rapide pour humer l'air culturel parisien ...



Culturopolis Express !
Roy Lichtenstein à Beaubourg

Reproduits dans les livres d'art sous forme de vignettes, les tableaux du Pop art's pope connaissent un curieux destin : pensés par leur auteur comme des formes agrandies de BD ou de publicités, ils reviennent dans ces ouvrages à leur dimension d'origine et perdent en quelque sorte, au passage, un part essentielle de leur intérêt.

Car il faut les voir pour les croire. La technique de Liechtenstein était hautement rigoureuse, pointilleuse autant que pointilliste et nonobstant d'une très grande fantaisie. Il se jouait merveilleusement des codes visuels de son époque. Transposées sur ses châssis, les images de pin-up, de combats aériens, de loupe, postes de radio, etc. acquièrent une véritable noblesse esthétique. Liechtenstein a retrouvé l'humilité de l'acte de peindre et de sculpter en ressourçant cette activité pour riches et puissants par des emprunts massifs aux images les plus populaires.

Ses tableaux ultimes, variations sur les thèmes classiques de la peinture chinoise, sont peu connus mais ils sont, comme tout le reste de son oeuvre impressionnante et foisonnante, d'une grande inventivité. Quant au rocher de lettré revisité dans l'acier (cf photo ci-dessus), c'est une petite merveille de drôlerie. Bref, Liechtenstein avait tout du grand maître : dévouement à un labeur incessant, recherche permanente de l'innovation nourrie de références au passé, souci extrême de la qualité de la réalisation, authenticité des convictions malgré la réussite sociale (il était l'un des artistes les plus cotés de son vivant). Une exposition à ne pas manquer pour découvrir une oeuvre dont on croît, à tort, tout connaître et qui est pourtant encore très surprenante.


Charles Ratton et l'invention des arts primitifs

Le rôle des galeristes et marchands a toujours été primordial dans l'acceptation et la diffusion des oeuvres d'art. La production de l'Afrique noire ou de l'Amérique latine n'a pas fait exception à cette règle dont le simple énoncé agaçait autrefois les conservateurs de musée mais qui est mieux comprise aujourd'hui.

A part quelques esthètes et artistes au goût ultra-sophistiqué, comme Tristan Tzara et Picasso, il fallut donc attendre Charles Ratton pour que le primitif soit dégagé de l'ethnographie pour être rangé parmi les beaux-arts. L'exposition de Branly tente de rendre hommage à ce découvreur au goût très sûr qui eut entre ses mains certaines des plus belles pièces aujourd'hui dans les musées.

Elle pêche un peu par une analyse insuffisante de la technique même du métier de marchand et du fonctionnement du marché de l'art. Il eut été intéressant de savoir où Ratton trouvait ses fétiches, combien il les payait, à qui et combien il les vendait, comment il se défiait des copies qui infectent ce type de production jusque dans les galeries et les collections les plus prestigieuses, etc. Comme la galerie Ratton-Ladrière est encore en activité, la chose n'est peut-être il est vraie pas très simple ...

En tout cas, les pièces exposées sont naturellement de premier ordre.


Jordaens au Petit Palais

Peintre au solide talent décoratif bien installé dans la bourgeoisie anversoise, Jacob Jordaens a été un peu hâtivement réduit aux énormes tables chargées de victuailles et autres tableaux de chasse qui ornent des linéaires entiers de cimaises dans tous les grands musées. Les quelques portraits familiaux qui nous sont présentés montrent qu'il savait faire mieux que cela. Mais quand les commissaires de l'exposition tentent de le mettre à égalité sur un trépied dont les deux autres bases seraient Rubens et Van Dyck, ils ne sont guère convaincants. L'extrême virtuosité technique de ces deux grands maîtres d'Anvers les a clairement conduits à des sommets où Jordaens ne les a pas accompagnés. Pour autant, l'exposition décrit de manière très intéressante les conséquences des luttes politiques et religieuses dans ces Pays-Bas alors coupés en deux, entre Espagnols et Provinces-Unies.


Esquisses romantiques au musée de la vie du même nom

Comme l'art baroque, dont il est une sorte de réédition profane, l'art romantique se prête parfaitement à la contemplation des esquisses, où la liberté et la virtuosité des peintres se montrent sans entraves. Outre les incontournables Delacroix et Géricault, on appréciera particulièrement les oeuvres d'Ary Scheffer, injustement sous-estimé.


Bronzes impériaux chinois à Cernuschi

Il y a peu, la collection Zuellig de bronzes archaïques nous émerveillait à Guimet. Dès le 10ème siècle, princes et riches bourgeois chinois en pensaient d'ailleurs de même puisqu'ils les collectionnèrent ardemment et, faute de marchandise, les firent d'abord copier puis les livrèrent à l'inspiration de leurs artistes du moment. L'art du bronze connut donc un nouvel épanouissement sous les Tang, lequel dura jusqu'à la période républicaine. Henri Cernuschi, dans ses immenses emplettes asiatiques, en ramena des quantités appréciables. Ils n'ont pas le caractère hautement émouvant de leur ancêtres pré-historiques, mais ce sont de fort jolies pièces, très précisément travaillées, avec la minutie propre à l'art chinois.


Tip Top

Comment renouveler le genre comique dans le cinéma français ? Serge Bozon a tenté le coup en s'adjoignant les services de deux des meilleures actrices de l'hexagone, Isabelle Huppert et Sandrine Kiberlain. Il s'est alors adonné à une sorte d'exercice de surréalisme banlieusard avec comme prétexte des meurtres mystérieux d'indics parmi les immigrés maghrébins d'une cité déprimée. L'incongru y est, le décalé est constant, mais la machine tourne tellement à vide, elle est tellement sans sens ni signification qu'on se demande à quoi tout cela rimait, si ce n'est ratisser comme de coutume quelques sofica et un improbable fonds d'aide à la création luxembourgeois. Dommage donc pour Kiberlain et Huppert.


White House Down

Ce genre de nanar n'est évidement intéressant que par ce qu'il nous révèle des rapports entre Hollywood et la politique américaine. Comme on pouvait s'y attendre, on y trouvera un panégyrique d'Obama, dont la cote ne faiblit pas encore à Los Angeles. Attendons les effets du dégonflement syrien ... Rassurez-vous : les super-vilains d'extrême-droite seront défaits et la société multi-culturelle triomphera, évitant au passage une apocalypse nucléaire dont on va finir par se sentir frustrés ! Décidément, le brave docteur Folamour n'a toujours pas trouvé de digne successeur.


Lundi 23 Septembre 2013
Serge Federbusch





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