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Dieulereprenne


Difficile de déjouer le piège tendu par Dieudonné. La méthode de la mairie de Paris n'est d'ailleurs pas la bonne. Alors, autant aller droit au but.



Dieulereprenne
Très fort ce Dieudonné ! Pour un peu, il nous ferait approuver Delanoë, quand ce dernier menace de faire en sorte qu'il ne puisse plus se produire sur scène à Paris.

Hélas, l'idée n'est pas bonne, puisque juridiquement, sauf à prouver qu'il y a trouble à l'ordre public, la fermeture d'un théâtre ou l'interdiction de s'y produire n'ont pas de base légale. N'importe quel tribunal administratif, saisi en référé, annulerait cette décision municipale. Le site Rue 89 a d'ailleurs fait un point sur le sujet (voir en cliquant ici). Et Dieudonné pourrait à la fois crier à la censure et à la victoire.

Le mieux serait bien sûr de le traiter par l'indifférence, de ne jamais parler de ses provocations commercialement intéressées. Mais il est déjà trop tard. Les médias ont besoin de la pitance que Dieudonné leur fournit sous forme de "dérapages" savamment contrôlés. Et l'on passe vite de Charybde en Scylla. La tolérance le conforte et la dénonciation le promeut.

Mais, cette fois, Dieudonné est allé trop loin. Non pas en invitant Faurisson, ni en lui remettant un prix de la provocation. Tout cela n'est pas très grave. En se commettant avec Faurisson ou Le Pen, Dieudonné ne fait d'ailleurs que livrer sa véritable identité.

Ce qui était proprement insupportable, c'était d'avoir déguisé un de ses employés en déporté et d'avoir qualifié ce costume d'"habit de lumière". De quelle lumière s'agissait-il ? De celle jetée par les crématoires ? Cette insulte à la mémoire des millions d'humains morts après avoir porté ces guenilles - et souvent avant même d'avoir même eu le temps de les porter - est intolérable. Elle banalise le crime au point d'ôter toute inhibition à des criminels en puissance.

Comment pourrions-nous honorer, dans de futures cérémonies, celles et ceux qui sont tombés, victimes de l’holocauste, si nous acceptions pareil outrage ? Nos hommages seraient vides de sens. Il ne faut plus s'interroger sur la bonne attitude à adopter face à Dieudonné, ni tergiverser. Car, tôt ou tard, il recommencera, avec une audience sans cesse accrue.

Il faut le sanctionner en se disant que, ma foi, même si cela ne l'arrête pas et qu'il en profite pour jouer au martyr, la peine infligée sera toujours bonne à prendre. Bref, tant qu'à faire, puisqu'aucune attitude n'est parfaite, autant qu'il souffre un peu.

La garde des sceaux a saisi le Parquet à ce sujet. Ce dernier pensera sûrement à regarder du côté du code pénal (article 33 de la loi du 29 juillet 1881 modifiée) qui prévoit jusqu’à six mois d’emprisonnement pour ce type d’injure. Puisqu'il ne s'agit pas à proprement parler de propos révisionnistes, là est le bon terrain.

Un petit tour à l'ombre lui ferait apprécier encore plus l'usage du mot lumière. Puisqu’il veut se faire passer pour une victime, il serait bon qu’il sache au moins ce que cela signifie.








Dimanche 18 Janvier 2009
Serge Federbusch





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