Scène 4
Marjolaine Ducal (leadeuse de l'opposition) et Roland des Bris (président de l'Assemblée sénatoriale), dans la pièce où Sganeron et Océane se trouvaient.
Marjolaine Ducal
Ce petit ténébreux nous prend tous pour des nœuds.
Mais comment refuser d’aller à l’Elysée ?
Les visites officielles pour nous sont essentielles.
Si nous n’y sommes pas, adieu les caméras,
Notre bruit médiatique ne fait plus de musique,
Les journaux nous délaissent et notre cote baisse.
Roland des Bris
Pour moi c’est encore pire, je ne saurais le fuir.
Chef de l’Assemblée, c’est pieds et poings liés
Qu’il me faut figurer à tous ses déjeuners.
Marjolaine
Je revois chaque jour les plus pendables tours,
Les crasses épouvantables, les coups les plus minables
Qu’il m’infligea gaiement, me causant mille tourments.
Je lui en fis aussi mais ce n’est pas poli
De maltraiter les dames et il faut qu’on le blâme.
Roland des Bris
Il y a encore pis : être du même parti,
Là où se multiplient les frères ennemis.
Il me fit tomber bas et puis il m’enfonça,
Profita de clichés que je dis falsifiés,
Fomenta une cabale et en ouvrit le bal.
Marjolaine
Allons, mon vieux des Bris, on sait dans tout Paris
Tes tours de galipettes et ton goût des pépettes.
Tu n’es ni blanc ni gris, ton tort fut d’être pris.
Roland des Bris
Jamais je n’avouerai, jamais je ne dirai …
Marjolaine
Je ne vois pas pourquoi tu te tiens ainsi coi.
Nous ne sommes concurrents et avons la même dent
Contre l’usurpateur objet de nos rancœurs.
Tu as pu t’amuser dans un genre dénudé.
Je ne saurais juger une âme et ses secrets.
Tout ce qui me motive c’est de voir sa dérive,
Tout ce qui m’insupporte c’est de croire qu’il s’en sorte.
Roland des Bris
Ainsi, tu ne te lasses de convoiter sa place ?
Ton opiniâtreté est une preuve de santé.
Ton ambition si folle, mon esprit en raffole.
Et tu peux me compter parmi tes affidés
Dès lors que nos transports nous conduisent aux mêmes ports.
Il lui prend la main.
Marjolaine Ducal (la retirant vivement)
Tu n’espères pas vraiment !?
Roland des Bris (riant)
Marjolaine tu disjonctes,
Des jeunesses qui me chantent,
Tu ferais bien la tante.
Marjolaine Ducal
Ah ?
Roland des Bris
Enfin … je ne sais pas… plutôt la sœur aînée.
Celle qu’on ne convoite pas de peur d’être grondé.
Marjolaine Ducal
C’est beaucoup mieux ainsi, je ne veux m’engager
Dans toutes ces amourettes qui vous tournent la tête
Vous les hommes politiques qui ne pensez que … que … que…
Roland des Bris
Trique .. ?
(Elle nie de la tête)
Ni i i …
(Elle redouble de dénégation et prend un air outré.)
(Il hausse les épaules et continue.)
Comme tu nous connais bien, comme tu mériterais
D’œuvrer à notre bien et de nous gouverner.
Les Français à tes bottes apporteront leurs votes.
Unis, de ce chanoine et de son patrimoine
Nous raflerons la mise ma Marjolaine exquise.
Marjolaine Ducal (à part)
Il lui faut peu de temps pour me prêter serment.
Je soupçonne ce gredin de ne tendre la main
Que pour mieux m’étrangler quand je serais tournée.
Roland des Bris
Je ne suis pas certain que tout ce baratin
Ait vaincu sa méfiance malgré mon bel entrain.
Mais je n’ai guère le choix, Marjolaine est la croix
Qu’il me faut transporter pour un jour me venger.
(La lumière s’éteint)
Marjolaine Ducal (leadeuse de l'opposition) et Roland des Bris (président de l'Assemblée sénatoriale), dans la pièce où Sganeron et Océane se trouvaient.
Marjolaine Ducal
Ce petit ténébreux nous prend tous pour des nœuds.
Mais comment refuser d’aller à l’Elysée ?
Les visites officielles pour nous sont essentielles.
Si nous n’y sommes pas, adieu les caméras,
Notre bruit médiatique ne fait plus de musique,
Les journaux nous délaissent et notre cote baisse.
Roland des Bris
Pour moi c’est encore pire, je ne saurais le fuir.
Chef de l’Assemblée, c’est pieds et poings liés
Qu’il me faut figurer à tous ses déjeuners.
Marjolaine
Je revois chaque jour les plus pendables tours,
Les crasses épouvantables, les coups les plus minables
Qu’il m’infligea gaiement, me causant mille tourments.
Je lui en fis aussi mais ce n’est pas poli
De maltraiter les dames et il faut qu’on le blâme.
Roland des Bris
Il y a encore pis : être du même parti,
Là où se multiplient les frères ennemis.
Il me fit tomber bas et puis il m’enfonça,
Profita de clichés que je dis falsifiés,
Fomenta une cabale et en ouvrit le bal.
Marjolaine
Allons, mon vieux des Bris, on sait dans tout Paris
Tes tours de galipettes et ton goût des pépettes.
Tu n’es ni blanc ni gris, ton tort fut d’être pris.
Roland des Bris
Jamais je n’avouerai, jamais je ne dirai …
Marjolaine
Je ne vois pas pourquoi tu te tiens ainsi coi.
Nous ne sommes concurrents et avons la même dent
Contre l’usurpateur objet de nos rancœurs.
Tu as pu t’amuser dans un genre dénudé.
Je ne saurais juger une âme et ses secrets.
Tout ce qui me motive c’est de voir sa dérive,
Tout ce qui m’insupporte c’est de croire qu’il s’en sorte.
Roland des Bris
Ainsi, tu ne te lasses de convoiter sa place ?
Ton opiniâtreté est une preuve de santé.
Ton ambition si folle, mon esprit en raffole.
Et tu peux me compter parmi tes affidés
Dès lors que nos transports nous conduisent aux mêmes ports.
Il lui prend la main.
Marjolaine Ducal (la retirant vivement)
Tu n’espères pas vraiment !?
Roland des Bris (riant)
Marjolaine tu disjonctes,
Des jeunesses qui me chantent,
Tu ferais bien la tante.
Marjolaine Ducal
Ah ?
Roland des Bris
Enfin … je ne sais pas… plutôt la sœur aînée.
Celle qu’on ne convoite pas de peur d’être grondé.
Marjolaine Ducal
C’est beaucoup mieux ainsi, je ne veux m’engager
Dans toutes ces amourettes qui vous tournent la tête
Vous les hommes politiques qui ne pensez que … que … que…
Roland des Bris
Trique .. ?
(Elle nie de la tête)
Ni i i …
(Elle redouble de dénégation et prend un air outré.)
(Il hausse les épaules et continue.)
Comme tu nous connais bien, comme tu mériterais
D’œuvrer à notre bien et de nous gouverner.
Les Français à tes bottes apporteront leurs votes.
Unis, de ce chanoine et de son patrimoine
Nous raflerons la mise ma Marjolaine exquise.
Marjolaine Ducal (à part)
Il lui faut peu de temps pour me prêter serment.
Je soupçonne ce gredin de ne tendre la main
Que pour mieux m’étrangler quand je serais tournée.
Roland des Bris
Je ne suis pas certain que tout ce baratin
Ait vaincu sa méfiance malgré mon bel entrain.
Mais je n’ai guère le choix, Marjolaine est la croix
Qu’il me faut transporter pour un jour me venger.
(La lumière s’éteint)