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Le crime était trop couillon !



Où l'on apprend qu'un détour par le mécanisme victimaire est nécessaire pour comprendre pourquoi l'opinion pardonne à Sarkozy un "couillon" proféré aujourd'hui alors qu'elle lui reprochait "un pauvre con" hier ...



Le crime était trop couillon !
L’affaire est connue. Quelques mois après le début de son mandat, Nicolas Sarkozy, président de la république, visitait le salon de l’agriculture quand un escogriffe lui dit et lui répéta de ne pas lui serrer la main par peur d’être sali.

Ce citoyen irrespectueux se fit affubler à voix basse d’un « pauvre con » bien mérité.

Dans la bouche d’un président de la république, l’injure était inacceptable pour la quasi-totalité des commentateurs. Elle aurait en quelque sorte avili et dégradé le Président, sorte de surmoi de l’homme Sarkozy qui, de par ses fonctions, se devait de contrôler entièrement ses véhémences et son vocabulaire.

Soit. La sacralité du président est décidément une valeur forte, notamment pour une gauche qui passe pourtant son temps à décrier le caractère monarchique de la 5ème république. Comprenne qui pourra …

En tout cas, le même Nicolas Sarkozy, toujours président de la république nonobstant sa qualité de candidat à sa réélection, croise il y a peu un jeune journaliste et que lui dit-il ? En substance : « Je n’en ai rien à foutre de ta question » et « couillon » ! Il ne s’agit plus d’un pékin impoli comme en 2008 mais d’un membre de la corporation puissante et protégée des gens de médias. L’insulte est caractérisée, répétée, assumée.

Et que se passe-t-il ? Observe-t-on un déchaînement dans les médias ? Non. Une ou deux protestations de Manuel Valls et d’un blogueur hébergé sur le Nouvel Obs. Autant dire rien.

Serait-ce que le candidat peut s’affranchir du « parler » présidentiel ? Non, car il y a une semaine encore le même Sarkozy était harcelé sur les plateaux de télévision par le rappel de son écart de langage du salon de l’agriculture.

Alors ?

Tout simplement, le vent a tourné. S’il fallait une preuve du regain de faveur dont bénéficie le président sortant, ce serait celle là.

Elle est naturellement difficile à expliquer. Nous fournirons une hypothèse qui en vaut une autre. Au moins autant que les bonnes prestations télévisuelles de Nicolas Sarkozy, son aveu qu’il cesserait la politique en cas d’échec semble avoir eu un effet profond sur l’inconscient collectif de l’ « opinion ». Car ce que voulait une majorité de Français, en décriant Sarkozy et en s’apprêtant à la crucifier électoralement, c’était, symboliquement, voir la tête du roi rouler. Le mécanisme de la victime expiatoire, du bouc émissaire en temps de crise et d’angoisse collective jouait à plein.

Depuis que le roi a mis genou à terre en disant au peuple que : « oui, il avait parfois fauté » et que : « oui, s’il n’avait plus sa confiance, il disparaîtrait pour de bon », le meurtre rituel a, en quelque sorte été accompli.

Ce monarque républicain a fait acte de contrition, il est redevenu un peu humain, il a accepté son exécution symbolique. Il peut prétendre à être réélu. Le roi est mort, vive le roi !


Voir l'article source ICI.

Lundi 19 Mars 2012
Serge Federbusch






1.Posté par Parigot le 21/03/2012 13:39
Plus simplement, Serge, si tu revois l'enregistrement, ce "couillon" était amical, à la façon marseillaise......
C'est d'ailleurs comme cela que l'a pris l'intéressé!

2.Posté par Hubert Méry le 22/03/2012 23:39


Lisez ou relisez donc René Girard: La violence et le sacré, Le bouc émissaire, Des choses cachées depuis la fondation du monde, La route antique des hommes pervers ou/et J’ai vu Satan tomber comme l’éclair…

Si le mécanisme, liant une foule "angoissée" et la victime expiatoire joue à "plein", à condition que l’ensemble "les Français-Sarkozy" en remplisse ces conditions, ce qui est fort discutable, Nicolas Sarkozy ne bénéficiera d’aucun "regain de faveur" et sera battu non symboliquement mais réellement.



3.Posté par Hipstagazine.com le 28/03/2012 22:14

Le sarkosisme insultant est révolu, vive LA MEPRISANCE !

«Je veux apporter des réponses, des réponses qu'on ne comprendra pas dans certains cercles dirigeants, des réponses qu'on va regarder avec cette méprisance» a annoncé le président Sarkozy lors de son meeting de Nantes.

LA MEPRISANCE : nouveau concept ou mode de gouvernage ?

4.Posté par Hipstagazine.com le 29/03/2012 05:43

Faute d’être expert en savoir vivre, l’inventeur du «casse-toi pauv’con», du «couillon va», concours Lépine du vocabulaire, avec la géniale INVENTITUDE du «méprisage», mieux qu’un chef d’Etat est un très grand pro de la com.
Il pourra prendre la suite de Goudard et Séguéla, ce qui nous ôte quelques soucis quant à sa probable prochaine reconversion de jeune retraité.
Donc mercredi, il a encore piqué sa crise lors du conseil des Ministres.
L’histoire ne nous dit, hélas, pas de quoi, il les a traités.
Cependant, nous savons que ça a bardé…
« Si vous voulez que je vous trouve moi-même des interviews, dites-le ! .. J'en vois certains qui font campagne, c'est bien. Mais d'autres, on ne les voit pas assez ! Les chiffres du déficit, c'est bien mieux que prévu. vous n'en parlez pas ? Allez-y ! Vous voulez que je vous dise comment faire ? ».

Et Nicolas de les expédier à coups de pompes (à talonnettes ?) vers les rédactions les chaînes d'infos en continu « comme BFM Business », de la presse économique voire de la presse généraliste.
«Je vous signale que la presse quotidienne n'est pas contingentée par le temps de parole !» a conclu celui qui ne sait que trop qu'en politique, sans com, on ne va pas bien loin.

Sarkom en sait peu mais ce qu’il sait, il le sait parfaitement !




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