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Culturopolis, encore un zapping culturel du Delanopolis !



Il est passé par ici, il repassera par là !



Culturopolis, encore un zapping culturel du Delanopolis !
D'abord, attaquons nous à un mythe. Désolé de le dire, mais l'exposition du Grand Palais ne fait que confirmer le caractère surfait de l'oeuvre d'Hopper. Là où l'artiste américain fut le meilleur, c'est dans ses illustrations "alimentaires" parfaitement léchées de couvertures pour des magazines touristiques.

Quand il s'est mis, le succès venu, à systématiquement répéter des scènes d'intérieur et autres paysages glacés malgré le soleil et la lumière qui les inondent, il a produit des images que nombre de critiques qualifient d'intemporelles mais qui sont surtout des exercices d'un formalisme stérile. On peut tenter d'y voir l'oeuvre d'un Vermeer du 20ème siècle. Mais le génie hollandais aimait ses personnages, il les rendait accessibles, humains, présents à ceux qui, plusieurs siècles plus tard, les admireraient saisis dans leur quotidien. Chez Hopper, on ne voit qu'un enregistrement clinique et froid qui ne dit rien de très original sur la condition humaine.

D'une toute autre envergure est la peinture de Soutine, mise en valeur à l'Orangerie à partir du fonds déjà riche des toiles léguées par la veuve de Paul Guillaume. Cette manière inimitable de déstructurer les perspectives et les plans dans ses paysages, sorte de démarche cubisante avec des moyens expressionnistes, aboutit à des oeuvres admirables. Suivent les séries de portraits fouaillés dans la chair des modèles, les fantastiques natures mortes au boeuf écorché ou à la raie : tout est d'une virtuosité et d'une inventivité absolument maîtrisées. Soutine est le digne successeur de Greco ou de Van Gogh. Réjouissons-nous que son oeuvre soit pour une part importante conservée en France.

A propos, il est assez irritant de voir à quel point les tableaux d'Edouard Goerg des années 1920-1930, sont totalement occultés des collections de l'Orangerie, alors pourtant que Guillaume le tenait à juste titre pour un peintre de grande qualité - du moins sur cette période - et que sa collection en compte plusieurs. Mais c'est une autre histoire.

Au cinéma, la carrière de "Populaire" semble décevoir les espoirs mis en elle. Ce n'est guère étonnant : malgré le talent de Déborah François, cette histoire improbable de cendrillon de la machine à écrire est narrée de manière trop outrancièrement caricaturale pour être convaincante. Quant aux anciennes dactylos, il n'est pas sûr qu'elles aient tant envie que cela qu'on leur rappelle leur vie d'esclaves du clavier.

Autre film décevant : Cogan avec Brad Pitt. Le cabotinage nonchalant du blondinet le plus sympa d'Hollywood ne suffit pas à rendre attrayant ce film pesamment didactique, qui entend s'échapper dans le message politique, égratigne un peu Obama, ne nous montre que des crétins et fait penser à une médiocre copie d'un élève besogneux d'une école de scénariste.

Au suivant ...

Dimanche 16 Décembre 2012
Serge Federbusch





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