Esprit Charlie ou pas, le dialogue social reste toujours autant conflictuel à la Ville de Paris. Dernier épisode en date : la passe d’arme qui a opposé les syndicats à Pauline Veron, l’élue en charge … de la démocratie locale et la participation citoyenne.
Il faut dire que les relations sont particulièrement tendues entre Pauline Veron et les représentants des personnels depuis que l’élue a hérité, il y a dix huit mois, de la tutelle de la DDTC, une direction qui assure entre autres le fonctionnement interne du Conseil de Paris, celui des cabinets des Adjoints au Maire ou encore des relations avec les associations de la capitale. Bref, un secteur sensible du côté de l’Hôtel de Ville.
Toutefois, le conflit vient de monter d’un cran puisque la semaine dernière Pauline Veron a réussi à faire l’unanimité contre elle lorsque l’ensemble des syndicats (CGT, CFDT, CFTC, SUPAP, UCP et UNSA) ont décidé de boycotter le CHSCT de leur direction. Il faut dire qu’il y avait de quoi.
« Nous, organisations syndicales élues, constatons que systématiquement le travail du CHSCT qui doit permettre d’améliorer la santé et les conditions de travail des agents, est entravé par la direction qui transmet des documents de plus de 600 pages seulement 4 jours avant la réunion. Les ordres du jour sont surchargés et doivent être expédié en 2h30… » ont ainsi dénoncé les syndicats dans un communiqué envoyé aux personnels.
Un boycott qui n’a visiblement pas été du goût de l’adjointe à la participation citoyenne laquelle « a hurlé au scandale ». « La situation suite aux attentats exige que les syndicats siègent » a même « vociféré » l’élue d’après les témoignages de l’intersyndicale.
« Cette violence verbale venant d’une élue et d’un directeur de la Ville pour nous traiter d’irresponsables et mettre une pression autoritaire sur les représentants du personnel pour participer à une instance sont des pratiques inadmissibles. Ce genre de comportement en « management » est un vecteur de troubles psychosociaux » n’ont pas tardé à répliquer les représentants des personnels qui ne partagent décidément pas l'esprit Charlie de la municipalité parisienne, collectivité pourtant autoproclamée la plus progressiste du pays, voire de la planète toute entière.
Autre point très gênant pour une élue en charge de la démocratie et de la participation citoyenne : son « refus d’appliquer les décisions votées au CHSCT ». Une instance qui il est vrai n’a pas beaucoup de valeur aux de Pauline Veron puisque selon les syndicats elle l’organise « de manière à ce que les représentants du personnel ne puissent pas le préparer ». Une critique cinglante à laquelle Anne Hidalgo devrait mettre bon ordre en tant qu’ancienne inspectrice du travail. D’autant que la maire de Paris n’a pas hésité à publier il y quelques années l’inénarrable travail au bord de la crise de nerf. Un livre devenu depuis un véritable collector que n'a peut être pas encore lu Pauline Veron.
Lire aussi ICI.