C’est un courriel qui a été envoyé à toutes les bibliothèques municipales parisiennes via la messagerie interne de la Ville, et ce n’est pas peu dire que son contenu a fait l’effet d’une véritable bombe auprès de l’ensemble des destinataires. Il faut dire que le contenu de la lettre ouverte envoyée par l’équipe de la bibliothèque Vaclav-Havel située dans le quartier de La Chapelle dans le XVIIIème arrondissement a de quoi choquer
« Depuis son ouverture en octobre 2013, l’équipe de la bibliothèque Vaclav Havel accueille avec enthousiasme un public varié dans un quartier à la situation sociale et économique défavorisée. Nous essayons d’offrir des services de qualité adaptés à ces différents publics » préviennent d’emblée les collègues. Sauf que depuis de nombreux mois la situation est devenue carrément intenable. « Depuis un an, nous ne pouvons que constater une dégradation de nos conditions de travail avec une augmentation des actes de délinquance : vols en salle de jeux vidéo, collègue giflée, crachats, insultes, jet de fumigènes, livres brûlés au sein de la bibliothèque, extincteurs dégoupillés. Il est également à noter que les commerces de l’esplanade subissent un nombre croissant d’agressions ce qui a donné lieu à une réunion au commissariat du XVIIIe arrondissement à laquelle nous avons été associés il y a quinze jours » décrivent les bibliothécaires. « Nous observons également depuis un certain temps une très forte affluence du public certains jours dans un espace restreint. Cette forte affluence est difficile à gérer pour le personnel. En outre, elle entraîne une utilisation importante de nos sanitaires que nous devons régulièrement fermer en raison d’un manque d’hygiène ».
A noter qu'un syndicat avait alerté dès le mois d’avril dernier le bureau des bibliothèques de la Ville de Paris sur des événements semblables par mail et lors d’une réunion. Le chef de bureau avait alors déclaré qu'il ne « ne voyait là rien de grave », tout juste « des bêtises de gamins ». On ignore s’il fera la même réponse aux agents de la bibliothèque Vaclav Havel aujourd'hui.. Il faut dire pour sa défense qu'il ne pouvait probablement pas mesurer la portée de ses affirmations puisque pour accéder à son bureau il faut montrer patte blanche à deux vigiles, leur laisser une pièce d'identité, puis passer ensuite une porte avec digicode !
Oui, mais voilà, ce mercredi 3 janvier la violence est montée de plusieurs crans selon les témoignages des bibliothécaires : « un quart d’heure avant la fermeture de l’établissement, un groupe d’une quinzaine de garçons âgés de onze à quinze ans a refusé de quitter la bibliothèque. Ont suivi une succession d’agressions verbales, de menaces (menaces de revenir armés de bâton et de nous frapper), d’insultes, de jets de projectiles (canettes, poubelles), agressions physiques contre le vigile. Nous avons été dans l’impossibilité d’établir un dialogue avec ces jeunes adolescents. Nous avons fini par nous confiner à l’intérieur de la bibliothèque, rideau de fer baissé ».
Et les personnels de conclure : « cette série d’événements commence à entamer l’énergie que nous déployons pour l’accueil de ces publics. Nous nous sentons démunis face à une telle tension. Nous vous écrivons ce courrier afin de vous alerter sur les difficultés que nous éprouvons pour exercer notre travail correctement. En conséquence, nous demandons une reconnaissance de ces conditions difficiles par l’octroi d’un poste de médiateur / éducateur qui puisse établir un contact adapté avec les jeunes du quartier. Dans la même optique, nous souhaiterions une réactivité plus grande des services supports (interventions techniques de type toilettes bouchées, lumières dans les toilettes, nettoyage de l’esplanade, etc) ».
La balle est maintenant dans le camp de d'Anne Hidalgo et de son adjoint en charge de la culture, Bruno Julliard. Et la réponse doit être évidemment à la hauteur de cette triste situation. Une de ses premières décisions sera évidemment de réunir le Comité Hygiène et Sécurité (CHSCT) de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris; En tout cas, après cette alerte, les collègues de Vaclav Havel, en cas de récidive, peuvent évidemment exercer leur droit de retrait."
Lire aussi ICI.
« Depuis son ouverture en octobre 2013, l’équipe de la bibliothèque Vaclav Havel accueille avec enthousiasme un public varié dans un quartier à la situation sociale et économique défavorisée. Nous essayons d’offrir des services de qualité adaptés à ces différents publics » préviennent d’emblée les collègues. Sauf que depuis de nombreux mois la situation est devenue carrément intenable. « Depuis un an, nous ne pouvons que constater une dégradation de nos conditions de travail avec une augmentation des actes de délinquance : vols en salle de jeux vidéo, collègue giflée, crachats, insultes, jet de fumigènes, livres brûlés au sein de la bibliothèque, extincteurs dégoupillés. Il est également à noter que les commerces de l’esplanade subissent un nombre croissant d’agressions ce qui a donné lieu à une réunion au commissariat du XVIIIe arrondissement à laquelle nous avons été associés il y a quinze jours » décrivent les bibliothécaires. « Nous observons également depuis un certain temps une très forte affluence du public certains jours dans un espace restreint. Cette forte affluence est difficile à gérer pour le personnel. En outre, elle entraîne une utilisation importante de nos sanitaires que nous devons régulièrement fermer en raison d’un manque d’hygiène ».
A noter qu'un syndicat avait alerté dès le mois d’avril dernier le bureau des bibliothèques de la Ville de Paris sur des événements semblables par mail et lors d’une réunion. Le chef de bureau avait alors déclaré qu'il ne « ne voyait là rien de grave », tout juste « des bêtises de gamins ». On ignore s’il fera la même réponse aux agents de la bibliothèque Vaclav Havel aujourd'hui.. Il faut dire pour sa défense qu'il ne pouvait probablement pas mesurer la portée de ses affirmations puisque pour accéder à son bureau il faut montrer patte blanche à deux vigiles, leur laisser une pièce d'identité, puis passer ensuite une porte avec digicode !
Oui, mais voilà, ce mercredi 3 janvier la violence est montée de plusieurs crans selon les témoignages des bibliothécaires : « un quart d’heure avant la fermeture de l’établissement, un groupe d’une quinzaine de garçons âgés de onze à quinze ans a refusé de quitter la bibliothèque. Ont suivi une succession d’agressions verbales, de menaces (menaces de revenir armés de bâton et de nous frapper), d’insultes, de jets de projectiles (canettes, poubelles), agressions physiques contre le vigile. Nous avons été dans l’impossibilité d’établir un dialogue avec ces jeunes adolescents. Nous avons fini par nous confiner à l’intérieur de la bibliothèque, rideau de fer baissé ».
Et les personnels de conclure : « cette série d’événements commence à entamer l’énergie que nous déployons pour l’accueil de ces publics. Nous nous sentons démunis face à une telle tension. Nous vous écrivons ce courrier afin de vous alerter sur les difficultés que nous éprouvons pour exercer notre travail correctement. En conséquence, nous demandons une reconnaissance de ces conditions difficiles par l’octroi d’un poste de médiateur / éducateur qui puisse établir un contact adapté avec les jeunes du quartier. Dans la même optique, nous souhaiterions une réactivité plus grande des services supports (interventions techniques de type toilettes bouchées, lumières dans les toilettes, nettoyage de l’esplanade, etc) ».
La balle est maintenant dans le camp de d'Anne Hidalgo et de son adjoint en charge de la culture, Bruno Julliard. Et la réponse doit être évidemment à la hauteur de cette triste situation. Une de ses premières décisions sera évidemment de réunir le Comité Hygiène et Sécurité (CHSCT) de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris; En tout cas, après cette alerte, les collègues de Vaclav Havel, en cas de récidive, peuvent évidemment exercer leur droit de retrait."
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