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Néfertiti : jours tranquilles à Berlin




Le Delanopolis, chaud partisan de la démocratie - dont l'avantage principal consiste à circonscrire l'agressivité populaire aux querelles internes et éviter ainsi qu'elle ne dérive vers l'expansionnisme extérieur - se réjouit naturellement des révolutions tunisienne et égyptienne. On ne sait pas encore ce qu'elles donneront mais, à long terme, la chute de ces peu sympathiques dictatures est un point de passage obligé sur la route de la normalisation arabe.

En attendant, laissons Néfertiti tranquille à Berlin, elle qui était menacée d'une procédure de reconduite à la frontière au prétexte de "retour" des oeuvres d'art sur les lieux de leur production.



Néfertiti : jours tranquilles à Berlin
Depuis quelques années, la pression des pays se considérant spoliés de leurs trésors nationaux va croissante. L'affaire emblématique des marbres du Parthénon a ouvert la boîte de Pandore et la France vient il y a peu de céder, sous l'habillage juridique peu convainquant d'un "prêt à long terme" aux demandes de retour de manuscrits coréens .

L'argumentaire des Anglais pour refuser la restitution des marbres d'Elgin est fondé notamment sur le fait que les sculptures de Phidias ont été sauvées de la destruction par leur achat et leur expédition en Grande-Bretagne.

Les émeutes en Egypte vont apporter l'eau de l'actualité à leur moulin car, il y a quelques semaines à peine, le Caire relançait sa demande de restitution du buste de la sublime épouse d'Akhénaton, qui toise ses admirateurs du haut de sa supériorité sociale, physique et intellectuelle depuis 3 400 ans. La destruction de deux momies au musée du Caire par des pilleurs tentant de tirer parti du désordre insurrectionnel, nous montre que ce type de risques est réel dans des pays encore instables.



Quelles larmes verserions-nous si, par malheur, la statue de Kéfren


Néfertiti : jours tranquilles à Berlin

Néfertiti : jours tranquilles à Berlin
... et le troisième sarcophage de Toutankhamon, les deux plus précieuses antiquités au monde, disparaissaient ou étaient endommagées ?

Berlin, il y a encore vingt ans, n'était pas l'endroit le plus sûr de la planète. Mais aujourd'hui, il y fait mieux vivre qu'au Caire pour les têtes couronnées.

Dimanche 30 Janvier 2011
Serge Federbusch





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