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Du suivisme, de l'oubli et du rire convulsif : une semaine culturotruc à Paris !




Pas grand chose de vraiment enthousiasmant cette semaine sur la scène parisienne, du moins pas grand chose qui soit arrivé jusqu'aux yeux et aux oreilles du Delanopolis ...



Du suivisme, de l'oubli et du rire convulsif : une semaine culturotruc à Paris !
D'abord, notre réticence à aller au théâtre, tant sont nombreuses les réalisations décevantes, avaient été emportées par une recommandation en temps ordinaire avisée : "Va donc v(b)oir Thé à la menthe ou thé citron" disait ce conseil de famille.

Désolé mon cher qui se reconnaîtra, cette comédie estampillée hilarante et échevelée par la critique unanime et récompensée par un Molière nous a certes fait rire mais d'un rire contaminé par la nervosité de la salle et le caractère saccadé de gags qui, pris un après l'autre, sont sans intérêt ni réel humour. La première partie de la pièce dans la pièce, où les acteurs répètent la pièce dans la pièce dans la pièce, est trop longue et les portraits d'abrutis trop grossiers. La seconde, quand la pièce dans la pièce se sépare de la pièce dans la pièce dans la pièce, est plus drôle mais d'un humour guignolesque plus qu'urbain.

Bref, il faudra choisir une autre tasse de thé.

"Time Out", film dont l'ambition vaguement esthétisante et politicaillisante est de nous mettre en garde contre une société post-capitaliste où la question du partage des ressources rares est réglée par la réduction du temps de vie alloué à chacun est pontifiant, convenu, ronflant et encombré par le cabotinage d'acteurs dont le jeune âge n'attend pas la faible valeur. Du cinéma pour Indignés ...

Enfin, dans le domaine des arts plastiques, Mac Paris, sympathique événement où les artistes vendent en direct leurs productions, nous a confirmé ce que nous redoutons d'année en année. Certes, la maîtrise technique est là, les inspirations sont profuses et tous les types de recherches plastiques sont explorés. Mais il manque à la quasi-totalité des exposants une idée vraiment originale. Dans ce monde encombré d'individualités, les vraies personnalités ne sont guère nombreuses. Mentions très honorable, toutefois, aux tableaux classiquement abstraits mais réussis D'Anne Commet, au bestiaire de Mélanie Duchaussoy et surtout mention spéciale à Zef, artiste qui tente de traduire en images et en sons le déplacement de poissons rouges dans un bocal. Il y a encore des efforts à faire mais il en remonte des bulles prometteuses.


Lundi 28 Novembre 2011
Serge Federbusch






1.Posté par Guillaume Laffly le 01/12/2011 11:07
Bravo, vous avez du nez. Vous arrivez à dire du mal, et à jouer la fine bouche, devant l'un des rares spectacles parisiens qui, sans passage télé chez les copains, sans subventions, sans mise en avant, est complet depuis sa création. Des salles pleines uniquement dues au bouche à oreille, le public n'ayant pas attendu de lire de bonnes critiques et un Molière amplement mérité.

Critique est un métier, parler des arbres et de la circulation est une chose, mais évidemment, taper sur un spectacle en quelques lignes est à la portée du premier venu, et puis, ne pas suivre l'avis du public, c'est faire croire à peu de frais à une indépendance d'esprit.

Les bonnes critiques ne remplissent pas les salles, votre mauvaise critique ne fera même pas perdre quelque fauteuils à ce spectacle.


2.Posté par Gaspard Grognard le 02/12/2011 01:06
L'art sans critique est une activité douteuse.
L'art, dans toutes ses expressions est par nature libre et probablement destiné à générer les controverses et les dénégations tout autant que les louanges et les admirations.
Tout artiste doit accepter que son expression, si elle fanatise X peut déplaire complètement à Y.
Enfin les foules qui se rendent toutes au même endroit en même temps, c'est une action assez près des « moutons de Panurge » !
L'art académique et obéissant, cela est généralement l'expression d'un système totalitaire.
Monsieur Laffly, reprenez-vous, et acceptez que la pièce de théâtre qui vous plaît tant, peut ne pas plaire à quelqu'un d'autre.

3.Posté par Guillaume Laffly le 02/12/2011 11:05
Monsieur Grognard, Je ne suis pas contre la critique. Simplement, je me permets de penser qu'elle peut être constructive, détaillée, précise. Je me permets de croire encore que si je ne suis pas d'accord avec un critique dont j'apprécie par ailleurs la prose, j'ai le droit de le lui dire dans la rubrique commentaires.

Que lis-je : "... nous a certes fait rire mais d'un rire contaminé par la nervosité de la salle et le caractère saccadé de gags qui, pris un après l'autre, sont sans intérêt ni réel humour. "

Donc, quand une salle entière rit, c'est par nervosité. Quand des gags s'enchainent, ils sont saccadés. Et donc une salle rit, mais de gags sans intérêt ni réel humour. Donc cette salle était sans doute composée de parfaits abrutis, à l'exception d'une personne.

Je veux bien, mais j'ai surtout l'impression que le critique s'en veut d'avoir ri.

Et si je vous suis bien, on peut critiquer un spectacle, mais pas une critique.

Vous me permettrez également de ne pas vous suivre quand vous parlez de "moutons de Panurge". C'est assez méprisant vis-à-vis de gens qui vont voir un spectacle, non ? Bien sur, vous pouvez le prendre de haut avec des gens qui rient de bon coeur, c'est votre droit. Ceux qui apprécient sont, d'après vous, non pas heureux, satisfaits, contents d'avoir passé une bonne soirée, mais fanatisés. Pourriez-vous m'expliquer comment on les a fanatisés ? Par quel lavage de cerveau on a procédé ? Donc, les amis qui ont conseillé d'aller voir ce spectacle sont des fanatiques ? Des membres d'une secte, qui cherchent à élargir l'audience d'un gourou ? Ou de bêtes "moutons de Panurge" ?

Le plus beau, c'est de parler d'"art académique et obéissant" : vous devriez réfléchir par vous-même, et au lieu de défendre un critique, aller voir le spectacle en question. Qui se moque bien justement de l'académisme, et avec un bonheur certain. En effet, si vous aviez vu cette pièce, vous pourriez nous préciser en quoi elle est académique et obéissante. Voilà qui serait une critique intéressante. Je me pourlèche d'avance.

Monsieur Grognard, reprenez-vous, accepter qu'un simple mouton de Panurge puisse ne pas être d'accord avec votre spécialiste es spectacle favori. Acceptez que des gens qui rient n'ont pas forcément tort. Et puis, s'il vous plait, prenez aussi les choses plus simplement. Inutile de parler d'Art à coups de sentences. Il s'agit uniquement de se divertir. Le totalitarisme que vous dénoncez dans votre fauteuil n'a rien à voir ici.

4.Posté par Gaspard Grognard le 02/12/2011 12:56
C'est parfait !
Sur ma chaise, et pas dans mon fauteuil, j'ai offensé quelqu'un.
Ce n'est ni mon habitude ni ma prédilection.
Dans ce cas, veuillez m'excuser, car je ne cherchais pas le moins du monde vous offenser.
Quant à l'idée des moutons de Panurge, ce n'était pas méprisant, juste une remarque sur les foules qui suivent les modes, et dont le jugement, souvent, ne sert pas les créateurs, dont vous êtes.
Attention, les succès venant d'un mouvement de foule sont satisfaisants pour le porte monnaie, mais pas forcément pour le talent.
Et de cela, vous en avez sûrement, alors, soyez vous même votre critique pour le conserver.
Bonne chance, quoique sur une scène, cela ne dit pas. Alors « merde » !

5.Posté par Hipstagazine.com le 02/12/2011 17:32
Ouah !

Ca barde !

Bravo monsieur Grognard vous avez raison de Gaspardgrogner !
et comme ce n'est pas contre nous, on est Hipstaravis !

Merci Monsieur Delanopolis de continuer,
encore et toujours, à si bien vous divertir pour nous,
pendant qu'on bosse fort...

Voulez-vous enfin Hipstagaziner avec nous ?

On a vraiment besoin d'un crtique Arty 360° tel que vous.

En ce moment, on a envie d'opéra (pas soap!),
quand allez-vous chez Garnier ou Bastille ?

N'allez surtout pas au Français,
c'est à côté du Palais Royal
et nous haïssons les colonnes de Buren.

6.Posté par Guillaume Laffly le 02/12/2011 19:12
Vous ne m'avez pas offensé monsieur. Mais vous faites encore erreur : je ne suis pas auteur, et je ne joue pas dans ce spectacle. Je l'ai par contre vu avec beaucoup de plaisir.

J'ai l'impression que nous ne parlons pas de la même chose. Vous écrivez :" Attention, les succès venant d'un mouvement de foule sont satisfaisants pour le porte-monnaie, mais pas forcément pour le talent. "

Je ne sais pas pour vous, mais demandez à n'importe quel acteur, auteur, directeur de théâtre, machiniste, ils vous diront qu'un succès au théâtre, c'est quand la salle est pleine tous les soirs. Il me semble que s'il n'y avait que des succès d'estime, il y aurait beaucoup de théâtres fermés.

Il y a donc mouvement de foule, mais pas comme dans le métro. Pas comme un effet de mode - pas sur cette durée. Un succès au théâtre n'est pas un mouvement de foule obnubilée par la mode, c'est la récompense d'un travail qui plait, soir après soir. Vous confondez effet de mode et bouche à oreille.

D'autre part, croyez-vous que, sans talent, sans esprit critique des acteurs, de l'auteur et du metteur en scène, un spectacle qui n'a eu aucun écho dans les émissions télévisées si promptes à recevoir un mannequin qui a signé d'un roman, ou un animateur radio qui se lance dans le one-man-show - ça, c'est l'effet de mode - pourrait encore contenter tous ces gens qui rient, nous dit-on, nerveusement ?

On peut ne pas aimer un spectacle. On peut soutenir une critique, mais sans avoir vu le spectacle en question, cela me semble aventureux. Comme soutenir que si une salle est pleine, c'est uniquement dû à un effet de mode, à un mouvement de foule, et non pas peut-être, tout simplement, parce que cela plait. N'est-ce pas Molière - encore un type qui a eu quelques succès, dus sans doute à la mode ? - qui disait que l'essentiel est de plaire ?

Alors bien sûr, que cela soit sans balourdise, sans vulgarité, sans bassesse. Mais je n'ai pas vu cela dans ce spectacle.

je ne saurais répondre à la personne suivante, je ne parle et ne lis que le français.

7.Posté par Gaspard Grognard le 02/12/2011 23:28
Oui, oui, vous avez sûrement raison…de votre point de vue.
Mais dîtes-vous bien que les foules se trompent souvent, dans les deux sens.
Dans les années 50, un auteur remplissait les théâtres, c'était André Roussin. Qui, à part les vieillards comme moi, se souvient de lui et ses excellentes pièces ?
Jean de Letraz, remplissait le théâtre du Palais-Royal, avec de piètres pièces. Oublié.
Sacha Guitry a connu des succès inimaginables et des échecs cuisants. Mais, parce que c'était un grand auteur, aujourd'hui on rejoue certaines de se pièces.
Et au cinéma que panser du film de Jean Renoir, « La règle du jeu ». Un four à sa sortie. Une data.
Représenté plusieurs années plus tard, c'est un triomphe. Et aujourd'hui, ce film fait partie du panthéon des œuvres cinématographiques.
Alors, voyez, les foules !!!
Quant aux personnes suivantes, les Hipsta quekchose, ce sont des clowns des forums. Mais ils ne manquent pas de talent.
Leur française c'est une sorte de volapûk, ou du louchebem moderne.
On nest pas obligé d'aimer, ils doivent pouvoir s'en consoler.

8.Posté par Guillaume Laffly le 03/12/2011 19:04
Vous avez une façon charmante de me dire que j’ai raison tout en ayant tort. Pourriez-vous m’expliquer en quoi mon point de vue est différent d’un autre ?

Et vous changez de sujet : d’un spectacle actuel, vous passez à des pièces des années cinquante ou même au-delà.

Vous allez chercher, pour m’expliquer que les foules se trompent, des exemples comme les pièces de Roussin, dont vous dites qu’elles sont excellentes, et qu’il remplissait les salles.

Donc, vous parlez d’un mouvement de foule, pour une pièce excellente. Mais je repose la question : si, quand François Périer jouait avec le succès que l’on sait Bobosse, les salles étaient pleines, était-ce du simplement à un effet de foule moutonnier, ou était-ce tout simplement, parce que l’auteur était excellent et ses interprètes aussi ? Le public qui allait voir cette pièce, par exemple, était-il dans l’erreur, se contentait-il de suivre la mode - ou appréciait-il un spectacle ?

Si je vous suis, et j’ai du mal, les foules qui déjà se trompaient à l’époque avaient tort d’aller voir jouer les pièces d’André Roussin, excellent auteur pourtant. Ou les foules se trompent-elles maintenant parce qu’elles ne vont plus voir les pièces d’André Roussin, dont le nom ne leur dit rien ? (mais là encore, les foules ne se trompent pas, on ne leur propose pas de pièces d’André Roussin, elles n’y peuvent rien)

Qu’auriez-vous dit à l’époque si j’avais parlé d’un spectacle raté, et écrit qu’il s’agissait seulement d’un effet de mode, et parlé de moutons de Panurge à propos de gens comme vous qui parlent d’un excellent auteur ?

Alors, bien sûr, des spectacles appréciés à l’époque ne sont plus joués. Peut-être ont-ils vieillis ? Etaient-ils pour autant mauvaises à leur époque ? Le rythme d’un spectacle ne peut plus être le même, quand la pièce Oscar a été reprise, avec Roland Giraud, il y a quelques années, il a fallu faire des coupes. Pourquoi ? Parce que si l’on pouvait, à la création, résumer à chaque début d’acte ce qui s’était passé dans l’acte précédent, ça n’est plus le cas. C’est juste un exemple.

Vous parlez des fours retentissants de Guitry. Franchement, si l’on regarde attentivement sa biographie, il n’en a pas eu beaucoup. Si l’on reprend aujourd’hui ses pièces, c’est parce que, tout simplement, ça marche. Effet de mode ? Les pièces de Molière sont reprises régulièrement. Ca marche – quand c’est bien fait. Effet de mode ? Effet de mode, les pièces de Feydeau ?

Suivisme des spectateurs, ou talent d’un auteur et de ses interprètes ?

Je pense que l’on peut demander à une salle de garder un air ému, concentré, lourd de sens, si on arrive à les convaincre que ce qu’ils voient est Le chef-d’œuvre absolu. Mais pas longtemps. Je pense que l’on peut envoyer des gens rire au spectacle de l’animateur télé, après les avoir bien prévenus que c’est drôle. Mais pas sur la durée.

On peut même aussi aborder le cinéma, pour expliquer que le public a tort, vous aller chercher Renoir. Alors bien sûr, on peut regarder la règle du Jeu avec plaisir. On peut penser que c’est un chef-d’œuvre. On peut aussi s’y ennuyer ferme. On peut le dire. Mais cela va encore mieux en expliquant pourquoi. Pas en se contentant de dire que ceux qui ont conseillé d’aller voir ce film sont des moutons de Panurge qui ont tort, parce que le public, déjà, n’avait pas applaudi Andromaque comme il l’aurait du, et que l’art ne peut se passer de critique, qui a raison avant tout le monde, c’est bien connu.

A propos, relisez la Critique des critiques de Pagnol.

Mais il ne s’agissait pas pour moi de parler des changements de goût du public. On peut parler de Jean de Letraz, mais quel rapport avec « Thé à la Menthe ou t’es citron ? »

Je ne comptais pas revenir sur l’histoire du théâtre, simplement m’étonner que l’on parle de suivisme, d’effet de mode, minimisant ainsi le succès d’un spectacle. – et réglant ainsi la question. Ca marche ? oh, vous savez, le public, si simplet, peut se tromper.

Et on ne peut pas tout expliquer en disant que le public a tort. On peut parfois aussi penser que les critiques se trompent, cela peut leur arriver aussi. Oui, les foules peuvent se tromper. Mais ça n’est pas parce que l’on n’apprécie pas un spectacle que l’on est forcément en avance sur son temps.

9.Posté par Gaspard Grognard le 05/12/2011 18:38
Tout ça parce qu'un critique n'a pas rit comme tout le monde.
C'est amusant de voir comment on peut monter une mayonnaise avec des mots.
Si la télévision, voire la radio acceptait de monter des débats avec des gens comme nous, ça changerait des éternels « aller-retours » des mêmes débatteurs.
Mais, nous ne sommes, apparemment pas connu des programmateurs.
Talents méconnus !

10.Posté par Guillaume Laffly le 05/12/2011 18:43
Ben oui, mais c'est tout le plaisir de la discussion ;-)

Mais attention à ce que vous écrivez : "un critique n'a pas rit comme tout le monde" ... c'est plutôt inquiétant pour lui !

Je regrette du coup d'être d'accord avec lui sur d'autres sujets, cela pourrait être amusant

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