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Le silence des bobos



Votre Pot aux Roses de sang



Le silence des bobos

1 - Lemmings en pétard

«Même pas peur» proclamaient les slogans jusqu’à ce que l’explosion d’un pétard ne provoque une panique ressentie jusque dans les tréfonds du troisième arrondissement. Allons bon, il y a pourtant de quoi avoir peur ! Moins de Daech du reste que d’un président qui répugne toujours, par électoralisme, à nommer un mal qui a fait près de deux cents victimes depuis le début de l’année. Son Premier ministre est un peu moins dissimulé mais que pèse-t-il ? On multipliera donc les perquisitions chez les revendeurs de haschich pour calmer l’opinion et l’on annoncera des réformes constitutionnelles inutiles ... jusqu’au prochain attentat. Déjà les députés s’invectivent et les jihadistes rient si fort que le bruit des missiles ne couvrent pas leurs voix.


2 - Daech : une lutte des classes abâtardie qu’une gauche abâtardie ne comprend pas

Ceux qui ne croient pas à l’existence des bobos peuvent consulter la triste liste des morts de vendredi dernier. Journaliste aux Inrocks, plasticien, manager de bar branché, diplômé d'études cinématographiques travaillant pour des agences artistiques, ancienne mannequin reconvertie dans la blogosphère, rédacteur concepteur chez Publicis, infographiste, designeuse, monteuse chez Canal +, vidéaste, réalisateur de films publicitaires, cadre de maisons de disques, responsable de communication pour des institutions culturelles, directeur artistique, éditrice, etc. Leurs assassins n’ont certes pas le même profil, ayant grandi à Courcouronnes ou dans la banlieue de Bruxelles, sans qualification pour la plupart. Il est probable qu’ils ne soupçonnaient pas l’existence de la majorité des métiers qu’exerçaient leurs victimes.

La rage de l’extrémisme musulman est une réalité tout comme l’ambiguïté de certains énoncés du Coran qui prêtent aux interprétations les plus violentes et font fi de la liberté individuelle.

Pour autant, il ne faudrait pas, sans sombrer dans le simplisme d’un Emmanuel Todd, ignorer la dimension sociale des crimes de la semaine dernière, l’affrontement de classe entre ces deux jeunesses, l’une possédant le capital culturel qui lui permet de se mouvoir dans le post-moderne et l’autre ruminant ses haines et ses frustrations dans un repli communautaire bigot et violent.

La confrontation entre les réseaux ouverts des uns et les circuits fermés des autres est un facteur explicatif aussi pertinent que la fable du gouvernement sur un terrorisme importé pour des raisons géo-politiques. Le problème du radicalisme musulman est planétaire parce qu’il a partout le même fondement : le raidissement de modèles patriarcaux, un temps malmenés par le monde moderne et qui contre-attaquent violemment, attirant par leur radicalité les esprits égarés.

C’est bien ce qui rend la question particulièrement difficile à résoudre. La répugnance à employer des musulmans va s’accroître, les confinant dans des fonctions subalternes qui alimenteront les rancoeurs et la fureur. Comme la gauche française bienpensante a trahi depuis belle lurette, précisément depuis 1983, la classe ouvrière, elle est bras ballants devant cette évolution perverse qui lui échappe : un prolétariat qui ne se sent ni pote ni soumis, adhère à une religion involutive et échappe à la République.

Le drame est qu’il est désormais trop tard pour les thérapies au long cours. Quand aux remèdes d’urgence, nos chefs actuels, qui n’agissent que par des manoeuvres d’appareil et la manipulation de l’opinion avec l’aide des médias acquis à leurs intérêts, ils ne savent guère les pratiquer.

Une solution assez simple et plutôt libérale existe pourtant : mettre un prix substantiel pour l’information sur les menées des jihadistes et récompenser plus généreusement encore leur capture. Leurs petits camarades des cités et des mosquées, qui savent souvent de qui il s’agit, les livreront ou permettront leur mise hors d’état de nuire. Quant à la complaisance vis-à-vis de l’islam régressif, du voile à l’université et dans les lieux publics aux prêches radicaux, elle doit immédiatement faire place à la plus extrême fermeté. Les assassins prospèrent parce que nous sommes faibles. Face à la force, leur recul serait immédiat et ils ne trouveraient plus de relais dans leur propre communauté.


3 - Poutinomania

Adoreront-ils bientôt ce qu’il brûlaient il y a peu ? Les anciens contempteurs de Poutine voient désormais en l’autocrate russe leur planche de salut. Notre Mou-Président a lui-même entamé un virage sur l’aile ... de ce mirage. Mais le maître du Kremlin ne mérite ni excès de confiance ni indignité.

Empêtré dans une crise économique accentuée par la baisse du prix des matières premières, il hésite beaucoup plus qu’il ne le laisse entendre à engager des troupes sur le sol proche-oriental. Il ne faudrait pas qu’à nouveau nous partions isolés et à découvert. Quand on songe qu’il a fallu attendre ces deux derniers jours pour apprendre que les Américains allaient enfin nous donner les informations indispensables à l’efficacité de nos bombardements ! A quoi bon avoir envoyé nos avions ces dernières semaines ?

Quelle chance d’être aussi bien gouvernés en des temps si paisibles !


Mercredi 18 Novembre 2015
Serge Federbusch






1.Posté par Le concombre masqué le 18/11/2015 14:14
Je ne savais pas qu'il y eût tant de "rédacteurs concepteurs" à Mossoul, Alep, Palmyre, ou Baga. Ni qu'Asia Bibi fût responsable de communication.

2.Posté par Ciboulette le 18/11/2015 21:36
Résumer les Bobos à un métier, non !
J'exerce un de ceux cités plus haut, mais pas la moindre trace de bobohitude dans ma cervelle socialophobe et néanmoins Sarkophobe.
Poutinomaniaque avant l'heure, marinomaniaque avant tout le monde, il y a longtemps que je voyais venir l'horreur de vendredi.
Autour de moi, les Bobos, les vrais, ne veulent toujours pas comprendre. Tant qu'ils ne plongeront pas le nez dans leur propre sang ils ne comprendront pas. Ce n'est certes pas à souhaiter mais c'est assez terrifiant de vivre entourée de délirants. Cela doit porter un nom en psychiatrie, pas envie de chercher.
Les symptômes me suffisent.

3.Posté par Louis le 19/11/2015 02:08 (depuis mobile)
Les derniers développements montrent si on en doutait que les Burka et autres Habaya dissimulent facilement un homme, une arme, une bombe.. Il ne faut plus tolérer de soi-disant signes religieux..

4.Posté par Matteo Ucello le 19/11/2015 09:44
Les Français ont choisis un chef, il s'appelle François Hollande;
Cet homme est signifiant de leur mentalité et de leur état d'esprit du moment.
Les peuples ont les hommes politiques qu'ils méritent.
A quel moment vont-ils se rendre compte de leur erreur ? et exiger sa démission.
S'ils n'ont pas ce courage, qu'ils prennent les coups de bâton en bêlant comme des moutons !
L'histoire est cruelle et les faibles disparaissent toujours, il n'y a aucune moral dans ce constat.
Notre civilisation est à bout de souffle et nous commençons à la voir agoniser.
En face nous avons des minables... il est tout bonnement stupéfiant que nous nous couchions devant ces pieds nickelés...et pourtant c'est ce qui est en train de se passer.
C'est tout à fait pathétique.. heureusement dans le TGV des hommes se sont dressés...y en a-t-il encore assez ?

5.Posté par Maurice le 20/11/2015 08:31
@ Matteo Ucello : Les électeurs Français n'ont pas choisi Hollande, ils ont refusé de réélire Sarkozy, grande différence. Vous ne l'avez pas faite cette différence ?
@ Ciboulette : c'est le propre des bobos de ne pas se rendre-compte de ce qui les entoure, ils ne voient que ce qu'ils pensent être, pas le réel ; et encore, j'en connais qui refusent la réalité en invoquant toute sorte de raisons aussi délirantes les unes que les autres.

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