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Dynasty ou fin de race ?



Dépouillé de cinq de ses plus belles oeuvres par l'impéritie de la gestion delano-girardienne, le Musée d'art moderne de la ville a rouvert sur une exposition très médiatisée qui ambitionne de révéler le dynamisme retrouvé des jeunes plasticiens français. Si telle est notre relève artistique, mieux vaut s'exiler !



Duncan Wylie, le seul héritier valable de cette dynastie
Duncan Wylie, le seul héritier valable de cette dynastie
Pourquoi Dynasty ? Parce que cette génération artistique nouvelle, i.e. née après 1973, a été nourrie au feuilleton américain éponyme, apprend-on à l'entrée de l'exposition. Plutôt que fréquenter les musées, les bordels ou, tout simplement, la rue, ces nouveaux-nouveaux-nouveaux créateurs ont donc ingurgité de la série télévisée d'outre-atlantique à base de coucheries texanes. Il ne faut pas être étroit d'esprit : les plus belles plantes peuvent pousser sur le fumier. Mais enfin, le résultat n'est pas garanti et, en l'espèce, la plupart des "oeuvres" présentées sont brouillonnes, insignifiantes ou anecdotiques. On croirait un exercice poussif "à-la-manière-de", la manière en question étant le plus souvent un énième sous-produit des provocations de Duchamp ou des dilatations de l'arte povera.

Duchamp avait tout compris à la récupération de l'image par la société de consommation, au nouveau statut de l'artiste qui, du seul fait de sa condition et non de sa production, pose son estampille sur ce qui doit être considéré comme artistique et de la bouillie pour intellectuels prolétarisés servie par les institutions culturelles. Le problème, c'est que Duchamp utilisait un fusil à un coup. Il a ouvert un placard que ses suiveurs ont pris pour un hangar. Les agglomérats de ficelle et de métal succèdent donc aux barbouillages sans un gramme d'innovation.

Du naufrage de cette nouvelle vague française, les seuls rescapés sont un américain : Duncan Wylie, auteur de vues d'immeubles effondrés qui, puisqu'il vit en France, se voit attrait à notre production nationale ; Guillaume Bresson qui peint des scènes d'agression dans des parkings germaniques et un Chinois dont nous avons perdu le nom mais qui transpose drôlement l'entassement de ses compatriotes et leur gavage dans un bocal de poissons rouges envahi de morceaux de sucre.

Franchement, le reste ne vaut pas tripette. Il faut se dire que les 40 sélectionnés (parmi 1.200 candidats semble-t-il ! ) sont davantage le reflet de la nullité du jury que celui des impétrants pour retrouver confiance dans notre jeunesse artistique.

Samedi 12 Juin 2010
Serge Federbusch






1.Posté par l'hérétique le 13/06/2010 22:57
En tout cas, j'aime beaucoup le tableau que vous avez choisi en illustration.

2.Posté par vinatier le 15/06/2010 18:15
l'exposition "Dynasty" se fait en association avec le palais de Tokyo: en prime, nous avons sur le toit, l'enseigne Respublica, éclairée jour & nuit, oeuvre d'un artiste bordelais.
Ci-dessous un extrait du texte expliquant la raison de cette enseigne lorsqu'elle était à Bordeaux:

"Respublica est une sculpture jouant sur l'évidence de ce qu'elle désigne : la République, ou plus génériquement la « chose publique » (res publica). Au sein de l'espace public, cette enseigne lumineuse agit de jour comme de nuit. Engageant sur les quais Louis XVIII les spectateurs dans une relation physique, frontale, liée à l'éblouissement, elle invitera, installée sur les silos à grains, à une lecture plus approfondie et contemplative, voire philosophique : que signifie la république aujourd'hui ? Quel est son sens ?
Comparable aux enseignes commerciales, ou liées au divertissement, qui émaillent le paysage urbain, l’œuvre semble arborer une « république » accessible : en revenant à sa formule latine originelle, elle soulève un questionnement par le biais de ce mot posé comme une énigme. Chaque individu peut alors faire l'expérience de sa propre lecture. La ville est le lieu social par excellence qui, par définition, échappe à la « marchandisation »

Nous avons là une union entre la Ville de Paris et l'Etat, entre Delanoë et Sarkozy.
Pendant ce temps tout ce superbe ensemble architectural est massacré par les skate-boards sous le regard de tout à chacun!!!!!!

3.Posté par Georges le 15/06/2010 18:20
Monsieur,

Duncan Wylie n'est pas américain, il est zimbabween (et il toujours digne de votre bénédiction?)
Avant d'écrire un brulot, et si vous souhaitez être au moins digne d'un critique d'art amateur (ce que j'en mettrai ma main à couper, vous n'êtes pas.), vérifiez vos faits.
Monsieur la critique d'art ne fait plus office de tir sportif depuis ... 1945.
Si vous souhaitez relever les travers qui existent entre le pouvoir, l'institution et la responsabilité des artistes (qui est le seul début de piste intéressant que vous nous faites sentir; oui sentir.) alors faites le et ne vous contentez pas d'un pseudo intérêt pour l'esthétique. D'autres le font beaucoup mieux que vous et les meilleurs critiques osent révéler les travers que vous ne faites qu'ériger en conspiration.
Votre critique est nul et selon moi votre protégé africain est un très mauvais peintre.

4.Posté par Serge Federbusch le 15/06/2010 19:31
@ Georges

Sur la nationalité de Wylie, il est présenté comme américain dans l'expo en question et considéré comme tel sur le site Evene http://www.evene.fr/celebre/biographie/duncan-wylie-20543.php .

Sur le reste, je vous laisse le monopole de l'intérêt réel pour l'esthétique.

Et vive le tir sportif en peinture (hommage à Saint-Phalle) !

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