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"The Artist" : le triomphe du stéréotype planétaire !



Le producteur Harvey Weinstein, qui fait les oscars comme un pape fait les cardinaux, a donc décidé d'octroyer à "The Artist" cinq des précieuses statuettes. C'est une chance pour ce film qui n'est pas muet qu'en paroles.



"The Artist" : le triomphe du stéréotype planétaire !
"The Artist" ne dit rien. Vraiment rien. Une succession de poncifs et de situations éculées mettant en scène un acteur qui ne parvient pas à prendre le virage d'une nouvelle technique cinématographique tient lieu d'entier scénario. Sur le même thème, le grand Billy Wilder avait délivré un message incommensurablement supérieur et original. "The Artist" n'est qu'une illustration d'une idée simplette, même si elle est techniquement de qualité, ce qui est le minimum s'agissant d'un propos purement technique.

Alors, pourquoi un tel succès ? Weinstein, l'"homme aux soixante statuettes" est le tenant d'une sorte de cinéma d'auteur international, où les réalisateurs chinois, américains, japonais et européens s'échangent thèmes et procédés. Il a produit, entre autres choses, Tarantino, Shaolin Soccer, Princess Mononoke, The English patient, Shakespeare in love, etc. des films transnationaux d'esprit "world compagny".

L'avertissement lancé, depuis les plates bandes hollywoodiennes, par une petite bande de Français sur les dangers du refus des techniques cinématographiques nouvelles ne pouvait donc que lui plaire. En soi, la chose est sympathique. Le problème est que la plupart des produits de ce cinéma sont réduits à des stéréotypes. Il fallait le génie de Sergio Leone pour jouer des codes et des mythologies d'une société dans laquelle il n'avait pas grandi. Loin de fertiliser ces cultures, les exigences narratives réduites de ce cinéma conduisent à un appauvrissement des imaginaires.

"The Artist" ? Circulez, y a rien à entendre.

Mercredi 29 Février 2012
Serge Federbusch






1.Posté par Parigot le 05/03/2012 11:51
Allons bon ! Voila que le Delanopolis tombe dans l'auto flagellation, l'auto dénigrement, la morosité franchouillarde.... Arrêtons de bouder notre plaisir, pour une fois que les Ricains ne nous méprisent pas profitons-en ! ! ! !

2.Posté par Gaspardgrognard le 05/03/2012 23:55
En art, tous les avis s'expriment, tous les goûts existent et tous les rejets se manifestent.
Ce film, assez inattendu dans le monde des grosses machines, véritables démonstrations d'effets spéciaux et de violence accompagnée d'une sono assourdissante, nous offre autre chose.
Dans la forme, le noir et blanc, que les jeunes rejettent généralement car incompréhensible pour eux, dans son sujet, l'évocation de ce qui s'est passé dans les années 20, l'arrivée du son et spécialement de la parole au cinéma.
Cela vous semble rien, ne dit rien ?
Votre avis, sans plus.
Bien sûr que cela dit. Quand les avancées techniques arrivent, dans n'importe quel milieu, c'est le bonheur pour beaucoup, mais aussi le malheur pour d'autres. Ce film montre bien, d'une façon très cinématographique (7e art, tout de même) comment l'arrivée du parlant fut vécu par de nombreuse personnalités du " cinoche ", vers 1922/28.
Les artistes, les deux vedettes comme les autres, second et troisièmes rôles font merveille. Aujourd'hui peu de comédien savent jouer sans utiliser la parole. Le jeu du corps et de l'expression du visage a été perdu.
Ici, dans ce film, les artistes surent le retrouver.
Maintenant, la question du « commerce » de cette œuvre cinématographique, s'inscrit dans la nature même du cinéma. Un art certes (le 7e, rappelai-je plus haut) mais aussi une industrie et donc aussi un produit à vendre. Dans ces conditions, comment reprocher aux producteurs (T. Langman) et aux distributeurs (Weinstein) de faire leur travail ?
Le cinéma français est actuellement en bonne voie. Cela ne l'empêche pas de produire des navets. D'ailleurs, n'avons-nous pas un ministère de la culture (de navets !) ?

3.Posté par Janus le 07/03/2012 02:48
@ Parigot :

Mais dites-moi, qu'est-ce que ce film a de français, au fond ?

4.Posté par Gaspardgrognard le 07/03/2012 08:57
Le producteur, le réalisateur, les comédiens et comédiennes sont français. C'est déjà une chose.
Bien sûr, le producteur, T. Langman a trouvé des financements auprès de personnes (ou de sociétés) qui ne sont pas françaises, mais c'est le lot de tous les films. Certains films américains ou autres ont dans leur ensemble de producteurs des français, ce qui ne rend pas le film français pour autant.
Des réalisateurs français ont réalisé des films au UK, USA, Russie, Allemagne, et autres sans que ces œuvres puisent revendiquer d'être des films français.
Pour « The artists », le film est français parce qu'œuvre française. L'utilisation de studios américains ne change rien à la création.
Cela dit, un film appartient au monde international du Cinéma, 7e art.
La qualité d'une œuvre cinématographique se vérifie avec le temps. Combien de grands succès commerciaux ont sombré dans l'oubli, alors que d'autres, moins promus, sont devenus avec le temps, des œuvres références. Le plus connu de cette situation c'est « La règle du jeu » de Jean Renoir.

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