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VOYAGE AUX DEUX BOUTS DE LA NUIT



Christiane Chavane tire de nuit !



Place de la République, le décor est planté. Des jeunes possédant une carte d’étudiant viennent discutailler toute la nuit et se font ramener au matin par les CRS. Parfois des violences et de la casse, mais jamais de punition. Il faut que jeunesse se passe, n’est-ce pas ?

Il paraît que nous sommes en état d’urgence et que les rassemblements ne sont pas autorisés. Sauf quand on est de gauche ?

Qui sont-ils ? Leur carte d’étudiant leur donne droit à des repas très bon marché aux « resto U », qui n’ont plus rien à voir avec les usines à mal bouffe d’autrefois, et à des réductions diverses et variées telles que les transports en commun et les places de ciné. A part ça, on ne les voit guère sur les bancs de la fac. On trouve des petits fils à papa de bonne famille, que j’imagine bien enfants trop gâtés de fils de soixante-huitarts que leurs parents ont oublié d’élever au nom de « il est interdit d’interdire » ; quelques meneurs qui font leurs classes à l’UNEF et apprennent à manipuler les foules : ceux-là n’ont pas grand mérite car pousser des étudiants à semer la zone et passer des nuits blanches ne demande pas de grandes forces de conviction. Nous y trouvons aussi parmi les plus violents une bande de zadistes et de no-borders, issus des mêmes milieux, pas plus assidus à leurs études, mais c’est la version radicale, ceux qui se prennent pour de grands révolutionnaires.

Ces jeunes-là ne craignent pas pour leur avenir. La loi el Khomry ne les concerne guère. Ils finiront comme leurs aînés hauts fonctionnaires ou cadres du PS, voire du FDG ou de EELV si c’est encore à la mode, en recyclés permanents de la politique.

On aurait pu penser que le mouvement s’effriterait avec les vacances scolaires, mais ils doivent trouver plus amusant de refaire le monde toutes les nuits que de rester chez eux derrière des jeux vidéo, ou pire, à bosser leurs partiels.
Leurs revendications sont tellement ridicules qu’on se demande comment elles ont pu germer dans des cerveaux de jeunes gens, mais au fonds ça ressemble assez aux idées de leurs grands-parents qui admiraient tant Mao Tsé Toung. Que les théories de Mao aient débouché sur le plus grand carnage de tous les temps ne les effleure même pas. Ils font Sciences-Po mais ne connaissent ni l’histoire ni la géographie.

Ces messieurs veulent supprimer le droit de propriété mais leurs géniteurs ne lâcheront pas comme ça la villa à Saint Rémy avec piscine. Le principe c’est : « ce qui est à moi est à moi mais le reste est à tout le monde ». Ils veulent des logements gratuits, la semaine de 32 heures et quelques autres imbécillités du même acabit. Le fait qu’ils aient été félicités par Yanis Varoufakis, Grand Maître de l’Ordre du Gaspillage Public, devrait suffire à les disqualifier d’office. Mais comme Varoufakis félicite aussi Macron, on peut aussi se poser des questions sur l’homme en marche et se demander où il veut vraiment aller.

Mais le pire et le plus étonnant est le traitement médiatique assourdissant qui est fait autour de ces petits imbéciles. Ils ne sont qu’un petit nombre, ne représentent qu’eux-mêmes, mais sont reçus à Matignon et Valls leur promet la lune. A savoir : le RSA dès la sortie du lycée, et les aides sociales qui vont avec. Voilà qui va pousser la croissance française, assurément ! L’encouragement au travail, c’est ailleurs. Comment s’étonner que les jeunes qui veulent vraiment réaliser quelque chose dans leur vie fuient la France ? Quand nous n’aurons plus que des fonctionnaires et des assistés, qui les paiera ?

Les pisse-copies dits « journalistes » qui nous en parlent à longueur de journée, entre deux commentaires footballistiques et quelques faits divers les comparent à Podemos ou à Syriza. Sur le plan des revendications, ils ont raison, ce sont les mêmes crétineries. Même sans le faire exprès et sans avoir fait la moindre analyse de ces mouvements, ils ne se trompent pas beaucoup. Podemos et Syriza, avec l’aide de fonds étrangers, ont décollé à une vitesse vertigineuse dans des pays où, comme en France, il n’est pas évident de lancer un parti.

Au début Podemos était une poignée d’illuminés. Leur première manif à Madrid, ville de 5 millions d’habitants, réunissait 6000 personnes, ce qui est minable. Mais la presse les a dès le début mis sous les projecteurs et les a fait passer pour ce qu’ils n’étaient pas. En gros ils ont lancé une mode. C’est la même chose avec ce mouvement. Si on en parle ils existent. Lorsque la manif pour tous réunissait presque deux millions de personnes à Paris qui compte deux millions d’habitants, la presse déclarait l’omerta, donc ils n’existaient pas. Ils n’ont pas été reçus à Matignon. Au contraire on arrêtait des gens pour des ports de T-shirts. Bizarrement je n’ai jamais vu arrêter quelqu’un parce qu’il arborait un portrait du Che. On n’arrête même pas les burqas alors que c’est interdit. Alors ?

Qui donc pousse au crime ? Qui promeut ces idiots ? Le but est-il d’aider Hollande à se refaire une santé à gauche au détriment de son rival Mélenchon ? Ce n’est pas encore bien clair. Ce qui est sûr c’est que les Parisiens vont payer le saccage de la Place de la République, déjà mise à mal par les projets farfelus de la mairie. Mais au fond, les riverains ont ce qu’ils cherchaient puisqu’ils ont massivement voté PS. Dommage qu’on ne puisse envoyer la facture aux seuls électeurs de gauche.

Mercredi 20 Avril 2016
Serge Federbusch





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