Acte 2 - Scène 5
Le salon d’apparat - le coprince, Gadafi, Rana Male, Samuel Martinet, Aïcha, Samia, Soraya et Asma puis Cécilina
(le coprince et Gadafi se dirigent l’un vers l’autre et se donnent l’accolade sans se toucher et en tordant le nez.)
Le coprince
Et bien mon colonel votre mine est fort belle !
Votre voyage fut très bon m’a dit mon mirliton.
Le méchoui qu’il vous fit vous a ragaillardi
Et les jolies pépés qui sont à vos côtés
Laissent bien augurer de notre gai sommet.
(Il fait un clin d’œil à Gadafi et lui donne un coup de coude qui le fait presque tomber. Les Tigresses approchent.)
Aïcha, Asma, Soraya et Samia (emphatiques)
Sauveur par nos sangs et nos larmes
Nous te protégerons, écraserons l’infidèle
Et mettrons le bordel si l’on touche à ton crâne !
Gadafi (les arrêtant d’un geste de la main tout en s’adressant au coprince.)
Aïcha, Asma, Soraya et Samia sont toutes huitième dan.
Elles ont la baraka et pour moi elles se damnent.
Rana Male (à Samuel, à voix basse)
Aussitôt libérées aussitôt déchaînées !
C’est un curieux cocktail, chargé en décibels,
Que ces farouches lybiennes qui le gardent comme des chiennes.
Le coprince
Noble et très grand Moumour, vous avez de la chance
Qu’à la moindre menace courent à votre secours
Des diablesses entraînées à la frappe et la fesse.
Et si vous en aviez une ou deux de réserve
Inutile d’hésiter à me les refiler – que Dieu nous les préserve !
Napoléon reçut d’un Khédive d’Egypte
Un Roustan qui vécut jusqu’à c’que mort s’ensuive,
Moi je prendrais le temps d’attendre sur la bonne rive
En galante compagnie qu’une épuisante nuit
Fatale à ma survie de tout plaisir me prive.
Gadafi
Pas question de laisser à un prince étranger
La prunelle de mes yeux.
Il ne doit exister sur cette triste planète,
Hormis une française qui fila à l’anglaise,
Aucun bien plus précieux que ces sublimes donzelles
Qui m’apportent le thé en jouant des saynètes
Et qui distraient mes yeux de leurs combats cruels.
Le coprince (à Samuel et Rana)
Notez, bien jeunes gens,
Qu’il n’y a plus qu’en orient qu’un mâle puisse être heureux.
Nous autres en occident nous vivons comme des gueux.
La censure nous écrase, chaque mur on le rase.
Nos envies sont brimées, on n’peut plus s’amuser.
Les plus virils des hommes sont traités comme des pommes
Qu’Adam serait forcé de devoir recracher.
Bientôt la veuve poignée sera nos destinées.
Gadafi
Mon ami, je te plains, mais si je suis venu
Des cadeaux plein les mains c’est qu’il y a un dû
Entre nous et demain j’en voudrais le reçu.
Depuis trois ans j’attends, le palpitant instant
Où je retrouverai celle qui m’a échappé.
Le coprince
J’ai devant toi bien mieux, un secrétaire d’Etat
Au cerveau surpuissant et au corps surprenant.
Musclée comme tu les aimes, va, je te la présente
Et t’en fais le présent fort sûr qu’elle te tente.
(à Rana, à voix basse)
Soyez gracieuse en tout avec notre invité.
Vous serez mon enfant la reine de la soirée.
Rana Male (au coprince, stupéfaite)
Qu’est-ce à dire !?
Le coprince (à voix basse)
Rassurez-vous ma belle, on tiendra la chandelle
Et vous vous enfuirez avant d’être enfourchée.
Rana Male
Je suis scandalisée !
Le coprince
Scandale à l’Elysée ? Où est la nouveauté ?
Samuel
Rana, fais ça fissa et c’en sera fini !
Rana Male (désignant Samuel)
Le seigneur Gadafi ne s’intéresse qu’aux filles
Ou bien les grands garçons lui plaisent-ils autant ?
Gadafi
Qu’est-ce que ce cinéma ?
On me propose des gars mous comme des édredons
Et des filles qui disent non à tout plan polisson.
Mais moi je suis ici dans un but bien précis.
Je ne suis pas bédouin à rouler dans le foin.
Le coprince
Ne vous emballez pas, icône des rastas,
Car ce que vous voulez est hors de portée.
Je sais que vous souffrîtes d’une jolie petite
Qui vous déconcentra au milieu de vos draps.
Mais il faut pardonner et je puis vous donner
De puissantes molécules fameuses pour le cul.
C’est l’Institut Pasteur au secours de l’ardeur.
C’est comme un nouveau cœur pour un vaillant hardeur.
(Il fouille dans sa poche.)
Samuel (à Rana, à voix basse)
Je trouve ces messires familiers dans leurs dires.
Rana (répondant à voix basse)
Bien des affaires d’Etat marchent à ce gaz là.
Gadafi (au coprince)
Je te parle d’homme à homme
Et pas d’ultimatum.
Je suis prêt à raquer plus qu’on ne peut compter.
J’achèterai tant et plus de came bonne pour les puces.
Tu pourras me fourguer tes rebuts de l’armée
Mais je veux dès demain recouvrer tout mon bien.
Le coprince
Fier et dément Moumour, esclave de l’amour,
Ta rare obstination mérite de l’attention.
Mais ce que tu recherches te mettrait dans la dèche
Car je pulvériserai quiconque le voudrait !
(Gadafi approche du coprince, menaçant, Samuel et Rana reculent.)
Gadafi
Garnement, tu me montres les dents ?
Crois tu que Gadafi craigne un vil défi ?
La Méditerranée fait des âmes bien trempées.
Faudrait-il flamber toute ta principauté
Et faire un sort idoine à tes terres de chanoine,
Devrais-je sans un cri sacrifier mon pays,
Je ne renoncerais à mon unique projet.
Celle que je languis, je la veux dans ma vie.
Le coprince, (approchant aussi)
Tu n’as donc pas compris ?
Des sous-marins terribles, foudroyants, redoutables,
Vont faire de Tripoli un immense tas de sable.
Si tu fais un seul geste, je t’écrase le râble !
(Ils lèvent les bras, Samia et Aïcha approchent, mais, contre toute attente, elles ceinturent Gadafi et l’éloignent.)
Samia
Sauveur, il te faudra je crois réfréner tes ardeurs.
Aïcha
Sauveur, sans redouter la peur, honore la prudence.
Soraya (menaçant les deux premières)
Que dites-vous traîtresses ? Qu’est-ce que cette bassesse ?
Asma
Jamais le Sahara ne vit de tels rats !
(Elles se font face et s’apprêtent à se combattre, Samuel et Rana reculent de plus en plus, effrayés. Soudain on entend des clameurs, entre Cécilina.)
Cécilina
Nul ne m’arrêtera, je te tiens scélérat !
(Elle se jette sur Gadafi, les Tigresses tentent de l’arrêter mais par une série de coups de karatés, Cécilina les assomme.)
O ou a ya ba ka ya ma !
Cécilina (regardant le coprince et Gadafi)
En deux temps trois mouvements, j’en mets quatre au tapis.
Leurs gestes étaient trop lents, bons pour des tatamis
Mais pas pour la vraie vie.
Gadafi (haussant les épaules)
Je retrouve soudain la reine du dédain
Celle qui se cacha et sur qui je cracha.
Où est la courageuse, la divine Carlotta,
Qui, elle, ne me fuit pas quand je courais la gueuse et qui me mit au pas ?
Cécilina
Tu prétendrais vraiment ne pas être au courant,
Toi qui l’a enlevée voici un mince instant ?
Gadafi
De quoi me parles-tu, que me reproches-tu ?
Le coprince
Calmez-vous tous les deux, vous êtes dupes du même jeu.
Cécilina (au coprince)
A quel type d’artifice, à quel terrible vice
Fais-tu donc allusion ?
Le coprince
Je dois vous avouer que j’ai mis au secret
Celle que vous aimez et qui trop déconnait.
Cécilina
Qu’est-ce que cette manip’ là ?
Le coprince
Deux idiots, deux charlots fomentaient un complot.
Aussi ai-je décidé de la transbahuter
Afin qu’elle soit peinarde et placée sous bonne garde.
Gadafi
Je ne veux rien savoir, qu’on me rende l’espoir !
(Cécilina le gifle)
Ça suffit ahuri !
(Le coprince fait mine d’avancer, elle le gifle également)
Cécilina
Voilà pour toi aussi, qui te crois dégourdi !
(menaçant le coprince)
Maintenant, tu disposes de cinq minutes au plus
Pour respecter la clause de l’habeas corpus.
Si ma soeur Carlotta ne vient pas près de moi
Je vous décanille tous et n’en ai nulle frousse.
(Rana et Samuel tentent de s’esquiver sur la pointe des pieds.)
Cécilina
Où allez-vous tous deux ?
Samuel
Ailleurs nous serons mieux.
Nous ne comprenons rien à vos curieux desseins,
Ne sommes mêlés en rien à tous ces grands destins,
Bref, nous sommes du fretin.
Cécilina (sortant un pistolet de 50 centimètres de long)
C’est le chaînon manquant entre flingue et canon !
Samuel
Au fond, une ambassade ce n’est pas si maussade.
Rana
Un petit ministère, ce n’est pas si austère.
Cécilina
Si vous restez bien sages comme autrefois les pages,
Vous recevrez vos gages, sinon ce sera les rois mages.
Le coprince (enthousiaste)
Quel cran, quelle assurance, cette femme me met en transe !
Gadafi
Quelle sorcière, quelle misère, ont-elles eu le même père ?
Quelle furie, quelle harpie, viennent-elles du même lit ?
Cécilina (regardant sa montre)
Plus que quatre minutes et après je vous butte.
Gadafi (au coprince)
Il serait temps mon vieux de faire de ton mieux.
(Le coprince soupire et sort son téléphone portable, le rideau tombe.)
Le salon d’apparat - le coprince, Gadafi, Rana Male, Samuel Martinet, Aïcha, Samia, Soraya et Asma puis Cécilina
(le coprince et Gadafi se dirigent l’un vers l’autre et se donnent l’accolade sans se toucher et en tordant le nez.)
Le coprince
Et bien mon colonel votre mine est fort belle !
Votre voyage fut très bon m’a dit mon mirliton.
Le méchoui qu’il vous fit vous a ragaillardi
Et les jolies pépés qui sont à vos côtés
Laissent bien augurer de notre gai sommet.
(Il fait un clin d’œil à Gadafi et lui donne un coup de coude qui le fait presque tomber. Les Tigresses approchent.)
Aïcha, Asma, Soraya et Samia (emphatiques)
Sauveur par nos sangs et nos larmes
Nous te protégerons, écraserons l’infidèle
Et mettrons le bordel si l’on touche à ton crâne !
Gadafi (les arrêtant d’un geste de la main tout en s’adressant au coprince.)
Aïcha, Asma, Soraya et Samia sont toutes huitième dan.
Elles ont la baraka et pour moi elles se damnent.
Rana Male (à Samuel, à voix basse)
Aussitôt libérées aussitôt déchaînées !
C’est un curieux cocktail, chargé en décibels,
Que ces farouches lybiennes qui le gardent comme des chiennes.
Le coprince
Noble et très grand Moumour, vous avez de la chance
Qu’à la moindre menace courent à votre secours
Des diablesses entraînées à la frappe et la fesse.
Et si vous en aviez une ou deux de réserve
Inutile d’hésiter à me les refiler – que Dieu nous les préserve !
Napoléon reçut d’un Khédive d’Egypte
Un Roustan qui vécut jusqu’à c’que mort s’ensuive,
Moi je prendrais le temps d’attendre sur la bonne rive
En galante compagnie qu’une épuisante nuit
Fatale à ma survie de tout plaisir me prive.
Gadafi
Pas question de laisser à un prince étranger
La prunelle de mes yeux.
Il ne doit exister sur cette triste planète,
Hormis une française qui fila à l’anglaise,
Aucun bien plus précieux que ces sublimes donzelles
Qui m’apportent le thé en jouant des saynètes
Et qui distraient mes yeux de leurs combats cruels.
Le coprince (à Samuel et Rana)
Notez, bien jeunes gens,
Qu’il n’y a plus qu’en orient qu’un mâle puisse être heureux.
Nous autres en occident nous vivons comme des gueux.
La censure nous écrase, chaque mur on le rase.
Nos envies sont brimées, on n’peut plus s’amuser.
Les plus virils des hommes sont traités comme des pommes
Qu’Adam serait forcé de devoir recracher.
Bientôt la veuve poignée sera nos destinées.
Gadafi
Mon ami, je te plains, mais si je suis venu
Des cadeaux plein les mains c’est qu’il y a un dû
Entre nous et demain j’en voudrais le reçu.
Depuis trois ans j’attends, le palpitant instant
Où je retrouverai celle qui m’a échappé.
Le coprince
J’ai devant toi bien mieux, un secrétaire d’Etat
Au cerveau surpuissant et au corps surprenant.
Musclée comme tu les aimes, va, je te la présente
Et t’en fais le présent fort sûr qu’elle te tente.
(à Rana, à voix basse)
Soyez gracieuse en tout avec notre invité.
Vous serez mon enfant la reine de la soirée.
Rana Male (au coprince, stupéfaite)
Qu’est-ce à dire !?
Le coprince (à voix basse)
Rassurez-vous ma belle, on tiendra la chandelle
Et vous vous enfuirez avant d’être enfourchée.
Rana Male
Je suis scandalisée !
Le coprince
Scandale à l’Elysée ? Où est la nouveauté ?
Samuel
Rana, fais ça fissa et c’en sera fini !
Rana Male (désignant Samuel)
Le seigneur Gadafi ne s’intéresse qu’aux filles
Ou bien les grands garçons lui plaisent-ils autant ?
Gadafi
Qu’est-ce que ce cinéma ?
On me propose des gars mous comme des édredons
Et des filles qui disent non à tout plan polisson.
Mais moi je suis ici dans un but bien précis.
Je ne suis pas bédouin à rouler dans le foin.
Le coprince
Ne vous emballez pas, icône des rastas,
Car ce que vous voulez est hors de portée.
Je sais que vous souffrîtes d’une jolie petite
Qui vous déconcentra au milieu de vos draps.
Mais il faut pardonner et je puis vous donner
De puissantes molécules fameuses pour le cul.
C’est l’Institut Pasteur au secours de l’ardeur.
C’est comme un nouveau cœur pour un vaillant hardeur.
(Il fouille dans sa poche.)
Samuel (à Rana, à voix basse)
Je trouve ces messires familiers dans leurs dires.
Rana (répondant à voix basse)
Bien des affaires d’Etat marchent à ce gaz là.
Gadafi (au coprince)
Je te parle d’homme à homme
Et pas d’ultimatum.
Je suis prêt à raquer plus qu’on ne peut compter.
J’achèterai tant et plus de came bonne pour les puces.
Tu pourras me fourguer tes rebuts de l’armée
Mais je veux dès demain recouvrer tout mon bien.
Le coprince
Fier et dément Moumour, esclave de l’amour,
Ta rare obstination mérite de l’attention.
Mais ce que tu recherches te mettrait dans la dèche
Car je pulvériserai quiconque le voudrait !
(Gadafi approche du coprince, menaçant, Samuel et Rana reculent.)
Gadafi
Garnement, tu me montres les dents ?
Crois tu que Gadafi craigne un vil défi ?
La Méditerranée fait des âmes bien trempées.
Faudrait-il flamber toute ta principauté
Et faire un sort idoine à tes terres de chanoine,
Devrais-je sans un cri sacrifier mon pays,
Je ne renoncerais à mon unique projet.
Celle que je languis, je la veux dans ma vie.
Le coprince, (approchant aussi)
Tu n’as donc pas compris ?
Des sous-marins terribles, foudroyants, redoutables,
Vont faire de Tripoli un immense tas de sable.
Si tu fais un seul geste, je t’écrase le râble !
(Ils lèvent les bras, Samia et Aïcha approchent, mais, contre toute attente, elles ceinturent Gadafi et l’éloignent.)
Samia
Sauveur, il te faudra je crois réfréner tes ardeurs.
Aïcha
Sauveur, sans redouter la peur, honore la prudence.
Soraya (menaçant les deux premières)
Que dites-vous traîtresses ? Qu’est-ce que cette bassesse ?
Asma
Jamais le Sahara ne vit de tels rats !
(Elles se font face et s’apprêtent à se combattre, Samuel et Rana reculent de plus en plus, effrayés. Soudain on entend des clameurs, entre Cécilina.)
Cécilina
Nul ne m’arrêtera, je te tiens scélérat !
(Elle se jette sur Gadafi, les Tigresses tentent de l’arrêter mais par une série de coups de karatés, Cécilina les assomme.)
O ou a ya ba ka ya ma !
Cécilina (regardant le coprince et Gadafi)
En deux temps trois mouvements, j’en mets quatre au tapis.
Leurs gestes étaient trop lents, bons pour des tatamis
Mais pas pour la vraie vie.
Gadafi (haussant les épaules)
Je retrouve soudain la reine du dédain
Celle qui se cacha et sur qui je cracha.
Où est la courageuse, la divine Carlotta,
Qui, elle, ne me fuit pas quand je courais la gueuse et qui me mit au pas ?
Cécilina
Tu prétendrais vraiment ne pas être au courant,
Toi qui l’a enlevée voici un mince instant ?
Gadafi
De quoi me parles-tu, que me reproches-tu ?
Le coprince
Calmez-vous tous les deux, vous êtes dupes du même jeu.
Cécilina (au coprince)
A quel type d’artifice, à quel terrible vice
Fais-tu donc allusion ?
Le coprince
Je dois vous avouer que j’ai mis au secret
Celle que vous aimez et qui trop déconnait.
Cécilina
Qu’est-ce que cette manip’ là ?
Le coprince
Deux idiots, deux charlots fomentaient un complot.
Aussi ai-je décidé de la transbahuter
Afin qu’elle soit peinarde et placée sous bonne garde.
Gadafi
Je ne veux rien savoir, qu’on me rende l’espoir !
(Cécilina le gifle)
Ça suffit ahuri !
(Le coprince fait mine d’avancer, elle le gifle également)
Cécilina
Voilà pour toi aussi, qui te crois dégourdi !
(menaçant le coprince)
Maintenant, tu disposes de cinq minutes au plus
Pour respecter la clause de l’habeas corpus.
Si ma soeur Carlotta ne vient pas près de moi
Je vous décanille tous et n’en ai nulle frousse.
(Rana et Samuel tentent de s’esquiver sur la pointe des pieds.)
Cécilina
Où allez-vous tous deux ?
Samuel
Ailleurs nous serons mieux.
Nous ne comprenons rien à vos curieux desseins,
Ne sommes mêlés en rien à tous ces grands destins,
Bref, nous sommes du fretin.
Cécilina (sortant un pistolet de 50 centimètres de long)
C’est le chaînon manquant entre flingue et canon !
Samuel
Au fond, une ambassade ce n’est pas si maussade.
Rana
Un petit ministère, ce n’est pas si austère.
Cécilina
Si vous restez bien sages comme autrefois les pages,
Vous recevrez vos gages, sinon ce sera les rois mages.
Le coprince (enthousiaste)
Quel cran, quelle assurance, cette femme me met en transe !
Gadafi
Quelle sorcière, quelle misère, ont-elles eu le même père ?
Quelle furie, quelle harpie, viennent-elles du même lit ?
Cécilina (regardant sa montre)
Plus que quatre minutes et après je vous butte.
Gadafi (au coprince)
Il serait temps mon vieux de faire de ton mieux.
(Le coprince soupire et sort son téléphone portable, le rideau tombe.)